Les entretiens de Russel

Les entretiens de Russel 

Russel : vous nous avez parlé des conséquences osmotiques des digressions naturelles et de leurs opportunités pour révéler, dans le cadre exo biologique des formes avancées par les corrélations émises dans le cadre d’une navigation neutronique, pourriez-vous vous expliquer ?

Atania : l’univers que vous modélisez est un univers plan, à l’enseigne de celui proposé au treizième siècle de votre ère, une terre plate, retournant au vide, figée et naturée par une proximité anthropomorphique, sans issue, sinon celle d’une verticalité indue. Vous avez porté cette modélisation jusqu’au bout, dans une recherche effrénée de complaire à la théorie ahurissante de vous croire des exceptions dans ce que vous appelez l’univers, qui n’est qu’une facette microscopique du cristal qui définit la vie, ce cristal n’étant qu’un cristal parmi les nombres infinis dont il est issu. Théorie du bing bang, théorie de la relativité, théorie de l’évolution, trois thématiques qui n’ont de conséquences que celles de vos inconséquences, ce rejet formel de toutes sources exo biologiques qui ne pouvaient nuire qu’à votre paraître.

En conséquence vous ne vous êtes jamais intéressé à une des réalités de votre monde, celle de la pluridisciplinarité et la coexistence d’un nombre illimité de formes de vie qui dans leurs propres espaces-temps conjuguent leurs essors afin d’officier la densité de ce Creuset vivant qu’est votre terre.

Osmose consciente ou inconsciente, chaque face de cette réalité s’ouvre dans la coordination temporelle dont les portes sont voie de l’écart type neutronique existant dans l’invariante psychophysique de toute Vie, qu’il suffit d’agir afin d’en désigner les ramifications, celles du pouvoir de gérer chaque monde en ses particularités, d’où ce qui vous semble une singularité, alors qu’il ne s’agit que d’une évidence dans le cadre du dépassement de vos théories figées ; là se tient la modélisation des interactions que vous savez développer sensoriellement mais non intelligemment.

Russel : Diriez-vous qu’il y a participation active des sédiments osmotiques que vous avancez dans le cadre des pouvoirs réfléchis qui tendent vers une unité supérieure des éléments terrestre ?

Atania : Vous pouvez le penser, maintenant pour asseoir cette thèse, il conviendrait de structurer l’Histoire et ne pas s’en tenir à et aux histoires régulées par un anthropomorphisme de convenance, darwiniste par excellence. La Vie revêt différentes formes, elle n’agit que dans la recherche de l’épanouissement le plus conséquent, et ne naît en aucun cas de paradigmes séquentiels qui n’ont d’autres limites que l’incarcération du savoir, incarcération prônée par des "élites" qui n’ont d’autres royaumes que ceux de l’illusion et de l’ignorance, afin d’asseoir leur pouvoir surfait.

L’Histoire n’est pas accouplée à leurs menstrues mais à une réalité particulièrement féconde qui fait abstraction de leurs scories. L’Histoire, donc la Vie ne commence pas sur la Terre mais est régie par des composantes universelles qui sont garantes de son déploiement, nous en reparlerons. En ce lieu de votre espace-temps, elle n’est pas née du hasard mais d’une nécessité qui est une option de développement, non dans le cadre d’une séquence voyant l’amibe devenir humain, mais dans un tout constructif, ordonné, bâti qui ne doit rien à une évolution séquentielle, bâti en répons d’un respire vivant qui n’a besoin que des limites appropriées pour rendre à la viduité sa permanence dans un environnement donné.

De cette création, purement osmotique, participe, nous y voici, de l’éloquence pragmatique d’autres formes générées, se tient le lieu de l’humain en sa croissance et son devenir, calque de milliards et de milliards de réalités osmotiques de par les univers intrinsèques et multidimensionnels existants, dans la considération du Verbe aboutissement, lié et liant de la conscience vivante en laquelle il devient liaison temporelle, et par là même sujet tant à la convoitise qu’à l’élévation, et parfois même sinon à la relégation, à la destruction spontanée ou générée.

