Europa

Europa

 

Le maître mot de ce jour est lié à un vote subtil qui permettra ou non à l’Europe de se doter d’une constitution.


Préambule à l’agonie ou au renouveau des Nations, chacun ici jugera. Libre opinion du non comme du oui, les théories politiques s’affrontent avec en filigrane les ersatz de politiques nationales dont les écumes ne sont guère louangeuses : chômage, crise économique, insatisfaction résiduelle des ménages au pouvoir d’achat oblitéré par l’incapacité de gouverner. Incapacité qui fait peur à certains dans le cadre de cette constitution dont le panache relève de la provocation, les Peuples n’ayant pas droit à la parole pour élire les représentants cardinaux et consulaires représentants l’Europe !


Tour de Babel ce jour, construite sans légitimité sinon que celle des amis des amis qui au mépris de l’ordre souverain s’arrogent places et titres sans que les citoyens aient leur mot à dire. La démocratie trouve ici ses limites, elle fait place à la dictature, et il faudrait être aveugle pour ne pas le voir. Que voyons-nous, une banque centrale toute puissante ne comportant aucun observateur gouvernemental, un gouvernement pratiquant l’auto élection sans contre-pouvoir, un système législatif axé sur la destruction des nations et de leurs prérogatives, une gabegie des rôles et de l’argent sans commune mesure, anarchie formant la litière de l’entrisme forcené de pays en voie de développement accouplés aux dérives économiques de leurs propres carences.


Constat, l’Europe de ce jour ne correspond plus à celle pour laquelle a été conçu le projet constitutionnel, ainsi il paraît difficile de lui accorder le moindre crédit, et il serait illusoire et vain de penser que ce projet puisse être réformé s’il est adopté, ses carences permettant de nourrir le parasitisme et ses aisances. Il est donc souhaitable de revoir ce projet dans sa globalité, donner le pouvoir aux Peuples d’élire les représentants consulaires de cette Europe ainsi que son Président, mettre en place un contre-pouvoir n’ayant de compte à rendre qu’aux Peuples, ainsi nous sortirons de la dictature larvée pour rentrer à nouveau dans la démocratie.


Il ne suffit pas de rêver mais de prendre conscience, et non pas dans une optique de néophyte, mais dans un esprit d’analyse circonstanciée, de la réalité majeure de cette condition que l’on nous impose, qui ressemble étrangement à la formule, être ou ne pas être, qui ne doit dans ce jour éclore dans un conflit absurde, mais dans une optique constructive, celle d’une Europe réellement politique et nullement inféodée à des désirs de circonstances, infatués à des ordres qui n’ont rien d’Européen, guidés par des abstractions qui sont la mesure et la dissonance du devenir que l’on cherche à nous imposer.


Assez de contemplatives insanités, assez de défaitismes outranciers, assez de prières informelles, de mesures sans lendemain, oui à une Europe démocratique, légiférant et légiférée par les Peuples qui la composent, non à cette Europe qui ne ressemble plus à rien, qui à force de vouloir s’imposer comme une force, se retrouve ce jour décomposée par vanité, par orgueil, par couardise, par cordonite, reflets de la dimension de ces "politiques" qui prétendent donner des leçons de morale à la sagesse.


Maintenant si la faiblesse est telle qu’il y ait acceptation de la servilité par nos semblables, il n’y a rien à dire. En tout état de cause, il conviendra d’insinuer le théâtre des opérations et renverser de l’intérieur les rouages de cette utopie bureaucratique dictatoriale, en naissant au cœur même de ses dispositifs constitutionnels les contre-pouvoirs qui permettront de balayer ses aberrations.

Voici le travail qui attend les générations montantes, débarrassées des voiles utopiques qui cernent leurs yeux, afin que naisse une Europe libre et sereine, une Europe harmonieuse, politique, qui ne sera pas l’image de cette tour de Babel qu’elle représente aujourd’hui, évertuée en ses fondements à disparaître inéluctablement compte tenu de son manque de motricité et d’idéal, forces liées aux Peuples qu’elle ignore !

© Vincent Thierry