Des âmes de la pluie d’or
- Détails
- Catégorie : Poésie
Des âmes de la pluie d’or
Des âmes de la pluie d’or nous viennent les racines claires de la beauté et de sa préhension, il y a là sans mystères des voies multipliées l’allégresse d’un Chant souverain que désignent les flores enrubannées de parfums de myosotis, et des algues à foison aux sources de la Mer qui évertue ses nuptiales langueurs sur les plages mordorées de la fraîcheur et de ses souffles, qu’irise le vent dans ses odes souveraines, hâtant le verbe vers des îles sans repos, des franges de terre labiales qui s’émondent des sursis pour arraisonner le sort, flamboyance aux caprices des hymnes qui virevoltent dans la puissance des diaphanes horizons, où l’Aigle, Impérial, scrute cet aire qui n’a toujours pas retrouvé le sens comme la substance, impassible devant les agitations comme les querelles sans lendemain, ne voyant en la pulsation que l’essor de la Vie et de ses magnificences, aux rameaux de la splendeur le respire qui s’enchante, là, dans l’incantation providentielle des Aèdes et des Poètes, dont la symbiose vogue au-delà de l’instant comme de l’espace, la marche fluviale qui porte vers l’immensité, l’infiniment grand, l’Absolu majestueux, qui ne se conditionne, qui ne se disparaît, qui ne s’oublie sous peine de s’oublier soi-même, devenir s’il en fut de toute créature dans le développement et l’incarnation, d’une sève sans oubli au parcours qui se destine, ne se suffit, et dans les armatures qui guident vers la Lumière, lentement prend le chemin du signe, marquant de son tumulte le calme d’une aube magnifiée, lors que les oiseaux lyres, dans des frénésies abyssales, libèrent l’incantation des mondes pour d’un écrin nuptial en parer la dimension éternelle, et le Verbe dans ce chaste corail, dont les passementeries songent, égrène les phrases qui se disent, qui se vocalisent, qui s’émerveillent, qui s’enfantent, toutes voiles gonflées de l’azur qui, stance, correspond leurs alizés précoces, nefs d’ivoire et de jaspe, des veines bleues du marbre inaltérable, de l’obsidienne et du palissandre, les portiques ouverts sur la magnificence, là, ici, plus loin, toujours présente à qui sait regarder au-delà du miroir des matrices épervières, de ces illuminations de l’atrophie qui se ment, se subordonne, s’échoue dans de lamentables gréements, que les coquillages dévorent, que les soubresauts des sablières demeures dérivent, toutes voies qui se contemplent et ne s’agissent, car sans intérêt pour l’évolutive conscience qui ne se tâche de leur lie, de cette fioriture qui enchaîne les meutes, oisives scories qui attendent la plénitude sans même ouvrir le sceau de leur existence, pitoyables néants qui retourneront au néant pour de nouveau graviter et s’efforcer à naître, peut-être dans les milliards et les milliards de quanta qui ne transigent sur l’éternel renouveau, délaissant les tortures osmotiques pour n’embraser que l’ascension symbiotique et sa raison, et la source dans cette fidélité inextinguible qui vêt la conscience et l’origine vers la surconscience afin de prendre la route qui ne s’éperd, la source inflexible dont le chant est mûri des racines mêmes de la densité qui sied au parcours, enfante le levant des horizons distincts qui dans leurs complémentaires actions engendrent l’apogée, délivrée des stériles langueurs, des opiacées rauques et sauvages, des ruts sans lendemain, des accouplements de fange qui sont la honte des permissives répugnances, tout un monde au-dessus duquel se tient la Voie majeure, sourde à cet environnement factice, à ces démesures loqueteuses, à ces admissions ridicules et pernicieuses, à ces parures stupides enténébrant la beauté pour la destiner à la laideur, toutes voiles dehors dont les lambeaux sont des esquifs et des roches sans mouillage, que la Vie dans son autorité balaiera de son avenir afin de voir naître à l’essentiel le couronnement et sa victoire, car il n’est des bruissements que poussières, et des dithyrambes gloses qu’échecs, toute une mare fétide dans laquelle se baignent les prurits des mondes, ces officiants sans devenir se lamentant dans l’acceptation de leur fange de ne voir personne de l’Âme au-dessus des eaux se complaire à leurs versatiles ignorances, à leurs glauques certitudes, à leurs inutiles bassesses, ainsi, alors que le chant se hisse aux promontoires de la Vie, libérant des fenaisons les moissons propices, dans la senteur parfumée des floralies éprises, qui, à l’unisson des cœurs, reflètent les prismatiques munificences de l’ordonnancement de toute créature de sa chrysalide de chair à son rayonnement sublime, énergie des monde ouvrant les mondes à leur transcendance, rencontre de l’immanence dont la pureté est le symbole même de ce réel oublié par les hymnes stériles qui imaginent dans leur suffisance s’accroire le Divin dans une cacophonie qui représente bien là l’égout par excellence où nage l’infertilité en abondance…
© Vincent Thierry