Essaim des villes

Essaim des villes

 

Essaim des villes à midi, de clartés diaphanes aux marches du corail, nous allions ces sites en promesse, écrins des âges de la pluie, des roseraies les stances adulées, mages et sinuées aux âmes vagabondes, orbe en fête du vivant, et nos respires ouvragés de plaines en collines, de vallons en orées irisaient un souffle précieux, sans allégeance aux mystères, sans désinence autre que celle d’une harmonie merveilleuse, suavité des chants, prononciation des hymnes, que l’éclair souverain désigne.

Là, ici, plus loin, armature du règne de nos cœurs palpitant le sérail d’un hommage, dans l’élégance du vœu vivant, dans l’appariement des ondes aux surfaces moirées de songes, dans ce labyrinthe équinoxial dont les faces multipliées renvoient les éclats du soleil en majesté, ainsi et le fruit et le flot en cet ivoire conquis, cette force sans faiblesse alimentant l’éternité, dans ces semis ornementaux tressant de leurs fresques les mémoires antiques, leurs berceaux, leurs fortifications, leurs mesures comme leurs demeures, insignes aux éblouissements fractals devisés, illuminés, loin des opiacées, témoignant de cette grandeur naturelle qui fut.

Haute Vague aux falaises ardentes où se nichent les circaètes attendant le chant des buccinateurs et la sonorité des lourds tambours de bronze pour s’élever vers l’immensité, voile surannée des oasis effeuillées, transe des temples à midi irradiants, alors que le vent d’Ouest, toujours le vent d’Ouest, enchante la brise du matin d’une mélodie nouvelle à voir, conjonction des rives de ce temps, aux rires et sourires des êtres de ce chant, appel au zénith, à l’ascension des règnes, dont la mesure des cils déploie une oriflamme.

Tandis qu’en chemin les galops fougueux des chevaux sauvages s’éloignent, tandis qu’au plus près se tient le lieu, ce lieu de tous les sentiments, ce lieu de toutes les aventures, ce lieu de toutes les actions, ce lieu divin de l’Imaginal, voyant son détenteur vivre cent mille et plus vies en une seule vie, et bien plus encore par la reconnaissance géométrique des univers en rencontre, de desseins et de destins, bien plus encore, par l’infiniment petit comme l’infiniment grand.

Dans la circonvolution des mondes déployés, enhardis, prédisposés, initiés,  dans des clameurs adulées, des danses épousées d’éclairs aux stances du zénith, aux épures cristallines des quartz matinaux, et dans la foudre des talismans aux flamboyants écrins de règnes adventices, là, ici, plus loin, dans l’écheveau des algues moirées de rêves, divinations des temps dont le croisement affirme l’autorité d’une veille à l’harmonie sublime, où la pluie s’espace pour ordonner la sérénité et acclimater la beauté…

© Vincent Thierry