Des Iles sous le vent

Des Îles sous le vent

 

Des hymnes de la pluie au souffle de l’embrun, nous viennent des îles sous le vent aux vagues amazones, aux fruits d’hiver et aux passementeries d’Éden, aux coralliennes effervescences de gréements aux stances irisées, celles qui parlent de l’écume, des nidations d’abeilles et des échanges de joies, celles qui parlent de la houle, des alizés ouvragés de certitude, des sépales éveillés aux fresques adamantes des constellations de vivre, celles qui parlent du crachin, des sources et des rus des moments d’émotion couronnant un instant de larmes safranées, toutes celles encore allant et venant les parcours intrigués de la Vie en ses raisons, ses imaginations, autant de voiles sur l’horizon reconnaissant l’infini, ses préambules et son autorité, dans l’enchantement des songes et la vivacité fertile des mondes.

Agapes des gloires assumées, des victoires fécondes, mais aussi des défaites en semis, écheveaux de l’humilité marquant de leurs ombres les faiblesses circonscrites, l’étroitesse d’une vision, l’impermanence des rives aux tempêtes dressées, fronts des vanités servant l’oubli, essors de l’inconsistance se repliant, aux vagues déferlantes, lavant à l’aune de la lumière l’espérance d’un renouveau, voyant les cils ouverts en répondre la fermeté de l’horizon précieux dans une désinence majestueuse laissant le ciel inonder de pluie Solaire, feu des cieux, chaque source de la Vie.

Feu sacral au zénith contemplant sa création sublime, alors que témoin, le chant, dans sa divinité s’éclôt, parlant des rives à naître et prospérer, des souffles à éveiller et libérer, des tendres élans du cœur comme des gravités fécondes, de ces rives hissant les pavois de l’alacrité comme de la détermination par les routes à parcourir, reconnaître, maîtriser et déjà dévoiler, là dans l’orée où se tient la lyre de l’éternité, conseil des âmes, clameur des cœurs, félicité des esprits, rectitude des corps, harmonie de l’éveil en ses irradiations souveraines, écrin de la sagesse voyant du Vajra la conscience de ce monde, traversant les événements sans que ces événements ne l’atteignent, dissipant l’ignorance pour libérer le savoir, devisant la juste luminosité dans l’ombre et ses ruptures, hissant le pavois de la Liberté sur les antiennes des mondes affligés, toujours en veille par les abîmes comme les cimes.

Combattant de la Vie, hâlant de rives en rives les ponts permettant de réunir les invariances, dans la pénétration des ondes en semis, des souffles de l’azur et des préciosités sacrales émondées, haute vague dans la bourrasque des temps, dans l’enchevêtrement composite des espaces, dans les flux et les reflux des univers, passant de seuils en seuils, de portes en portes les abysses comme les règnes les plus prompts, distillant en chaque regard et l’interrogation et le pouvoir connaissant, et dans l’intimité du cœur la mansuétude convenant à la sagesse ignorée.

Énergie sublime développant ses arcanes en toutes faces des cristaux pleuvant par les densités matricielles des équinoxiales randonnées, tandis qu’arène de son champ se tient immobile l’absolu divinité, ultime condition, par-delà les faisceaux de l’illusion, les psychodrames de la virtualité, les faux pouvoirs épanchés, tous ces épiphénomènes qui ne sont que les étoiles filantes des avenirs estompés, laissant place à la pure destinée de la Vie, dont il est gardien, en la parousie des mondes, dans le granit comme l’énergie la plus lumineuse, dans cet abandon des sens naissant tout un chacun au sens universel, celui de l’essor du Vivant, par-delà les poussières d’étoiles, par-delà les cristallisations, dans cette fluidité remarquable conditionnant le temps comme l’espace, afin de régénérer la viduité, ainsi et dans l’éternité, où le temps comme l’espace ne sont plus matrices, ainsi alors que le soleil en ce lieu flamboie la mesure potentielle de tout avenir…

© Vincent Thierry