Des rives de ce pays

Des rives de ce pays

 

Des rives de ce pays en proie à toutes les déliquescences, un message de paix qui ne peut naître qu’à l’horizon d’une action sans troubles, menée dans l’impartialité la plus prompte et la plus raisonnée, voici ce que l’on peut attendre, loin des errements de la pensée de ce jour, noyée par la compromission, la reptation, l’abrutissement le plus niais et le plus pernicieux, celui né de la vassalité, de l’inféodation, de l’appartenance, de ces chaînes qui paradent, s’enhardissent, se congratulent, se hissent les unes les autres dans un concert dont les logorrhées s’époumonent l’une l’autre afin de concilier l’inconciliable, le pouvoir unilatéral et la voie !

Car en effet, le pouvoir n’appartient, il est issu de la rémanence d’un ensemble, et dans la volonté la plus précieuse ne peut impunément continuer à se faire violer par des prétendants mus seulement par leur désir personnel, leurs défauts, leurs vices, ces panaches de la bassesse qu’ils masquent sous le sceau d’un bien penser politique dont ils veulent l’application par tous par injonction, fut-elle mensongère, mais qu’ils se refusent à appliquer à eux mêmes !

Le mensonge est roi, l’ignorance, prêtresse de renom, sa servante, et s’apparente à ces gardes du corps, ces classes que l’on vient de dénommer, s’assurant mutuellement leurs secours dans tout ce que la dépravation constitue, afin d’ordonner ce pouvoir qu’ils se sont constitué et qui du terme n’a plus que l’apparence, si vide de sa substance, nauséeux marais d’une idolâtrie pervertie qui dans sa fange se roule avec délice jusqu’aux termes des précipices qu’ils emplissent de leurs maux !

Action donc ! Par la mise en œuvre d’un contre-pouvoir salutaire, le pouvoir réel qui ne se couche devant l’or et sa paresse, qui ne s’aveugle devant les malversations des uns et des autres, qui ne ferme les yeux devant les meurtres moraux comme physiques, au nom d’amitiés, de liens qui se tiennent et s’entretiennent dans ces cercles où se réunissent ces prédateurs insolents qui s’imaginent ne jamais être jugés par leur semblable au nom de leur pouvoir factice ! Action donc, action de citoyen dont l’union doit naître une force indépendante des parties afin de contrer cette force qui, impunément, s’arroge détentrice inaliénable du pouvoir !

Contre-pouvoir donc qui viendra balayer ces hordes de loups affamés, de tigres sanguinaires, qui s’imaginent encore être détenteurs du réel alors qu’ils ne vivent plus que dans le virtuel et ses aberrations informelles. Contre-pouvoir permettant de marquer chaque porteur de ce "pouvoir" et reconnaître en chacun la capacité ou bien la lâcheté, le désir de se donner à la communauté ou de complaire à sa propre personne, dans le cadre du droit moral, seul déterminant qui pourra briser les carcans d’absolutisme qui actuellement se révèlent comme autant de chaînes autour de la liberté publique comme individuelle, un contre-pouvoir des citoyens permettant d’éclairer ce monde de "pouvoir" totalement en dehors du réel, et par cet éclairage lui permettre de revenir à l’ordre naturel des choses, à cet équilibre nécessaire permettant à chacun de s’épanouir.

Et non plus se retrouver esclave comme ce chacun devient d’heure en heure, esclave d’une pensée atone, d’un devenir inepte, formes extrêmes de la putridité qui s’entoure du parfum des mots, république, liberté, égalité, fraternité, droits, qui ne représentent plus rien du tout aux regards de celles et ceux qui ne vivent que de prébendes, qui s’avilissent et avilissent afin de parfaire leur désir de pouvoir ! Pouvoir qui reviendra enfin à la capacité lorsque contrôlé, supervisé et détaillé par ce contre-pouvoir précité ! Ainsi en l’aube de ce siècle qui risque d’être un des plus terribles de l’Histoire si l’on ne veille pas à formaliser un contre-pouvoir légitime et signifiant !

© Vincent Thierry