Couronnement

Couronnement

 

Des âmes de la nue nous sont venus d’antiques respires, des vagues profondes affleurant les houles messagères, irisant vers les cieux des mélodies éblouies, tout un faste que répètent inlassablement le vent et ses échos, là, ici, plus loin, dans d’adventices certitudes témoignant, de l’aube les enfantements, là, ici, plus loin comme une fête par le chant, alors que bruissent les faunes renommées, les ivoires déployés, et dans la préciosité des règnes la palpitation des cœurs énamourés.

Il y a là demeures de florale jouvence, inscrites aux orées des temples qui marquent de leurs sens les ramures de l’horizon, contes dans le conte des équipées bruyantes qui s’avancent en leurs clairs sillons, dévoilant l’ancestrale ordonnée de la Vie, hâlant dans ses devises les conjonctions des temps déployés, mannes à propos des chaumes en liserés, des calvaires aux bruyères évaporées, aux signes théurgiques, dont la Christique influence aux marbres alysses, couronne les mystères druidiques d’écharpes de soleil aux constellations assoiffées, libre dessein des heures de ces temps, par-delà les contingences elliptiques d’une adoration déchue.

Ainsi, alors que transcendés les nuages s’éparpillent dans des luminosités précieuses, contrastant de vestales ornements de pierres gravées, les unes en mémoire, les autres en répons, toutes ornementées de la pensée d’un songe, d’un événement, d’une force rayonnant et l’humilité et la foi, ardeurs comprises dont les évanescences fugaces se lient et se délient dans des cultes oubliés, des mages destinées, des rythmes qui sont parturitions de l’humaine présence, alchimie des houles, des vents, des terres et du feu sacral en symbiose.

Syntonie d’une forge élevant le vivant sans arbitraire démesure, dans la pure capacité du verbe qui ne s’isole ni ne se corrompt, devisant l’Être debout et non l’Être soumis, la soumission n’étant le fait que du soumis qu’il soit Roi majeur où mineur, ainsi dans les pérégrinations de ces lieux aux silencieux hospices, visités et inévitablement conjugués, alors que par les cieux volent les Circaètes, porteurs de nombreuses nouvelles, des autres terres bâties sur les eaux, des autres nefs, cathédrales du vivant, des autres feux dont l’enseignement est résonance fluviale.

Ainsi dans la fenaison des rêves, la moisson des songes, écharpes sans sommeil délibérant les odes des souvenirs, de ces pierres précieuses qui nous sont pentes mais surtout devenir, le voile opiacé des théurgies chtoniennes ne pouvant vaincre l’Éternité, au-delà des précipices qui semblent insondables, alors que leur banalité n’exerce aucun attrait pour les cimes du devenir, si tant de correspondances intimes délivrant des fêtes à Midi, là, dans ce bruissement de l’espace conquis qui ne se résumera jamais à l’idolâtrie comme à ses composantes, ces fourberies de l’hymne qui pullulent et gesticulent des venins grossiers, qui ne servent que la lie de troupeaux en rut de leur propre destruction.

Ainsi alors que dans ce moment majestueux s’élève la gloire infinie de la Vie au-delà des déserts stériles, des iniquités dérivées et des croyances futiles nées pour circonvenir la Vie, images enseignées de faux prophètes, d’anges déchus s’imaginant des dieux où Dieu lui-même, pauvre scolastique des fourbes et des hypocrites s’extasiant aux surfaces de la crédulité, de la bêtise légiférée, de l’ignorance adulée, bestiaire d’un temps qui s’effondre sur lui-même, laissant place à une réalité motrice dépassant l’entendement formaté, ainsi tandis que la pluie devise ses anciens serments avant que de rendre à la pureté originelle le sens du sacré, de l’élévation et du couronnement de l’Humain…

© Vincent Thierry