Dans l'azur prononcé

Dans l’azur prononcé

 

Signes en répons, d’opales surannées aux festives moiteurs, où le jeu est vie en sa puissance, ses élans inscrits aux portiques de la nue, là, ici, plus loin, toujours renouvelés par-delà le silence, la brume, les opiacés divins et la colère des cieux, l’Univers accompli en leurs feux, réjouissance du vivant, aux fêtes solaires adulées, par les mystères épanchés des mousses bleuies, des sentes glorieuses des forêts antiques.

Là où se tiennent, dressés et superbes, les chênes millénaires, desseins des hymnes éternels, ceux éveillant les parousies des instants lumineux, ceux libérant de l’étreinte la profusion de la joie souveraine, ceux dont l’écho réverbère les mille farandoles des cœurs amoureux, palpitant l’union des rites et perpétuant la sagesse des mondes, essor de myriades dont parlent les orées, pluviosité des signes.

Pluviosité des ondes, alors que se tressent en parchemins les augures de florales jouvences, dans la préséance de la beauté qui irradie, voilée en son charme déjà libéré de volutes pour instruire la splendeur de l’épanchement, écrin de la sérénité qui vogue, délibère, attise ses serments qui se profilent dans l’espace, chatoyant de nuances sans équivoques toutes les promesses de ce monde, par la mélodieuse dissémination des heures d’un bonheur absolu qui flamboie l’horizon, haute vague fertile dont les écumes déjà régénèrent les fluviales désinences du Vivant, là, ici, plus loin, comme une caresse, comme une tendresse qui ne s’égare mais toujours se perpétue afin d’annoncer la félicité de vivre.

Haute vague nuptiale, dans l’allitération du terme s’ouvrant sur l’ineffable enchantement de l’existence, en ses formes, en ses genres, en ses constellations, en ses gratitudes, ses inoubliables correspondances, embellis du jour prairial enivrant ses parures aux fins de féconder la terre printanière, où danse le regard qui se déploie, le regard de la Vie, prouesse en ses essences, ses densités, mais aussi en ses charmes auxquels nul de son rang ne peut résister sous peine d’oublier la réalité de son harmonieuse condition d’être, être par ce Chant, être par ce temps, aux racines mêmes de son déploiement, ainsi dans l’azur, prononcé…

© Vincent Thierry