Le pillage des Idées

Le pillage des Idées

 

Le pillage des matières premières n’est qu’une des facettes du pillage généralisé auquel on assiste depuis des décennies au profit de quelques individus qui s’imaginent l’éloquence de ce petit monde. Lorsqu’on s’intéresse un tant soit peu à l’histoire des idées, à l’épistémologie, on ne peut être que stupéfait du pillage desdites idées par le concert tonitruant de l’incapacité à créer d’une multitude qui s’autocouronne en signifiant l’accroire de leur créativité, résultat d’une observation et en aucun cas d’une créativité formelle. Le leurre est d’autant plus grotesque que la vérité émerge toujours un jour où l’autre, fut-elle engluée dans la servilité et l’idolâtrie qui la masquent. Le plus grand écran de fumée que l’on peut désigner est celui touchant au niveau politique ce que l’on appelle le socialisme qui n’est qu’une compilation d’idées communes à de multiples créateurs, au niveau scientifique la relativité qui est création d’Henri Poincaré, au niveau biologique la théorie du hasard qui a été compilé par Jacques Monod, et l’on pourrait ainsi poursuivre indéfiniment.

Dans quel but ce pillage des idées, nonobstant le fait que l’on puisse considérer quelques émergences naturelles, sinon que de faire accroire à une intelligence univoque, qui n’existe que dans le creuset d’un incomparable désir d’asseoir sur un délire d’infériorité une apparence de supériorité ? Que l’on ne se méprenne, supériorité et infériorité n’existent que dans l’imaginaire de l’atrophie, tout un chacun étant le complémentaire d’autrui. Partant de ce pillage, on observera ce jour avec un certain dédain, car il ne peut en être autrement, que se sont consacrées des castes qui au reflet du politiquement correct s’autocongratulent et s’émerveillent de leur recel, le recel des idées d’autrui, le recel de leur créativité, qui trouvent ici le seuil de non-retour, ce seuil qui voit l’inanité de la recherche, le gaspillage au nom de recherches arbitraires dues aux défaillances de ce système organisé qui s’autodéfend sur des fondements aux algorithmes pernicieux.

Ici se découvre l’irresponsabilité qui règne, notamment dans notre Nation, au niveau des centres de recherche, qui engraissent la perfidie au lieu de révéler les talents qui porteraient la science à l’horizon et non dans les basses-fosses d’une spéculation qui n’est qu’une ornière puisque bâtie sur le vide créatif qui l’instaure et le décuple au nom d’une autorité totalement usurpée. Usurpation, voici le terme de cette phagocytation initiée depuis quelques centaines d’années et qui ne trompent personne aujourd’hui, l’analyse fine de chaque naissance d’idée permettant de témoigner de la réalité et non de cette virtualité qui gémit en pagaille pour conserver un vernis imaginaire. La Science, la Philosophie, l’Art n’ont que faire des contrefaçons, de ces amendements qui leur sont freins.

Le meilleur exemple de ces freins réside dans l’Art, cette prouesse à la réduction à la laideur encensée depuis le siècle dernier par l’incapacité créative dans toute sa splendeur, qui se retrouve dans la sculpture, la peinture, la musique, la littérature, un assemblage hétéroclite de passementeries étroniques qui tournent en rond sur le trépied d’une invariance phénoménologique trouvant ses fondements dans l’abstraction du vide, le néant, et l’insulte à l’intelligence. Ce vide intersidéral monnayé et aidé par l’incapacité qui devient totalitaire embrase tous les sillons de la connaissance pour les réduire à ce point de désintégration qui ne manque pas d’apparaître enfin, après tant d’adverbes élogieux et dithyrambes à son égard, point de non-retour vers le néant, le primal, l’allusif, l’interprété toujours au sens d’une pensée unique, abondant cette inintelligence, ce sommet de l’immoralité coiffée par le degré zéro de l’expression s’exprimant dans un vocabulaire limité à cent mots, réduisant l’Humain au minéral.

