L’Art

L’Art

 

Dans un monde livré à la bestialité, quel chemin suivre pour ne pas polluer son corps, son esprit et son âme ? Voici la question que tout un chacun doit se poser pour éclairer ce monde et le défaire des miasmes qui veulent le pourrir et le nantir dans la brutalité d’une matière sans lendemain, sinon celle du naufrage et de ses aménités. En regard de l’évolutive conscience qui se doit pour maintenir l’équilibre entre les astreintes du mirage qui se veut maître et la réalité qui toujours transfigure, ne reste qu’une voie qui est celle de la limpidité, et qui se révèle par le principe même de la créativité, de l’Art dans sa puissance, qui n’est seulement la frise d’un enchantement, mais bien le principe d’action métapolitique qui s’impose pour hisser au-delà des aspérités du vide la beauté, l’honneur, la grandeur de l’Être Humain.

Je ne parle ici de l’art vicié porté par les perclus de la matière dont les rodomontes sont les rescrits qui gouvernent le pourrissement et ses arcanes, là, ici, plus loin, dans les vétilles, les appréciations douteuses et fangeuses, les écrins perfides du minimalisme, qui se pose ici comme théorème de la stérilité la plus vaseuse, je ne parle ici des sources infécondes qui n’ont trait qu’à une commercialité obèse qui n’inspire que le dégoût et ordonne la vacuité, je ne parle ici de pseudos musiques, de pseudos écrits, de pseudos littératures, de pseudos peinture et sculpture, je parle tout simplement de l’imaginal et de sa vertu cardinale qui est celle du dépassement de ces scories qui oblitèrent le sens pour se consacrer substance vaniteuse et sans raison, qui se perdra comme la poussière sous le vent de la volition qui couronne la création.

L’Art n’est pas l’égout de la trivialité qui glose, apparaît et se donne du coude pour se propager dans la déliquescence et le royaume de l’illusion comme de l’insondable bêtise qui s’accouplent pour donner un espace à ce qui est le résultat des aberrations chromatiques qui fondent le macrocosme comme le microcosme politique, un champ de ruine qui opère dans la malversation, l’utopie fétide, la cristallisation du néant, l’ovipare nécessité d’induire l’erreur afin de marginaliser le réel au profit de sa virtualité qui n’est que l’éloquence des fourbes, des perfides, des traîtres et des sots, tout un aréopage suant la vanité et l’infertilité, tout un aréopage qui s’accroît puissance alors qu’il n’en est que l’inverse ce dû à la médiocrité qui l’enfante et le génère, cette médiocrité qui est le puits de science du paraître qui ne s’excuse mais bien au contraire se veut consécration.

L’Art est dépassement de sa propre personne, lieu de transcendance qui conjoint les propriétés de l’immanence et doit se garder pour enfanter le principe du vivant qui est celui de l’évolution, de l’évolutive conscience, et non abri du néant voguant vers le néant et ses pulsions domaniales, il est rayonnement et épanouissement par-delà les contingences et leurs raisons multipliées qui ne sont que des crèches pour les imbéciles et les caciques qui s’imaginent avoir acquis le droit de taire la présence de l’imagination afin de conserver leur monument d’hypocrisie, source de toutes les vicissitudes dont le présent rayonne les maladives incantations, les hymnes décharnés et les consécrations douteuses, et il suffit pour s’en assurer de regarder l’état de perversion qui y règne, qui nuit à toute qualité pour engendrer l’uniformité et sa misère, au nom d’une égalité de principe qui n’existe pas et n’existera jamais, car aucun être humain n’est égal, sinon en droit, devant la création, et cette nécessité trouve sa résonance, dans ce qui n’est pas appris, dans ce non-dit, qui gêne les roitelets, dans cette réalité qui brille l’immortalité, la régénération, l’accomplissement et l’épanouissement de tous au sens de la complémentarité qui est la seule valeur globale et transcendante.

