Des âmes
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- Catégorie : Au fil du temps
Des âmes
Des âmes de la pluie, des vagues d’azur sous le vent, et des flots solaires, qui s'en viennent, libre assaut des rives de ce temps, de ses ornementales pudeurs, de ses rescrits ataviques, rouages des âges aux pluviosités de granit, nous y sommes, nous en sommes, dans la quiétude féerique des navigations stellaires, voyageurs des sites qui irradient la perfection, exposent la perception, et dans l'aventure malléable, toujours malléable, isthmes des pensées anachorètes, tisserands de vastes voiles aux chants d'amour, aux rires fervents, aux inextinguibles sourires qui nous sont paroles d'osmose, de symbiose parfois, alors que l'immensité parachève l'harmonie d'un cycle libre d'opiacée, d'un cycle ivre de joie talismanique, œuvre de l'hymne, prétoire sans confusion, déroulant des abysses les serments des cimes à atteindre, chevauchant le ponant à grand bruit, là, ici, plus loin, mesure merveilleuse de l'action qui ne gémit, qui ne se plaint, qui par delà les abîmes enchante le vol des esprits, au dessus des eaux, foulant la sphère gravitée avec ce regard impérial qui destine à l'éveil là où s'endorment les plus belles déités, là où se mêlent et s'emmêlent les rives précieuses pour se disparaître dans un ant monde duquel il convient de faire revenir tous les égarés, tant d'êtres en semis fauchés par l'errance, tant d'êtres sans paroles, dans la naïveté de l'accroire, brutes spirituelles inféodés, barbares culturels insignifiants, pléiades corporelles indifférenciées se conjuguant dans l'abstraction, tant d'êtres déracinés, irréfléchis et immatures, que le règne devise leur pénétrable ascension, leur ouverture vers ce levant, cette annonciation des mondes qui passent devant eux sans seulement qu'ils pensent leur existence, architecture transcendée où l'ivoire opale d'un serment la nef du sérail adulé, qu'il suffit de leur désigner pour qu'enfin le regard voilé se décille, lentement s'ouvre à la réalité, et transforme leur cœur de pierre en oasis de Vie, Agir ces semis qui viennent dans la tempérance du bonheur, dans l'adulation du don, et de par cette offrande à la Vie, la Vie elle même ruisselant d'eaux vives les terres infertiles, desséchant les marais, alimentant de son onde fantastique toit ce qui est statique comme tout ce qui se meut, danse mystique des ornementations fractales qui devisent l'Eternité et ses symboles dont le plus parfait témoigne, là dans cette cathédrale de la beauté, l'Etre debout accompli qui communie toutes faces des Univers, répond intense, hymne souverain évacuant ces tempêtes nées de la génuflexion tribale, du masochisme irresponsable, de cette incongruité qui devient intransigeance, qu'il convient d'édulcorer en ses propres valeurs sans lendemain, insigne du chant qui parcours leurs rivages, veilleur des temps et des ordres de ces temps qui cherchent ce chemin de lumière, là, ici, devant leurs yeux qui ne voient pas, aveuglés qu'ils sont par l'inutile royaume de leur conjonction, ainsi et par ce chant la nidation du devenir!
© Vincent Thierry