Balbutiement chronique, répétitif, induit, qui n’est là que pour radier le destin de l’Humain, qui, inintelligible, grotesquement perméable, l’esprit critique étant éradiqué de son champ de vision, telle une larve se pâme devant l’abjection, se tortille de frissons devant l’innommable, s’admet béatification devant le conditionnement assuré par l’incapacité déléguant ses "experts", automates conceptuels du néant qui arborent les fanions du néant à grand renfort d’idées mijotées dans la marmite métissée des allégories compissées par le néant. Il n’y a plus là que l’aberration du vide, que fort heureusement l’intelligence évite, cette intelligence qui revêt toutes les caractéristiques de l’évolution, du bon sens à l’érudition en passant par le questionnement. Devant la résultante boueuse qui se pavane, que peut donc faire l’intelligence ?

Restituer au réel sa dimension, restituer aux idées leurs créateurs, évacuer du monde des idées les faux prophètes, les illusionnistes, les pilleurs de tombe, tant dans le domaine des sciences, de la philosophie que de l’Art. Quel travail me direz-vous ! Non ce travail est enfantin au regard de la culture induite par les rémanences naturelles, et le cloisonnage au regard de ces rémanences tombe de lui-même, mettant l’accent sur la forfaiture, le vol et le pillage. À titre d’exemple on peut mettre en évidence l’anthropologie et l’archéologie. Il y a là de quoi s’amuser sérieusement ! En référence avec la tectonique des plaques, et induite, la dérive des continents, on ne peut que s’extasier devant l’aplomb de nos anthropologues et archéologues, rendez-vous compte toute l’humanité ne comporte qu’un rameau et ce rameau provient de l’Afrique ! De qui se moque-t-on ? Lorsqu’on pense que la terre a déjà quatre milliards cinq cents millions d’années, on peut imaginer sans problème la multiplicité de mosaïque qu’ont pu prendre les terres émergées, et bien entendu la multiplicité de rameaux Humains ayant pu coexister au sein de ces multiples mosaïques.

Plus consternant est l’âge de l’Humanité par rapport aux faits précités ! Les fossiles de grands singes que l’on montre au public prêteraient à rire, s’ils n’étaient pour la plupart falsifiés pour correspondre à une pensée unique reprise du darwinisme le plus éculé ! Un peu de logique, un peu de savoir contourne l’obstacle de cette pensée régressive, lorsqu’on s’intéresse un tant soit peu au monde védique, au sanskrit, la plus vieille langue Humaine, on aura compris la mystification la plus éhontée sur laquelle s’engraisse un parasitisme défiant toute concurrence, obscurcissant la vision de l’esprit dans un "pseudo" anthropomorphisme bestial sans le moindre support.

Cela n’est qu’un exemple du positionnement de l’incapacité créative qui se veut aujourd’hui maîtresse, qui, si on la transpose dans tous les phénomènes, y compris politique, démontrent leur fausseté, et ce d’autant plus qu’elle s’appuie sur la destruction de la culture pour imposer son miroir déformé. Lorsqu’on parle de révolution, il conviendrait avant tout de parler de révolution culturelle, révolution manifestement nécessaire aujourd’hui et dans les décennies à venir afin que se manifeste de nouveau l’Esprit évolutif, naturel et réaliste, face à ce qui n’est pas autre chose que de la propagande mensongère qui élit, et élit seulement le pillage dans son culte forcené qui n’est en aucun cas le culte de l’Humanité en ses différentes branches et diversités.

L’apothéose du "nouvel" ordre mondial qui chute lamentablement ce jour car naturellement nouveau "désordre" mondial met en exergue cette immaturité de l’esprit, un nouvel ordre ne pouvant exister dans l’ordre naturel qui est l’ordre lui-même. L’exemple ici se situe dans ce pseudo-réchauffement planétaire qui est une escroquerie par excellence au même titre que le bug informatique de l’an 2000. Pillage et saturation du pillage des idées en leurs déformations deviennent ici le lieu à combattre par toutes les natures du Verbe, afin de rendre à la réalité sa postérité.

Voici le travail à entreprendre par les générations qui viennent, restituer aux cultures leur langage, aux créateurs naturels leurs idées, et conjointement mettre en évidence l’inanité des sciences "pseudos" anthropomorphiques face aux sciences du réel, ce qui permettra enfin de libérer l’horizon de la création, obscurci actuellement par la duperie, la fourberie, le vol manifeste, le parasitisme, de castes infertiles dont l’atonie créative grotesque déploie sur le monde des idées un catafalque d’une pesanteur qui doit disparaître, afin que s’éclaire de nouveau l’avenir de l’Humanité.

© Vincent Thierry