Qu’il suffise de mesurer l’impact du statisme dans tous les domaines pour bien comprendre que ce jour la chape de plomb existe par toutes faces de la création, une chape qu’il convient de déminer et de soustraire à la virtualité pour la confondre dans ses aberrations les plus profondes, où l’on voit poindre le degré absolu de la médiocrité, la pensée unique, qui permet aux infertiles de se couronner dans leur abstinence, de se féliciter en prenant appui sur des idées tronquées et déficitaires, des royaumes qui suent le mensonge, la propagande, toutes les félicités qu’encense le politique dont l’acculturation pour la plupart de ses membres est si profonde, qu’elle permet de faire illusion dans la matrice qu’elle promeut, là, ici, plus loin, dans le cadre d’une éducation soudoyée, d’une éducation malmenée, qui n’a pas pour but d’éveiller le sens artistique et encore moins le sens critique de l’enfant, mais de le rabaisser dans la fange qui est le lieu commun des médiocres qui se veulent gouvernance.

L’Art est au-dessus de cette gravité qui perd toutes valeurs pour s’enfoncer dans la matière brute, sous l’égide de non-pensées, sous l’égide d’un esclavagisme purulent, sous l’égide d’une fatuité sans égale qui parade comme une agonie, l’Art est tel l’Aigle, il survole ce bourbier et ne s’y enferre, bien au contraire, nanti de la véritable puissance créatrice, va-de-l’avant, sans ordonnance sinon celle de la reconnaissance de l’Éternité qui veille, dans ses allégories mène à la victoire sur les dysharmonies convexes et perfides, il éveille et tend la main à tout Être dont l’étincelle de création subsiste malgré le martèlement de la bêtise encadrée, la motricité de la bestialité qui s’affaire, la lubrique résonance du marais putride qui voudrait l’enliser dans le néant où pataugent les immondices qui se prétendent des artistes, alors qu’ils ne sont que des pions, au même titre que les politiques, qui acclament leurs employeurs, banquiers stériles, financiers avariés, loges discrètes ou sociétés dites de pensées, qui ne sont là que pour les lobotomiser et leur faire dire ce qu’ils doivent entendre.

L’Art n’a pas besoin de ces errements, de ces insanes personnages, de cette déjection qui mesure à l’aune de son portefeuille le pouvoir de dire, le pouvoir de créer, le pouvoir d’initier, le pouvoir d’engendrer, car il est au-dessus de cette mêlée des atrophiés, de ceux qui ne respirent qu’en fonction de la matière, de ceux qui s’imaginent esprit alors qu’ils lovent leur esprit dans la matérialisation la plus grégaire, il est la Liberté par excellence, une Liberté où tout un chacun peut exceller en fonction de ses propriétés personnelles, où chacun peut se dépasser pour atteindre cet horizon limpide qu’observe l’Aigle du haut des cimes, embrasant la situation et par cet embrasement pouvant enfin correspondre le réel, le témoigner, le hisser vers des propriétés novatrices que personne ne peut nier, et encore moins la médiocrité qui bâtit sa propre déroute bestiale et sans propos, dans l’accroire et ses pulsions.

La route à suivre dans ce chemin de l’Art est donc celle de la viduité, de la moralité, de l’exemplarité, tout le contraire de ce que l’on prétend « art » qui n’est que frontispice de la décadence la plus globale, anéantissement de toutes les valeurs au profit de l’argent, de cette nature brisée et bridée qui navigue les circonstances pour mieux apprivoiser l’innocence et la détruire dans le néant qu’elle arbore, inverse valeur de l’Art qui lui est là pour propulser le vivant vers ses fondations, ses racines, dans le cœur même d’un avenir comme d’un devenir dont la visibilité se fait par ses facultés, une visibilité qui met à bas toutes les sources de conflits, toutes les sources de l’errance, tous les statismes qui semblent indétrônables, tous les concepts qui délibèrent la mort de la liberté, toutes les politiques sans mesure ni gouvernance sinon celles de la reptation et de l’isolement, toutes ces strates dont le venin et le fiel sont accommodements d’une médiocrité sans limite qui pour ne pas être rejetée, implique une vassalité de tout un chacun à son ordure.

