Iles sous le vent

Îles sous le vent

 

Îles sous le vent, des cils volatils, des isthmes précieux, toutes vagues amazones se complètent, ivres des Édens azurés, dans la marche triomphante des circaètes, adulation des forges renaissent, s’exclament, s’opacifient, puis, brusquement, s’élèvent vers la lumière, dans un arc-en-ciel de féerie, libre étreinte des houles éployées, cosmiques, galaxiales épures des mondes sans oubli de leurs racines, enfantant, de voile unique,  des serments, des promesses, ajours de rives en rives étincelant un verbiage initié.

Là où l’espérance n’est pas apprivoisée, là où le miel des saisons s’évoque, dans un bruissement de sépales dont la clarté délaisse les vêtures opiacées pour apparaître dans la splendeur d’un matin mage, clameur, enchantement, navigation des confluents de l’orbe, en ces sites magnifiés où l’horizon ne prend jamais fin, passementerie de l’orient voluptueux, de l’occident souverain, et des caprices du vent au songe de l’ardeur, au songe éthéré, délaissant la brume et ses nectars pour proposer aux semis d’altières définitions à vivre, écrins de cils éveillés, destins des sens puisatiers, inscrits de toute viduité, par les temps comme par les espaces qui s’émondent, s’autorisent, et dans le sourire des mondes se dessinent afin d’œuvrer la nature du devenir, éclore des rêves aux portes ouvertes sur la magnificence, sans égarement, alors qu’enseigne, le vaisseau majestueux vogue vers l’infini, nectar puissant de la Voie, incarnant fidèle la Vie en la Vie, allant vers la Vie et pour la Vie, dans un harmonieux épanouissement éternel 


Îles sous le vent de vierge essaim aux mannes étincelantes, vagues moirées de lys ardents, grenats de fèves adamantes, dans la chaleur surannée des algues à midi, épures de chants aux floraisons divines, engendrées et fidèles à la marque des houles, des cimes randonnées aux conques marines que les palmeraies bercent de leurs talismans sacrés, votifs et secrets, aux danses féeriques saillissant le firmament d’une onde mage par la geste de la nue aux rives incarnées s’éprenant et se prenant dans une frénésie souveraine.

Pour joindre l’extase participe de la pluralité des mondes, dans un cri de joie en assumer le devenir, en perpétuer l’avenir, dans des flots enfantés par la jouvence des rimes effeuillées, dans la caresse déployée des signes éveillés, alors que les nombres s’épousent, se glorifient et s’évertuent dans des jouissances partagées aux téméraires délivrances d’exondes perfections, où l’univers accompli prie la nature signifiante de toute désinence, écume des saisons ouvrant sur les âges l’horizon  de la gloire du vivant, haute vague de la perpétuation de la Voie !

© Vincent Thierry