L’Europe du silence

L’Europe du silence

 

Serait-ce à une voie du silence que l’on condamne les Européens sans que ces derniers perçoivent la moindre existence de ce souffle qui balaie la temporalité de nos existants ? Une constitution est née, maïeutique particulièrement ardue dans le sens de la volonté des forces en présence qui se cristallisent pour forger ou bien détruire, qui se congratulent que pour mieux s’opposer, que pour mieux se destituer.

Il y a là une incompréhension majeure qui fige l’intolérance et dans le marbre sacrifie la réalité de cette Europe qui doit naître envers et contre tout. Les dernières réunions en son propos ne sont que pauvres auto satisfactions qui confluent les unes les autres vers la dérobade, affligeante nature du politique inféodée à son petit pouvoir, affligeante image de marque par ce monde en désarroi où chacun ce jour peut se permettre de régner sans qu’aucune voix majeure ne vienne tempérer sa route et son vœu.

Sommes-nous donc représentés que par des prébendes ? Par des lieux communs de pouvoirs qui s’autorisent et se conjoignent afin de légiférer leur propre profit ? Où est la Nature du Politique dans cette tour de Babel où chacun défend son omnipotence ? Il suffit de ces masques qui font accroire leur croyance dans l’Europe, il suffit pour le simple citoyen comme pour l’ensemble des citoyens de l’Europe, de voir son avenir jugulé aux motifs les plus inavouables. Que la clarté soit de ce lieu de pouvoir qui ne veut se révéler !

Que la clarté et la transparence fassent leur œuvre, dans et par le cœur même de cette Constitution, dont on comprendra bien qu’elle a beaucoup de difficulté à naître, tant elle révélerait les insuffisances, la médiocrité, l’hypocrisie de tant et tant de pâleurs politiques qui ne viennent en son hémicycle que pour satisfaire leur propre égocentrisme, et non pour donner le meilleur d’eux-mêmes à la collectivité Européenne !

Je reste persuadé que la bonne volonté existe, à telle enseigne, ce projet constitutionnel, mais par cette bonne volonté faut il aller plus loin et libérer l’Europe des scories qui cherchent à l’emprisonner dans un labyrinthe dont elle ne ressortira qu’exsangue !

© Vincent Thierry