L’Art est génération et régénération, outil de la conscience sans limite qui joint l’immanence suivant son degré de transcendance, et permet ainsi à la Culture de se propager, non la culture de la médiocrité, mais bien au contraire la culture qui forge l’évolution, advenant le potentiel nécessaire à chaque Être Humain de s’inscrire dans cette évolution et balayer les citadelles qui ne veulent pas la voir rayonner, dans tous les domaines de la création, plus particulièrement dans cet Art Royal qui est celui de diriger la Cité, par la détermination métapolitique, et dans ses expositions par la mise en évidence de postulats scientifiques faits pour être dépassés eux-mêmes, que ce soit dans l’organisation comme dans la structure, permettant d’édifier par le savoir et le dépassement du savoir les arcanes d’un pouvoir qui ne se stratifie, ne s’immobilise, n’est en dépendance, mais bien au contraire s’affirme comme vecteur de l’évolution globale par l’affermissement des racines dont il est élection.

Une application parmi d’autres, et par des moindres, permettant de balayer à jamais les miasmes et les scories qui souillent l’ordre politique, dans le cadre du généré, dont les applications intrapersonnelles permettent à chacun de se réaliser dans le creuset de ses compétences, de ses qualités intrinsèques, permettant d’initier au-delà des abstractions, la densité du vivant en son couronnement symbiotique, corps, esprit, âme, irradiant le généré lui-même, conscience manifestée qui rejoint la Liberté féconde, que nul ne peut inféoder, car consécration de la rémanence formelle induite par les Peuples, floralies nécessaires à l’évolution qualitative, que veulent détruire bien entendu les médiocres dans leur inconscience la plus abrupte, celle de l’ignorance de l’Éternité qui veille, les voyant se ployer dans l’immondice et se féliciter de cette immondice qui est leur rayonnement et leur parjure.

Le choix est clair pour tout Être Humain qui veut retrouver la Liberté, elle passe nécessairement par l’Art, l’Art dans ses principes, ses applications, ses enchaînements, ses complémentaires initiations, sa splendeur, où l’Être est demeure et non un animal n’ayant pour but que la recherche de nourriture et de plaisir, où l’Être est invincible, car indépendant du laxisme, de la dépendance, de l’esclavagisme, de tous ces outils de domination inventés par la sclérose des temps, par l’incapacité créative dans son impuissance qui voudrait que tout un chacun lui ressemblât, alors qu’elle n’est que portée de l’insipide, du néant et de l’involution participe, de cette contraction temporelle que nous vivons actuellement, où la surdité engendrée par l’acculturation et l’illettrisme est le pilier qui consacre cette barbarie qui manipulatrice engendre la disparition de l’intelligence au profit de l’esclavagisme.

L’Art plane au-dessus de ces miasmes qui se déchaînent pour enchaîner, et sera toujours présence dans l’étincelle de l’intelligence Humaine, qu’on le veuille ou non, qu’on essaie de la broyer par la chimie ou bien la propagande, car l’Art est invincible, et tout Être en son champ guerrier de l’intelligence, et tout Être en sa  devise créative, capable de transformer ce monde qui  végète, car libre, il peut alors agir pour prospérer l’évolution, et ne plus s’enliser dans le désert aride de la vanité qui se veut gouvernance, de la fatuité qui se veut valeur, de la reptation qui se veut ordonnance, et par là même s’ouvrir non seulement à la beauté, mais bien encore à la capacité de créer cette beauté afin de faire sortir de l’enlisement l’intelligence et bien plus l’imaginal qui permet à tout un chacun de s’élever en puissance vers sa transcendance et celle d’autrui, par-delà les modalités insipides qui voudraient le voir cantonner en soumission devant une quelconque médiocrité, quelle qu’elle soit, politique, philosophique, scientifique, artistique, et ainsi dépasser les carcans qui voudraient briser ses élans magistraux.

© Vincent Thierry