Les rives de ce temps

Les rives de ce temps

 

Les rives de notre temps amorcent des flux et reflux qui démontrent l'incapacité actuelle des Peuples à se réveiller de la torpeur dans laquelle ils sont englués. L'esprit de la Liberté est un esprit concret et non un phasme qui se dresse sur l'écharpe des drapeaux qui ce jour sont tous agenouillés devant la nouvelle religion, la religion du néant que l'on nomme la religion de l'économie, du matérialisme le plus houleux qui ait pu exister sur cette petite terre qui lentement s'abîme dans l'anarchie la plus outrancière comme la plus belliqueuse. Anarchie des marchés, religions bellicistes, César n'est plus César mais l'ombre de ce qu'il fut devant la montée en puissance de tous les barbares qui n'ont d'autres désirs que de voir l'Humanité réduite à l'esclavage le plus ignoble qui se puisse connaître, celui de l'acceptation de la servilité, constellée par l'illusionnisme conquérant qui parade.

Des voix s'élèvent, d'autres se taisent, d'autres dans le dédale fauve de cette écurie d'Augias où se mêlent tous les faux-semblants, les décrépitudes, les ourlets de la castration, les bonimenteurs de ruisseaux, les vierges effarouchées de Gaïa, les mélopées visqueuses des cohortes qui s'unissent dans la féodalité d'un pseudo-partage de miettes, d'autres donc invectivent, prophétisent, et dans ces creusets on voit se dresser de monumentales erreurs, agissants en sous-main au profit de cette barbarie qui se veut maîtresse des lieux.

Ne nous trompons pas, il n'y a pas de mystère dans la vacuité humaine qui se plie devant l'ouragan de la bêtise, de la renonciation, de cette folie ordinaire voyant s'initier la fétidité et ses remparts comme autant de mollusques sur un rocher friable. Les dires et l'agir sont deux modalités qui se plient aux contraintes de la réalité, cette réalité qui n'est pas méprise, cette réalité qui met l'avenir en face des impétrants, et qui ne relaxe aucune voix dans la voie qui irradie.

Lorsqu'on observe attentivement les mobilités des actions qui s'engagent, manipulées bien souvent, on perçoit la dissonance induite qui par frange ramène vers le centre de l'aporie la Voie et ses essaims. Cette dissonance est là, frappant à la porte de toutes les âmes de bonne volonté, constellant d'un halo la détermination, toujours dans le sens d'une acceptation née de l'abyssale corruption médiatique qui s'empresse, catalysant les uns et les autres pour les réduire au néant de ce propre du néant qui convoite toute perception afin de l'enliser dans la rupture.

Cette rupture au vivant qui fonde par crétinisme interposé l'officiante culture de la bêtise dans laquelle surnagent encore quelques espèces qui doivent partir du principe des plus simple, celui de la fondation, et non de la refondation, fondation du devenir sans le moindre égarement face à cette propagande misérable qui se veut l'habit de tout un chacun, conditionnement factice révélant l'être abstrait qui ne se régit plus, est régie et, servant l'abstraction, devient à son tour ce néant affectionné, récompensé par la tintinnabulante rêverie de la médiocrité.

L'ignorance en regard de cette analyse est puisatière de cette dérive consternante. Ignorance démultipliée par les aberrations d'une acculturation programmée qui se goberge de sa propre avanie, truisme de la désinence de caciques qui s'imaginent au nom de leurs idéologies morbides être les révélateurs de cette société du néant dans laquelle tout un chacun se doit de se courber afin de se légitimer.

Éducation sans éducation, mouroir de nos sociétés qui voient des adolescents ne savoir ni lire, ni écrire, tâcherons de l'illumination qu'ils serviront avec frivolité, dans l'incapacité qu'ils sont de naître le moindre esprit critique, à l'image des exogènes aspirés dans les Nations par la petite errance qui, monarque, dans ses fiefs, la préfère aux endogènes afin de la sous payer, minable errance qui se retrouve dans son cercle familier d'où elle augure le siècle de demain en faisant et défaisant les carrières de leurs serviteurs consommés, ces politiciens sans envergure qui se prosternent devant le veau d'or et ses associations cupides.

L'aveuglement des Peuples, lui permet encore de subsister. Cet aveuglement consternant voyant des Peuples épris de Liberté se réfugier dans les bras de la tyrannie, celle même qu'ils veulent quitter, celle même vers laquelle ils plient les genoux afin de partager les miettes d'un festin auxquels ils ne sont invités. Dans un aveuglement né de la stérilité de l'Esprit, inscrit dans ces basses-fosses que l'on ose appeler Culture où se pourlèchent, tels dans la Rome décadente et consanguine des premiers siècles, tout ce que peut compter de pervers, et plus encore de pédophiles attitrés et titrés, au mépris le plus singulier qui soit, celui de la Jeunesse, de cet avenir de notre avenir qui ne doit être souillé et humilié par la fange, qui, à l'image du sida de notre temps de décadence, achète le silence, alors que ce silence hurle sa bassesse et que tout un chacun ne peut se tromper malgré sa servilité, sur sa bestialité proclamée.

