Il est venu ce temps

Il est venu ce temps

 

Il est venu ce temps des réalités loin des rumeurs stériles des opiacés médiatiques, la nature même de la folie se montre dans sa permanence, la folie antique de la monstruosité qui, dans le pouvoir, ne connaît plus de limites, à l'image de ces empereurs romains décadents et stériles. Le voici ce temps enfanté de la réalité témoignant de la barbarie dans ses sommets, l'arbitraire, la domesticité, cette arrogance qui croît comme le chiendent sur notre terre, cette conjonction qui s'allie pour d'une forfaiture délivrer son poison et s'absoudre en toute tyrannie.

Qu'il suffise de regarder les actes de ces castes barbaresques, toutes enceintes de la destruction à leur profit, la destruction des corps par le gouffre immense de médicamenteuses déchéances, par une nourriture affligeante et sordide, la décadence des esprits lavés par le bubon pestilent d'une diarrhée cosmétique, la pensée unique, la décadence spirituelle, marquée au fer rouge de la litanie de la repentance, inscrite par le pavlovisme le plus ridicule qui soit, la décadence de l'être humain, greffé par la bêtise associée à l'ignorance, nageant dans l'immondice et s'en félicitant, la décadence des Peuples, labiales de la tenaille qui les mortifie, d'un côté l'esclavage par le papier-monnaie, de l'autre côté l'esclavage par le parasitisme, la décadence des Races, soumises à la vertu de l'indifférencié, commuant leur réalité dans le phasme de la désertification par viols commandités de leurs souches, afin que cette consanguinité obligatoire produise le néant sur lequel peuvent régner les homoncules de ce temps, ectoplasmes qui se réjouissent de leur viviparité, ectoplasmes qui brillent dans le néant par le néant.

Ici l'inconsistance apparaît dans sa splendeur, et l'Art, juge des valeurs des siècles, en montre l'aphone et disgracieuse malversation. Ici se tient le lieu de toutes les dépravations orchestrées par la dépravation, dans cette paresse mentale qui conflue le non-humain à un appariement grotesque, confluent l'animal et bien plus simplement au sous-animal, un sous-animal qui dans son principe se régit à la gloire barbare de ses instincts les plus viscéraux, sachant que dans le pouvoir il peut se permettre toute typologie de ses mendicités, en grâce de ses carnets d'adresses, en grâce de ses appartenances, tenant les uns les autres par l'immoralité. Sordide démesure qui se consigne dans l'abattage de toutes réalités désordonnées où s'en viennent litanies leurs élytres pourrissants, ces gangrènes qui nourrissent le ferment de leur bestial appariement.

Car ne croyez, car ne voyez, il y a ici l'assortiment de tout ce qui conditionne et s'autoprotège, et ce qui se montre n'est que fumerolle qui n'atteint le brasier où les vestales commanditent les plus grands crimes contre l'humain, sa soumission, sa mise en esclavage, fut-elle sexuelle ou économique, l'aréopage de ces lieux étant équinoxe de toute Vie. Mais la Vie vaincra ces vers qui se vautrent, ces panaches qui s'éblouissent, ces écumes de sang qui se propagent, cette infamie que porte la terre et qui porte la terre au désert pour le plaisir de quelques nécrophages. Ce temps vient, libre de leurs desseins, de leurs menstrues de sueurs, de leurs belliqueuses incantations de chimpanzé en rut qui se dressent vers le levant pour implorer des dieux déchus, des ombres qui les couronnent, d'une noirceur profonde, les voyant s'accroire au-dessus des Lois Humaines. Ces Lois ne sont pas faites pour leur errance disent-ils, car nous sommes au-dessus des Lois. Nous les entendons, les voyons dans leurs dissertations, affligeantes demeures de cette tombe dans laquelle ils reviendront lorsque les Peuples comprendront les limbes dans lesquels ils errent, ces limbes qu'ils cherchent à faire partager par l'empathie.

Empathie pour leurs crimes, le viol des humbles, l'assassinat des humbles, la mise à mort des à peine nés et des vieillards, le viol des foules et des Peuples, leur mise à mort dans des guerres stériles, la mort de l'Humain au principe de leur non-humanité qui s'enchante et se glorifie par des scribes ridicules, incultes et décérébrés qui ont, seuls, droit de cité, ce droit inversé, mesure de leur répugnance qui s'expose inconditionnellement afin de salir la nature de l'humain, sa nature matérielle, sa nature intellectuelle, sa nature spirituelle, sa nature symbiotique, pour la réduire à l'atrophie qu'ils mettent en évidence, la nature osmotique, chaos informe réduisant la forme à l'informe, la structure comme l'organisation des Humains à une vespasienne bouchée depuis des siècles, sur laquelle ils vocifèrent, s'encouragent, telles ces barbares idoles, qu'ils représentent, momifiées dans l'animal le plus insipide comme le plus féroce. Un âge vient leur destitution. Patience...

© Vincent Thierry