L’Histoire est ce propos, totalement différencié de celui que vous évoquez, tronqué jusqu’à l’inouï dans cet espace-temps que vous vivez.

Russel : Nonobstant les interrelations existantes entre les différents plans dimensionnels coexistent donc en chacun de ces plans des formes et structures vivantes ?

Atania : Tout à fait, pluralité existentielle dont les constantes revêtent les caractères de cette Voie dont nous venons de nous entretenir, allant de l’autorégulation à l’intégration et jusqu’à la désintégration.

Russel : Ceci contredit toute la culture universelle terrestre, que l’on pourrait regarder comme acculturation ?

Atania : Et non sans raison, les bouleversements psychiques, psychosociologiques entraînant la reconnaissance de ces états pouvant être sans commune mesure avec leur expression, somme toute naturelle, dans le système d’incarcération culturel dans lequel vous vivez. L’anthropomorphisme que vous connaissez n’étant pas en mesure d’ingérer ces réalités qui transfigureront tous les modes et les équilibres de pensées.

Russel : Y a-t-il des vecteurs qui agissent, soit superficiellement, soit directement, afin de contrecarrer la déficience dont nous sommes les auteurs ?

Atania : Oui, et ces vecteurs agissent ou veillent depuis que votre terre est terre, mais a des niveaux de conséquence et non au niveau des virtualités informes qui vous régissent. Ces vecteurs eux-mêmes sont malheureusement parasités par des formes exo biologiques qui n’ont pas choisi l’évolution mais l’accomplissement de leur propre dérive au mépris de la Voie, alliées en cela à de pseudo sachant convertis par la fatuité, le désir, l’atrophie, menace marquée de votre humanité asservie à leur manichéisme sentencieux.

Russel : Avez-vous idée des formes qui menacent l’intégrité de l’humanité ?

Atania : On ne peut parler de menace, bien que cela recouvre les caractéristiques de ce terme dans la définition même des actions menées par ces strates. On distingue trois faisceaux dans le cadre de ces formalités, les unes vivipares, les plus dangereuses, car se nourrissant des êtres humains, regardez les statistiques annuelles par pays des disparitions non explicitées, les autres animales, qui ont trouvé refuge sur votre planète, enfin les dernières, qui en vérité n’ont aucune interférence avec vos civilisations, car veille de votre mobilité en la Voie, pour parler plus simplement, agents de renseignements de civilisations différentes essaimées par les galaxies.

Le danger omniprésent provient de la première espèce qui à différents niveaux de construction a déjà et continue à interférer dans vos centres de décision, afin de maintenir, au motif d’une avance technologique, en voie de raréfaction, son vivier en place, cette humanité qui lui sert de vivier. Des accords ont été trouvés avec ces reptiles belliqueux, depuis l’instauration du parapluie nucléaire dont les ogives sont dirigées vers l’Espace, mais cela est parfaitement insuffisant pour juguler leur tentative destructrice. Afin d’obérer leur manifestation, il convient que vous opériez en profondeur pour éradiquer à la fois leurs alliés dans la population et leurs formes sur votre planète pour laquelle ils disposent encore, et avec l’accord des premiers, des bases ordonnées.

Les seconds sont inoffensifs, cette force animale ne constitue pas une menace quelconque pour l’humanité, elle s’est intégrée et ne recherche aucun développement particulier. La dernière est la plus intéressante, elle est en alerte constante et peut faciliter une reconnaissance de ce devenir qui est lieu de la Voie, toutefois, il vous sera extrêmement difficile de rentrer en contact avec elle, sachant qu’elle n’est pas là pour éveiller, mais pour veiller.

Russel : Devant votre énoncé, peut-on dire que ce qui est ici est image de ce qui est ailleurs ?

