Idées - Idéologies

Idées - Idéologies

 

Nous sommes dans un monde particulièrement délirant, où la haine remplace le commun bon sens, cette haine farouche envers ce que pense autrui. Le délire paranoïaque de certaines couches de la population se reflète dans le conditionnement qui est toujours symbolique du rejet, de cette permissivité que la pensée unique propage comme addiction et qui rend l’humain non-humain. Étrange perspective qui ne fera qu’empirer dans le dédale de l’information, de la désinformation, de ces avatars de la compréhension qui figent l’individu dans ce qu’il appelle sa raison, ou sa foi.

Le jour où enfin pourra s’accomplir ce que l’on pourrait nommer une table ronde des Idées, nous pourrons enfin respirer de ces latitudes barbares, vulgaires et nauséeuses qui transpirent la bassesse et ses écrins, la fange. La vérité n’est pas unique dans l’Être Humain, et fort heureusement, autrement son évolution n’existerait en aucun cas et il y a bien longtemps que l’espèce Humaine aurait disparu de cette petite planète.

L’addiction est le maître mot du mensonge et l’héritière de tout ce qui se consume et en aucun cas ne crée. Mais il y a des pierres vides pour accroire à leur infatuation dans l’importance de leur seule dénomination du réel. Et ce fait est là, avide sous nos yeux, menstrues de gloses sans raison qui s’imaginent la portée de ce monde, alliant l’impéritie de leurs noctambules ivresses à la dérision de leurs sorts, tout un monde sans luminosité qui parade sur la folie dimensionnelle d’un superfétatoire emprunt, en croyance de leur valeur qui n’est en aucun cas la valeur de cette réalité Humaine qui jour après jour se bat pour évoluer et non pas tomber dans les basses-fosses de matrices enfantées par l’atrophie.

L’atrophie est vivante, et sans mesure se concerte, s’ébauche et s’enhardit, faisant croire, faisant accroire, larve en ébauche qui ne constate le réel que dans la lunette mal dégauchie de ce qui est apprenant et en aucun cas création. Ainsi le rejet dans cette litanie de la bêtise s'ourdit, se vautre et cherche refuge dans son amalgame tronqué qui ne peut être que versets du délire, délire d’opinion qui fustige, délire d’impression qui s’initie, délire d’esclaves qui s’admoneste et admoneste bien entendu ces autres qui ne pensent pas comme eux, qui n’ont pas peur de regarder cette réalité qu’ils fuient, cette réalité qui est présence de la multiplicité qui vit et non se gargarise de ce qui est mort et s’épanche en ce linceul de la frivolité des idées par paresses conscientes, ou inconscientes, toujours par simple égarement en fonction de leurs œillères malléables à souhait.

Les Idées existent en dehors des morts et bien au contraire explosent dans tous leurs rayonnements, qu’il convient d’analyser dans leurs discours qui peuvent apporter un enseignement par-delà la torpeur domestique dont s’afflige une éducation tronquée, bestiale et sans lendemain, cette éducation de l’inutilité portant l’inutilité à l’esclavage, voyant désormais l’Être reconnu comme principe et non comme réalité, virtualité enfantée par la faiblesse, sans horizon sinon celui de la portée de la génuflexion à l’idéologie qui est le respire même de l’atrophie.

L’Être s’il existe, en sa demeure, doit donc se débarrasser du carcan de l’idéologie, idéologie putride par excellence ayant occasionné des centaines de millions de morts à travers ce monde, par rejet d’autrui, à commencer par ce communisme, pierre d’angle du délire le plus inhumain qui ce jour persiste encore avec ses goulags, ses prisons politiques, ses manœuvres dilatoires qui tentent de réduire l’humanité en esclavage au nom de la matérialité la plus insignifiante.

