Clameur à mi-repos

Clameur à mi-repos

Clameur à mi-repos des houles aux fronts d’or, décimant des marginales errances les passementeries abyssales, la voici, nuptiale, conquérante, délivrant l’humaine appartenance de ses scories, ses amertumes et ses délits, dans les cieux mauves féeriques, annonçant la chute de l’ivraie, ses médiocres emphases, ses pulsations délétères, ses insipides saveurs, toutes faces délavées, au cristallin endeuillé, marquant de leur sceau sénile la pureté des sentiments, la grandeur et la majesté de la beauté.

Ô fastes de ce qui fut et qui reviendra, lorsque balayés à jamais, les torrents de boue se disperseront, rejoignant leurs létales prières, poussières d’abîmes qui se circonviendront afin d’affronter la juste mesure de leur néant agglutiné, néant issu de leur torpeur, leur arrogance, leur verbe décomposé, leur déchaînement alluvionnaire, esquisses des menstrues qui ne charrient la Vie, mais bien au contraire des chemins mortuaires ennoblis par de reptiliens pouvoirs dont la cervelle nuisible se targue d’imaginaire, faconde de bruissements, de raclements, de supplications, de téméraires illusions, portiques de la nuit voyant croupir leur insolence.

Nombril alors qu’il existe des milliards d’états vivants qui ne ressemblent en rien à leur devise d’atrophie, cette devise ne voulant voir qu’une seule tête, une seule mensuration, une seule détermination animale, image d’heures sombres, image des défaiseurs de monde croupissant ce jour sous la poussière, image née de toutes dictatures, communiste, nationale socialiste, socialiste, démocratique, dernière-née usurpatrice du nom.

Enlaçant les premières pour fustiger les humains, les ouvrir au néant dans ce grand cri belliqueux, issu de l’ignorance et de ses fastes, par un enchaînement liberticide délivrant ses maux tel un volcan purulent, en adéquation avec les tyrannies les plus bestiales, pire encore, car se réclamant du nom de l’humanité alors qu’elle n’est là que pour la détruire, l’immoler au temple de sa dérision, fantasque fantôme dont le nom disparaîtra, lorsque la clameur de ce monde se dressera, fertile, afin de fustiger son néant, cette aberration monumentale voulant voir l’humain dévoyé, enchaîné, esclave jusqu’en ses accouplements, à la pérennité bubonique de sa déréliction !

© Vincent Thierry