Atania : Tout à fait exact mais multiplié dans l’équation espace-temps, pratiquement à l’infini. Ainsi vous ne serez pas étonné d’apprendre qu’il existe au sein de votre propre galaxie, des millions de civilisations qui pour certaines vivent en paix, pour d’autres sont en conflits perpétuels. Ce que Vous appelez la guerre est une pale image de cette réalité dont les interpénétrations sont parfois catastrophiques avec l’espace-temps terrestre, et parfois bénéfique.

L’unité du Vivant est en marche à travers ces milliards d’étoiles qui composent les amas et les super amas de galaxies, qui ne représentent qu’un univers parmi les univers. De fait la discorde quant aux modes de profondeurs d’épanouissement naît des cataclysmes que vous ne sauriez imaginer. La guerre devient nécessitée et appelle d’autres guerres, la Paix que vous reconnaissez étant le cycle de l’invariant des rémanences affirmées et conjuguées dans une symbiose parfaite. Parfait qui ne s’acquiert pas mais se conquiert de haute force.

Je ne rentrerai pas dans les épisodes de cette épopée qui en écho parfois se révèle dans vos pensées, chaque onde exprimée trouvant réceptacle au-delà du temps comme de l’espace, je dirai simplement que la Voie est universelle et en cela exprime toutes les variantes vivantes en leurs écumes.

Russel : Dans tout cela, notre destinée conflue-t-elle vers cette épopée ou bien n’en connaîtra-t-elle jamais l’affirmation ?

Atania : Il faut bien saisir l’importance de l’autonomie nécessitée au cœur des systèmes pour appréhender une réponse à votre question. Il n’y a mesure en votre lieu de désespérance mais bien au contraire d’activation de votre pouvoir de vivant, par-delà les anachronismes qui vous cernent, cette anthropomorphie déroutante qui vous isole, cette condition de vassalité vis-à-vis des formes qui vous enlisent.

Si vous dépassez ces seuils configurés qui ne sont liés à aucun inné, mais à un acquis de larvaire prostration, vous irriguerez cette force de la Voie au même titre que toutes les formes qui y coexistent actuellement, et d’autres qui s’entre-déchirent et s’annihilent. Il n’y a de destin que dans la prise en main officielle de ce destin qui ne peut rester muré dans le silence dominant vos réflexions, toujours portées vers l’inconsistance, alors qu’elles devraient s’ouvrir sur la réalité du vivant et non une historiographie sans lendemain, sinon celui de la reptation.

N’attendez en vain, redressez-vous et combattez dans la Voie, débarrassez-vous des chaînes qui vous emprisonnent et vous obturent la vue. N’attendez rien, sauf quelques légers redressements de la part des veilleurs, je vous l’ai déjà dit, ils ne sont en votre lieu pour intervenir mais pour mesurer votre sagacité à vous épanouir dans la voie, à vous débarrasser de vos scories propres et celles des formes qui ont décidé de se servir de vous comme animaux de laboratoire et nourriture.

Agissez, construisez et détruisez ces formes qui ont fait le choix d’un mercenariat qui détruit la Vie. Si vous réussissez, vous essaimerez les galaxies, porteurs de votre nom et de votre épopée qui rejoindra celles des autres civilisations. Votre planète abritant votre forme est multipliée à l’infini et il ne vous sera pas difficile de vous y installer si et si seulement vous dépassez ces limites abstraites que vous vous êtes forgé et en lesquelles vous stagnez inutilement.

Alors seulement les Autres formes de Vie vous rencontreront, mais pas avant. Ne vous attendez pas non plus à ce que cela soit facile, la guerre est toujours présente et vous devrez combattre comme vos générations l’ont appris en votre lieu, des combats majeurs qui vous permettront de vous forger vers ces lieux que vous accomplirez, et qui vous permettront de rejoindre ces creusets de civilisations autonomes et fédérées qui vous mèneront vers la connaissance de ces Univers multidimensionnels qui n’ont de finalité que l’Absolu, dont vous êtes partie intégrante…

© Vincent Thierry