L’honnêteté intellectuelle est de savoir lui reconnaître quelque mérite dans l’appréciation, combien aujourd’hui utopique d’une certaine harmonisation des valeurs matérielles, comme l’honnêteté intellectuelle est de savoir reconnaître dans le carcan des idéologies quelques qu’elles soient, fussent-elles politiques, religieuses, des invariants qui valent la peine non de les réduire à l’état d’ébauche mais de les cristalliser en les faisant évoluer.

Mais cette honnêteté n’existe jamais dans l’atrophie, telle qu’on le voit actuellement dans le cadre d’une affaire de droit commun où toute la valetaille de la nécromancie babélienne du nouveau désordre mondial se précipite au chevet de la lubricité. Incurie de la réalité, impossibilité d’admettre la réalité, la virtualité est ici à son comble et on voit très bien ici la marque de cette atrophie qui parade.

Ceci n’est pas, malheureusement le fait d’une caste, mais d’un ensemble déviant qui par apprentissage, par croyance, par encouragement, devient fer de lance de ce péril majeur qui s'enhardit dont on retrouve les principes dans le cadre de cette pensée unique, binaire triviale et larvaire qui se veut domination de la réalité pour instaurer la virtualité, ce mensonge perpétuel associé à la propagande qui voudrait faire accroire sa liturgie.

Le respect d’autrui passe par le respect de ses idées et l’épanouissement de ses idées, et non par ce remugle infect où il devrait se noyer, cette pensée larvaire qui n’officie que pour la bêtise, l’aporie du langage, la duplicité forcenée à l’égarement et ses limbes étroits où se renforcent des rangs insipides que l’on côtoie dans toutes les strates des sociétés en dissolution. Prendre langage avec cette délétère uniformité pour en extraire une quelconque expression ne sert de rien, on ne peut engager un dialogue avec l’atrophie que si et si seulement l’atrophie se reconnaît telle, dans le cadre présent déclarante d’une boulimie matérialiste sans finalité à son profit exclusif.

Il en est des idées comme des actes, et nous comprendrons mieux ce monde si nous analysons et les actes et les idéologies qui ne sont que les remparts d’idées obviées, pour mieux cerner le travail de décrassage qui est nécessaire dans ces écuries devenues de notre petit monde. Ce décrassage est possible par la mise à plat des idéologies et de leurs théurgies, mais bien entendu il ne se fera pas avec l’informe qui se veut règne assisté de tous ces ego qui se mesurent et se déifient à une image, une icône, transparaissant en cela leur nature profonde qui est celle du non-être, charnière sur laquelle s’appuient les idéologies pour prospérer.

Ce décrassage se fera malgré tout car la nature est très bien faite et revient toujours à l’équilibre, et se fera par les générations prostrées par la finalité des idéologies qui se veulent encore dominantes, voulant ne voir dans la réalité Humaine que la virtualité. L’horizon de la réalité arrive à grands pas, et cette réalité restituera au discours sa clarté, loin de l’outrance de l’idéologie déployée par le vide outrancier de ses tenants et de ses aboutissants, pauvres hères ridicules sans personnalité qui initient leur propre esclavage, en ne voulant refléter qu’une virtualité qui pour eux reflète la réalité, alors qu’elle n’est que permissivité du vide, un leurre qui leur sert de béquilles pour marcher.

Ainsi en est-il des idées comme des idéologies, leurs phasmes, et témoins les Êtres Humains qui rejoignent le rang des non-humains ou bien des Humains, pour ces derniers lorsqu’ils sont capables de comprendre qu’ils ne sont qu’un rayon dans la sphère et en aucun cas la sphère, cette sphère des idées et non des idéologies qui se reflète dans tous les partis, tous les discours, et qui reconnue permet à l’Être Humain d’évoluer et non de se cantonner dans la destruction comme ce jour le voit avec répugnance. Patience, le temps des idéologies se termine, et fera place au temps des idées, de toutes les idées, et non de l’idée unique d’une pensée unique qui n’est que celle d’une dérive ne menant nulle part, sinon qu’à la contemplation de l’atrophie.

© Vincent Thierry