Cet aveuglement donc, malgré l'enseignement de ces derniers mois voyant se réfugier dans les jupes de la barbarie les bonnes volontés, ne peut persister car au fond de l'Être Humain et non de l'être abstrait, ce butut vide de conscience, se tient le lieu de sa reconsidération et de sa régénération. Et ce lieu est là, ce jour dans la vision qu'il a de l'exaction qui mène à l'abattoir de la pensée les Êtres de son temps, une exaction à laquelle participent sans distinction tous les nihilistes de la réalité Humaine, illuminés de la première comme de la dernière heure se vautrant dans le délire de leur atrophie initiée, celle de l'accroire d'une quelconque capacité dans et par cette atrophie.

Dont l'observateur peut prendre mesure au regard de leur débauche instrumentalisant le couronnement de la bêtise associée à la perversité et plus encore à la culpabilisation, orientée par l'ignorance et le panache de l'ignorance que l'on appelle dans notre siècle la culture, pour voir leur conditionnement se révéler, témoignage du viol psychique des Peuples, garant de l'être abstrait, du non-être par excellence, du viol physique des Peuples par addiction physique exogène démultipliée, garante de la désintégration de la vitalité naturelle des Peuples organisés, du viol culturel des Peuples, par flétrissement, abêtissement collectif, garant de la perte de conscience de la qualité intellectuelle des Peuples, du viol spirituel des Peuples, par soumission aux religions de la soumission, garantes de la pérennité de l'esclavagisme absolu, du viol global, par désintégration de la réalité Humaine en ses fondements naturels, intellectuels et spirituels, garant de ce néant qui s'avance vers le néant qui se proclame autorité.

On pourrait ne pas le croire, mais on est très rapidement confondu dans ce défaut de croyance, en voyant les Peuples se soumettre à l'hérésie du mercantilisme, levier des nihilistes,  implémentant des équations dramatiques dans leur économie larvaire pour la détruire par endettement souverain canalisant la portée de leur avenir dans le fin fond de l'abîme, qu'aucune voix saine et capable n'enraye, bien au contraire, qu'aucune règle ne fustige, bien au contraire, laissant ainsi toute liberté de manœuvre au dévoiement, voyant ainsi au nom de notations abstraites, les Peuples s'autocouronner dans l'abjection de l'immolation au veau d'or, leurs pays d’Europe, je ne parle pas de l'"europe" de l'usurpation, que certains osent proclamer Empire - il conviendrait qu'il revoit leur notion Historique, avant que de proclamer Empire ce qui n'est que décrépitude de la Barbarie, règne de l'atrophie - mais bien de l'Europe des Nations totalement soumises à la décadence de cette aberration conditionnée que l'on nomme la dette.

Comment ce petit monde peut-il tourner en traînant derrière lui ce monument d'hypocrisie qui ne sert que des intérêts parasites et non les intérêts généraux de l'Humanité ? Je ne vois guère de voix poser cette question, sinon que pour se dissoudre dans le néant autorisé, la flatulence permanente de cette obésité congénitale qui naturellement explosera un jour où l'autre, malgré toutes les abstractions dont elle se soigne, y compris la mise en coupe réglée des Nations, donc des Peuples qui doivent verser leur dîme à cette monstruosité, telle la Grèce, le Portugal, l'Espagne, l'Angleterre, l'Irlande, l'Islande et demain l'Italie, la France...

Cette prosternation en leurs lieux est aujourd'hui tellement évidente, que chaque Être conscient se doit d'agir démocratiquement pour en destituer le parasitisme afin de dresser les anticorps qui terrasseront son ignominie.  Une horreur participant en chaque Nation Européenne à une voie régressive menant  vers l'abîme, guidée par tous les ferments de la toxicité qui puisse s'imaginer, alliant ce qui n'existe pas, droite gauche et écologie, dans ce mouvement perpétuel accélérant la gangrène qui la ronge, qui se doit d'être contrariée si les Peuples veulent survivre à sa désintégration qui les guette, une désintégration vivipare voyant leurs biens dilapidés pour nourrir et engraisser la tenaille mise en place afin de l'assécher de sa réalité, une tenaille qui doit se réguler rapidement sous peine d'étouffement de toute réalité au profit de l'abstraction totalitaire qui, désormais, dévoilée ne peut que faire réfléchir tout un chacun sur ses motivations et sa portée usurpées révélant de facto son incapacité.

Les élections permettront de voir plus clair si et si seulement les tenants de l'abstraction sont évincés d'un quelconque pouvoir. À suivre donc, sans modération pour celles et ceux qui résistent à l'appel du néant et de ses viaducs ornementés de goulags et de camps de concentration, d'euthanasie, d'avortement, tout ce panel de la mort enchanté par les insinuants de ce nouveau désordre mondial qui ne vivent plus que dans ce néant alimentant la plus vaste décadence que l'Humanité ait connue depuis sa naissance sur cette petite terre dont, et ils l'ont oublié, nous ne sommes que des passants, et qui disparaîtra lorsque le soleil deviendra une géante rouge - il serait peut-être temps de se réveiller et de voir l'avenir au-delà de notre si belle petite planète ? Mais pour cela faut-il encore être un Être Humain et revenir aux fondamentaux de l'existence qui ne se résument au matérialisme le plus délirant qui soit.

© Vincent Thierry