Essaims des racines claires

Essaims des racines claires

Des sens aux rimes émerveillées qu’essaims de racines claires assignent portuaires aux maritimes essences, allions-nous de règnes en règnes les vagues en semis d’ébène, et nos rêves, ciselés d’opium de féeriques cités, s’en venaient, triomphants, en majesté, aux portiques de lacs d’émeraudes et de schistes, qu’univers, le chant officiait.

Et nos cœurs d’écumes blondes, sans dépits des safrans qui forgent de diamantaires rives esseulées, hissions-nous nos drapeaux de soie sur ces frontons divins, parlant d’étonnants mirages, des îles sans absence, des prononciations votives, des concaténations magnifiées, toutes en l’azur de nos hymnes, dont les répons gréaient de voiles hautes nos cils messagers.

Qu’amour amazone le souffle dévoilait de prairies ensemencées de blés murs et divins, tableaux d’arabesques aux fruits lourds et pourpres de citadelles en moisson, abritant la palpitation des chœurs, puissance de ce zénith qui coulait comme le sable entre nos doigts, saluant, solaire, ces mondes qui se lovaient et se déployaient dans ces immensités que nos corps traversaient, que nos âmes créaient, que notre devenir souriait.

Là, aux roseraies de l’ouest, ici aux lys de l’est, plus loin aux camélias du sud, plus proche, aux menthes claires du nord, enfin aux rives centrales ourlées d’anémones vertueuses, calices de nos sources, tandis, qu’anachorètes, les voix épervières allaient porter nouvelle de nos retours par ces plaines de jouvence, circonstances du verbe aux mélodies qui vont et viennent d’aigles, la souveraineté, de faucons, l’ardeur, de circaètes, la splendeur, voguant d’écumes en écumes la beauté nuptiale de nos contes éblouis.

Préaux de flores aux exhalaisons embaumant le sort, ses vagues, ses danses, ses frissons, ses clameurs, en habits des soieries d’aubes vestales et de crépuscules indigo, que parcourent des nymphes aux corolles d’énamoures de naïades épousées, dans l’effeuillage du renouveau où l’ambre respire leurs flots évanescents, aux galops fougueux que le regard correspond dans un enchaînement majestueux.

Ivresse des fraîcheurs matinales, des densités solaires, des agrès sabliers aux temples initiés, ruisselant d’eaux vives les marches du palais souverain, aux parures domaniales de tours crénelées, rehaussées de porphyre et de jade, de murailles envoûtées de quartz, aux veines bleues, en lacis, unifiant quatre portes en majesté, aux lourds ponts levis enrobés de parquets de marbre sauvage, où, nos pas, comme ceux de l’éternité, s’inscrivaient, sépales des algues du levant et mémoire de l’orient fidèle.

Ainsi de claire densité aux marches déployées, lors que le cil est résonnance, nos cœurs s’enfantaient d’orbes limpides aux sillons de cette source domaniale, partageant l’offrande ultime de nos sourires et de nos stances, avant que chacun, par l’immanence, s’enchante dans la magnificence cosmique aux arborescents pétales éclos, dans un hymne merveilleux, que seul le hiérophante reconnaît, dans l’Éden, dans ce lieu qu’épouse le lys talismanique de toute viduité de l’Amour Souverain…

© Vincent Thierry