Embrun fertile

Embrun fertile

 

Embrun fertile des âmes sous le vent, des souvenirs puisatiers nous viennent, protocoles de l’ivre fenaison aux draperies lourdes de promesses, prophéties des âges qui ne se reniant, guident le serment des sources vagabondes, des fleuves solidaires, des Océans sans larmes qui demeurent, périples, danses dans la nue des oasis inscrits dans la parole du sourire, cette ornementation de nos songes sans égarements, cette fractale indivise du déploiement fêtant le vivant, mesure d’aube aux couchants des règnes adventices, de ceux allant et venant dans des palabres sans lendemain puis disparaissant alors que la saison, cette saison lumineuse dont nous inscrivons l’ascension, enchante l’amour.

L’amour de l’Être, aimé si désiré, dans l’accomplissement du chant, volition de ce don inaltérable, celui de la vie à la vie, qui tel le ressac jamais ne se lasse, découvrant le renouvellement de toutes faces de lumière du regard déployé, ivre, libre, tel l’oiseau lyre, conte d’azurs merveilleux enseignant la beauté, le mystère de la pénétration des vagues, la splendeur solaire de l’horizon, et la douceur amazone du bonheur, le bonheur d’un instant toujours conté, là aux veillées près du feu cendré embellissant de ses flammèches le quartz des étoiles, la pureté cristalline des neiges ancestrales, ici, dans le creuset des rivages d’opales et de grenats.

Éblouissant sevrage des sables d’or aux blondeurs épicées, plus loin, dans l’écheveau des brumes baignant les flancs des cimes, le secret de l’écrin de toute temporalité révélée, l’amour de la vie, tandis qu’au loin résonnent les lourds tambours de bronze appelant à la prière des plus beaux jours, que rejoignent les Êtres de ce chant, en leurs vêtures de safran, nus de l’heure vérité, somptueux aux romarins des cieux pleuvant sur leur chair le miel d’un alizé, enchantant leur cœur d’une béatitude noble d’harmonie.

Allant en leur âme les mélodieuses architectonies du réel, hautes vagues en la pluie des puissances telluriques marbrant leurs écrins des signes du destin, par-delà la gravitation, déjà pure jouvence dont la route féconde enseigne l’Être, debout, fidèle, ouvert, limpide et aussi impénétrable, tel l’Aigle souverain scrutant le paysage sans mystères, ce paysage de la Vie où le sommeil l’emporte encore sur l’éveil, alors qu’en florales densités exondes se révèle le rubis d’une aube visitée, dont le Diamant Foudre, qui est en chacun de nous, veille imperturbablement la majesté afin d’équilibrer le monde du vivant.

© Vincent Thierry