Dans le cil sans oubli

Dans le cil sans oubli

 

Dans le cil sans oubli, la vague, profonde et inouïe, alimente le chant de motrices perceptions dont les sens, éblouissent des mondes de sapiences aux étreintes des rires et des flamboyances mystiques, couronnés par un verbe déployé, mantisse claire des âmes de la nue, de l'exonde aventure dont les fumerolles sauvages s'ourlent d'un enchantement pérenne devisé, essence aux fragrances émerveillées délibérant un répons par toutes faces virginales des temples azuréens, tandis qu'en semis se révèlent les alluvions des temps en leur temporalité échue, des chœurs aux hymnes puissants dressant leurs voliges par les sources effrénées de rythmes qui se parfondent, s'unissent, s'initient, et là, dans l'hommage qui sied, développent leur ascendance dans la méticulosité des termes, de ces havres où se baignent des horizons neufs et altiers, dont les préaux printaniers viennent en écharpes de soleil étreindre les feux antiques pour consumer les vanités des mondes oublieux.

Oublieux de vivre aux mélopées profondes, oublieux de naître aux gravifiques métabolismes des réalités souveraines étincelant de leurs essences les divinités souveraines, aux vagues en écho se répercutant sur les berges de l'avenir, leurs plages mordorées, leurs élans gracieux, leurs sèves immaculées, anses de pluviosités granitiques élevant aux cieux des temples sensibles, diurnes et nocturnes des fleuves en parcours dérivant aux môles les agapes vertigineuses des nefs de l'ivoire, là, ici, plus loin, en semis des aubes passantes ne se lamentant, en joie des rives contant leurs ruses aux frontalières dissipations du vide, là où s'aspire le néant, en rives aussi, aux écumes ployant les sillons, là-bas, dans ce mystère des Îles olympiennes où se tiennent de vastes essors charnels.

En majesté, souvent, devant l'avance sacrée des flux et reflux des temps en rencontre, s’associant, se dissolvant, se liant et se déliant, suivant l'humeur des houles, la sapience des orfèvres en pouvoir, la sagesse congratulée des mages dont la parturition des ondes enseigne les voies navigables, ces voies majestueuses résolvant les mystères des âmes, la grandeur des êtres, la salvatrice désignation des univers, ceux de rives de lumière et d'autres de ténèbres, ceux ruisselant l'éloquence et d'autres de silencieuse portée, aux nombres sans dissonance, par l'acclimatation des œuvres ne s'épuisant, bien au contraire dans un azur merveilleux s'ébattant et annonçant leurs vœux, ces vœux de l'âme azuréenne, allant les circonvolutions de la Voie et ses mystères, ces vœux de l'esprit, déployé universel par la compréhension des règnes, ces vœux du corps, dans la félicité des ondes fécondant l'éternité, ces vœux de l'Unité, d'un vol exemplaire surgissant au-dessus des eaux pour initier toute harmonie, dans une architectonie sans failles abreuvant les temps comme les espaces d'une incommensurable victoire.

Celle de la Vie, en la Vie et par la Vie tressant ses arcs-en-ciel de couleurs, de féeries et de bonheur afin d'illuminer ce chant qui est celui de notre destinée commune, où l'Amour conjugue, où l'Amour éploie, comme l'oiseau-lyre aux harpes mélodieuses, couronnant les cils ouverts de l'Absolu, veilleur inexorable de son propre devenir, nôtre par l'essentielle compréhension et préhension de l'horizon de la plénitude le signifiant et l'embrasant, ainsi à l'aube talismanique où s'enfantent le règne et ses préaux dans d’humbles certitudes chevauchant l'inoubliable randonnée humaine sur cette surface initiée dont le sage contemple et expose, tant sa beauté est poésie, l'enchantement de l’expression harmonique dont l'écho nous est splendeur...

© Vincent Thierry