Aube qui se lève

Aube qui se lève

 

S’en viennent des règnes en semis des orbes multiples qui fardent les temps d’interfaces oublieuses, malmenées par la tempête des rêves qui s’apprivoisent, ondes d’éclairs enrubannés de marges septentrionales, et dans l’écume des sorts qui s’animent par-delà les idoles de ces souffles, se tiennent, visiteurs, des nombres qui s’efforcent, âmes témoins des livres aux pages effeuillées, destinant aux cimes les plus belles manifestations, aux abîmes les maelströms anarchiques qui grouillent comme vermine suffisante sur l’acier et le bitume des jours antiques, et dans ces flots, aux brassages délétères, se circonscrit l’épisode qui changea les lendemains à naître.

Embrun et perle du saphir miroitant ces chemins sériés qui parlent en nos mémoires humaines, un grand vent balayant la surface de la terre, un vent souverain festoyant des abrasions comme des concaténations involutives, dépassant les limites de tout ce que l’humain a vu et verra par-delà les quanta de temps comme d’espace qui bercent les univers, un vent austère, implacable, chevaleresque, immolant les matures perverses, désintégrant les royaumes bigarrés, assainissant l’espace comme le temps conjugués dans un silence fracassant, réveillant la torpeur des vers, réveillant la puissance des Êtres, relevant ce défi titanesque qu’est celui de concevoir l’idéal au-delà du paroxysme des folies en lices.

Caravansérails dénaturant toute forges humaines pour instaurer de naines aspirations aux théurgies conquérantes aspirant dans le vide, telles des ravines disparaissant aux égouts de ténébreuses idolâtries, phasmes des atrophies multipliées, narcisses malades écumant la boue de leur langage dévoyé, pauvres êtres, affligeants dans le consumérisme de leur affliction, de cette croyance délitée du réel se fourvoyant jusqu’à la lie dans un naufrage inouï.

Car le saviez-vous, Ô Êtres de ce temps, votre destin en ces parchemins de la mort était scellé, scellé dans un prisme né de compulsives adorations, d’orientations dithyrambes envers Thanatos, puisatier des songes creux, de ces non-humains qui depuis longtemps disparus, s’enchantaient de croire à une supériorité maladive par rapport à la Vie inextinguible, efforçant tout Être à se consommer jusqu’à la disparition même de son intelligence, de ses racines, de sa vie, anthropophagie grotesque et délirante issue du chiendent intellectuel se prosternant sur ses propres déjections.

Dans l’accroire s’apitoyant sur leur rejet jusqu’à l’extrême violence, celle permettant de faire disparaître tout repère culturel, assignant l’esclavage perpétuel, demeure sans lendemain, demeure oubliée aux stances guerrières, ces stances majestueuses sonnant le réveil Humain des charniers intellectuels, de ces brasiers du sens commun de la Vie, de ces torpeurs lovées dans une irréalité navrante dissipant ses scories dans des alluvions d’un bestiaire effrayant, terrible en ses mensonges, ses aperceptions, ses ruminations infertiles, tout d’une face lovée dans l’inconditionné, l’indifférencié, immaturité avenant l’agonie et ses ersatz.

De la mort triomphante les arcanes, la mort de l’humain par avortement, la mort de l’humain par euthanasie, la mort de l’humain par défaut de soins, la mort de l’humain par économie interposée charriant ses offres et ses demandes comme autant de pourceaux l’abreuvoir et l’auge au détriment de la Vie, la mort toujours irradiant tout acte et toute prononciation, la mort collective par le viol des Peuples, l’outrage fait aux Peuples, l’opacification des Ethnies et des Races, la destruction des Nations, toutes faces d’une même plaie.

Celle de l’ignorance, de la suffisance dans l’ignorance, déité du virtuel, or des ténèbres de ces nains hier combattus, nains culturels, nains scientifiques, nains artistiques, nains politiques, nains religieux au service d’une tribale arborescence de copistes, déracinés de la vie, n’ayant d’autre luxure que la destruction d’autrui, ce jour disparus dans les méandres souterrains dont ils viennent.

Hier, fut-il dit, alors que se lève notre soleil en majesté et que les Peuples renouvelés s’enchantent du spectacle vivant de la Terre, des Univers, dans ce calme magique qui transcende toute émotion pour la restituer à la pure beauté, voyant des âges le secret des stances qui par complémentarité s’épousent et se coordonnent dans le rayonnement gravifique de la Vie dont chaque Être Humain est porteur, lieu et lien de la capacité universelle, ode à la Vie et non à la joie de quelques délits d’humanité.

Voyant chaque Identité respectée, portée en sa Nation de ce Monde où s’autorise enfin dans la légalité des souverainetés initiées en leurs existants biologique, historique, géographique, l’incarnat de l’Empire Humain, magnifié, solidaire, harmonique, où chaque Être Vivant est combattant pour la Vie, seuil d’avant seuil de l’exaltant voyage vers ces immensités à conquérir, là-bas, dans l’Espace, expression naturelle du Vivant, ainsi dans cette aube qui se lève…

© Vincent Thierry