Chants déployés

Chants déployés

 

En pluie d'or par les chemins, qu'un ciel d'ivoire fonde aux larmes du soleil, le règne se tenait devant nous, ivre de la féerie des âges sous la nue, en rêves de l'horizon d'une vertu nouvelle à voir, disciple des roseraies de l'Ouest, de ces espaces multicolores que fêtent les vivants, dans la préciosité des heures, de ce temps qui s'écoule et ne renaît, gerbe de corail dont le vent parle de multiples vagues, dans la houle des feuilles des arbres millénaires, dans cette désinence sacrée du vœu d’un royaume, miracle d'une étoile blonde au cœur palpitant les fenaisons d'un cœur.

Ici, là, commune mesure de la raison, danse de prêtrise mûre où s'en viennent les sages en leurs illuminations, les mages en leurs devises, les guerriers en leurs forces, tout un monde aguerri que le royaume contemple, enchante, alors qu'enrubannés de verts pâturages se tiennent les chevaux précieux, hennissant l'aube levée, humant les flores adventices, attendant l'or des ébats des transhumances assumées, dont les pierreries aux algues renvoient les ondes lumineuses pour en fêter le rite souverain.

Tandis que les nefs s'enfuient vers le levant à la recherche de la nourriture des vivants, ceux des chaumes aux vastes goémons, ceux des plaines aux maisons olivâtre où des cheminées s'étirent de fumerolles légères et ouatées, ceux des forêts charriant les bois d'éden pour construire les mobiliers du chant, vêtures d'abeilles aux rangements cristallins voguant des cuivres en frisson, des tissages altiers aux coloris d'onyx, des parures d'ondes ambroisies et légères, toutes forges de lys profusions où babille l'enfant au sein de sa mère, réconforté.

Où se retirent les vieillards en voie d'apparition, où se meuvent les êtres de ce temps, devoir des travaux des jours, devoir de l'agir vertueux qui songe tandis que dansent les blés mûrs sous le vent, les feuillages arborés des arbres millénaires, les vagues douces et tendres de la mer olympienne, toutes vagues précieuses enseignées du chant humain, participant à  leur vaste renom par une vaste écume, voie lumineuse des sites à midi, tandis que ruisselle la source cristalline où s'abreuvent les faunes émerveillés, allant, venant, amazones, les frontières des fleuves incarnés.

Rubis des âges qui se fêtent aux parures déployées, dans l'incarnat des rires distincts s'enchantant de vives avenues, là, ici, plus loin, préaux des songes à midi aux vêtures opiacées, de langueurs épousées, fronts nuptiaux contant les mémoires antiques, aux parchemins de règnes qui ne s'estompent, mais toujours viennent de leurs cils ouverts émerveiller les mondes à venir des temples aux frugales ascensions.

Aux roseraies de l'ouest, là, alors que s'enfante le dessein des hymnes advenus, promontoires de fantaisies fantasques des âmes planant au-dessus des eaux, dont les chants sont évanescence des souffrances de la terre, des querelles des êtres par ce temps, et bien d'autres vagues par leurs voix qui nous sont demeures, dans la raison du flot et dans la dimension d'un souffle où naît la parousie de tout univers, fécondant des œuvres apparues, témoignant par l'éternité de l’enseignement des chants altiers des circaètes et des aigles devisés...

© Vincent Thierry