La dictature en Europe

La dictature en Europe

 

Les dernières élections sont symptomatiques d’un malaise régnant dont la finalité ne laisse pas de doute : la faillite d’une Europe qui se dresse sur un lit de sable, et ce ne seront les déclarations bien tardives des tenanciers d’un pouvoir inexistant (30 % de votants sur une élection aussi importante), sur la Constitution qui pourront faire accroire à la réalité d’un Existant qui n’en porte que le nom.

Le monde virtuel est dominant dans notre siècle, éponyme de constructions bâties sur du vent et de l’eau, sans concrétisation, par manque de clairvoyance, par manque de volonté, par manque tout simplement de réalisme. Le dynamisme des sociétés est engendré par le savoir et la culture. Ce dynamisme aujourd’hui est larvaire, tronqué et régulé par un affadissement global de tout ce qui fait et concrétise la valeur Humaine, le sens de l’esthétique, le sens de l’harmonie, le sens du devenir. Ici, dans cette farandole de cris et d’invectives ensemencés par les voix tonitruantes des partis, nul vecteur ne se propose pour insuffler ce dynamisme, bien au contraire toute valeur est déchue pour ne laisser place qu’à une pluie de cendre où les prébendes sont les marches hautes de la définition d’un devenir.

Comment s’étonner donc de la portée de ces élections nutritives ? Les Êtres Humains, oui, je dis les Êtres Humains, et non les homo économicus, n’ont que faire de la stérilité qui abonde au sens de cette Europe sans raison qui ressemble étrangement à une société anonyme liée à une banque tout aussi anonyme, qui ne recherche en aucun cas à faire le bonheur des Peuples, mais à s’autosatisfaire des bénéfices qu’elle peut tirer du profit qu’elle peut retirer des forces vives des nations enchaînées à son leurre.

La réalité est là dans toute sa formalisation. Le mensonge Roi est paraître et ses litanies bercent des Peuples qui sont en voie de disparition comme l’est d’ailleurs la structure de ce nid-d’abeilles qui ne doit pas croire un seul instant qu’elle puisse survivre dans le temps à la mise en œuvre de sa virtualité. Le réveil se fera sans douleur, le désintérêt amorcé ne faisant que croître dans les décennies à venir, toute justification ne faisant qu’abreuver la rancœur des Êtres Humains composants, dans le mobile même de cette création insipide, les Peuples voyant leurs ressources s’épuiser au profit d’un nivellement sans fin, leurs moyens de production disparaître de leur propre pays pour accélérer la paupérisation de l’ensemble constituant, face sombre qui de jour en jour se prononce, alors que pour la première fois en France, par exemple, pour ne citer que ce pays, on voit quatre millions d’Êtres Humains vivre en dessous du seuil de pauvreté !

Belle Europe que celle-ci, n’ayant aucune voix commune politique, militaire, judiciaire, n’ayant que pour seule voie celle de l’asservissement, féodalité qui dans le cours de l’histoire européenne avait disparu et dont la renaissance brutale apparaît dans toute sa splendeur. Belle Europe où on voit se profiler l’ombre d’une dictature affamée, dans la mesure où le pouvoir y existant (inexistant en vérité) ne se prévaut d’aucune légitimité : comment peut-on gouverner en ayant obtenu un pourcentage de 30 %, tous partis confondus, de 100 % des quatre cent cinquante millions d’Êtres Humains composant l’Europe ? 70 % de la population a rejeté ces partis !

La majorité est claire, elle est du côté de ces 70 %. Ainsi serait-il temps de proposer aux Peuples un Référendum général pour savoir s’ils veulent poursuivre cette aventure, et surtout dans quelles conditions ? Ignorer cette demande sera faire preuve d’un esprit dictatorial et non pas d’un esprit démocratique. Et en ce sens, nous nous retrouvons aujourd’hui dans une dictature instaurée, illégitime, dont il saurait temps de se rendre compte, avant qu’il ne soit trop tard. Il convient de le demander à ces députés auto proclamés, en chaque Nation de cette Europe qui ne porte que le nom, leur faire prendre conscience que les Peuples ne sont dupes et ne demandent que leur droit légitime, celui de s’exprimer sur la viabilité du devenir qu’une minorité leur impose. Ce n’est qu’à ce prix que nous éviterons la dictature de cette minorité virtuelle. À défaut ne nous restera-t-il plus qu’à demander l’asile politique aux États-Unis, qui malgré tout ses défauts, est-elle sous tendue par une Constitution remarquable.

© Vincent Thierry