Dessein des âges

Dessein des âges

 

Dessein des âges de la pluie aux lys romarins des âmes bien nées, s'en vont par les chemins de mille mannes agrées, aux promontoires somptueux de myosotis aux senteurs de parfums safranés, où l'onde en miroir est calice, genévrier de serments amoureux, qu'une barque ivoirine contemple, où, vestales agenouillées des fruits s'inventent des partages, des caresses de saisons au miel de l'horizon, où toujours s'ébruitent les cristallines aventures d'un moment d'extase dans la nue des orées familières aux tendres épanchements de calices profonds comme de roses armoriées, pétales de glaives en écrins aux fruits d'amour.

Agapes de la vie, où la faim du cristal chevauche dans une pluie sans absence marquant les lendemains, de naissances à foison, le renouveau, embelli par les clochers d'argent des églises adoubées où de fières draperies témoignent du vivant, encens aux mystères gravités dont le flot de luminosité sereine annonce la présence immortelle, évocation du fier tisserand en ses toiles vespérales, riant intérieurement des  stances à propos, sachant tout en un et un en tout dans l'illusion des mondes créés, se volatilisant, s'organisant en vagues irisées partant à la rencontre de l'ultime rivage.

Qu'il sera temps d'aborder après l'écume et ses senteurs, ses volutes et ses forces astrales, ses lames de fond comme ses souffles zénithaux, d’extases propices aux lys serments des âmes bien nées, des corps parfaits, où des cils d’éveil aux parousies spirituelles s’en viennent, ne s’égarent et dans le firmament ébloui enchantent les mille chemins des rêves et des songes, dans le silence des orbes éparpillés en des volutes majestueux, par le souffle puissant du règne s’invitant et se déclarant.

Là, aux sources fécondes des myosotis, des Îles sous le vent, des terres verdies de prairies somptueuses, de chaumes de blés mûrs dont l’abeille sillonne la perfection pour unir le Soleil à la Terre, l’Eau à l’Air, dans une magie souveraine contemplée par les mages zodiacaux, là, ici, et plus loin aux fronts des terres les plus antiques correspondants des draperies de mauves serments, des épîtres et des chants repris en chœur par les bergers à l’innocence rayonnante, arbrisseaux en fleurs des sépales de la Vie, venant de fêtes et de joies, de sourires escarpés et de volontés illuminées, les pluviosités des constellations nous contant.

Nous enfantant et nous initiant à la pure incandescence, à cet éblouissement de la luminosité sacrale, où tout un chacun peut voir dans l’accomplissement l’Éternité, au tunnel de mille feux diaphanes et clairs estompant les surannées lourdeurs manifestées pour prendre chemin de sa totale espérance, cette magnificence nous forgeant et nous montrant la destinée, le dessein ourlé du frais propos de l’horizon, manne des angéliques visions ne s’estompant mais se déployant dans un règne absolu où toutes dimensions transcendées vont des limbes vers l’acuité la plus profonde, la plus mystérieuse et la plus éblouissante.

Signifiante de passages azurés, où l’azur lui-même en ses chatoiements, ses fresques, devient prairial renom de l’Histoire de notre divinité, dans la Divinité par la Divinité, dont s’enchantent les sources, les oiseaux mystérieux au vol gracieux et serein, revenant à cette réalité voyant la transcendance rencontrer l’immanence et ainsi développer le sens de tout firmament, de toute demeure, de toute cristallisation, de tous ces émaux bruissant l’ornementation fractale éblouissant le vivant.

Révélant l’intime nature de la Vie dans ses appropriations, dans ses vagues profondes, dans ses cycles souverains, dans sa majesté, son ordonnance, hissant la capacité en son sein jusqu’à la pure Lumière du Cœur, notre cœur en sa source et ses souffles merveilleux, souffles par les temporalités égrenées, apprivoisées, et dans l’éternité déjà arrimées aux nefs les plus denses, où de festives floralies invitent à la contemplative raison, à cette force entraînée par l’Imaginal vers sa motrice détermination, dont l’hymne est repris par tous les chœurs de l’Humain, dans  une architectonie ciselant les plus vastes temples que l’être ait pu contempler.

Des Temples aux arcs-boutants tressés de lierres opalins, de roses alanguies, de fougères vespérales, abritant des nefs de gloire dont l’incantation suffit pour voir ondoyer l’Éternité appelant et enfantant toute viduité, au-delà des frissons figés, des peurs réfugiées, des stances silencieuses, dans un jubilé magnifique où se dessinent les vertus et se destinent les promesses, où apparaît la pluviosité du granit, dont les sources de feux, les coralliennes danses du firmament, transfigurent la majesté dans sa grâce, sa bonté, sa douceur, son enivrante perfection.

De l’archange le mystère, de l’archange la prononciation voyant Divins la couronne aux guirlandes de fleurs enhardir le secret si proche de toute Éternité, dans la clarté d’un regard, dans la dissipation des larmes, dans la vision exacte et illuminée de la présence éternelle, au visage rayonnant de la Vierge, au visage d’une douceur inouïe du Fils de Dieu, dans la nature même du rayonnement du flux divin, l’Absolu Souverain, Dieu, Olympe et majesté de toute incarnation dont la sagesse infinie nous renvoie à notre image, son image dans les mystères de la création, dans les sanctuaires de la divination.

Là, ici, dans ce préau, en notre souffle, par son souffle devisé, là, ici, dans la potentialité de notre accomplissement, dans ce flux d’énergie majestueuse irradiant chaque état de nos propriétés, chaque état de notre conscience accédant ainsi à la surconscience, voyant de l’Âme l’épanouissement, voyant de l’Unité l’émerveillement, en la prononciation sublime de la fertile ovation se devant, se donnant, délibérant des mondes l’Éternité, où le vent murmure en écho des hymnes offerts pour la  catharsis de toute présence, initiant, hors du temps comme de l’espace, le sacre de la rencontre de l’Éternité.

Cette Éternité veillant, flamboyant au-delà de toute description de la nature, de toute forme comme de tout agencement, de toute organisation comme de toute structure, laissant toute liberté à l’appréciation de l’être de ses marches dont le cristal de l’ombre ne se terni, dont la beauté dans la laideur ne se réfugie, dont la splendeur , dans la terreur ne s’oublie, voyant ainsi en ses capacités sans abandons, en ses dons sans retenues, le seuil des victoires à naître pour glorifier l’indivisible appartenance à la Vie par la Vie et en la Vie.

Gestes dont la concaténation forge le devoir d’exfoliation de toutes demeures, dans l’infini, par les pléiades des mondes, ceux en gestation comme ceux en action, ceux en voie de réalisation, comme ceux en germes de moissons, dont le fruit se vivifie, voyant l’Esprit dans sa sainteté la plus précieuse développer toute capacité pour arborer le fanion de toute Vie fut-elle en la temporalité, fut-elle en l’Espace, fut-elle en l’Absolu afin d’accomplir son chemin, son destin, en cette clarté immense dans laquelle tout un chacun viendra.

Soit pour en régénérer les flux soit pour naître et renaître jusqu’à la perception sublime lui permettant d’accéder sans la moindre peur aux orientations menant le Vivant vers sa Gloire dans la Gloire souveraine, devant l’immensité au Soleil invincible comme de l’Océan majestueux, où se tient cette petite flore éperdue au milieu de l’horizon si bien nommée notre Terre, dont les êtres passants ne savent pas toujours le flot, ce flot de Lumière, ce flot en chacun d’eux demandant à surgir afin qu’ils comprennent les uns les autres que tout un chacun est lié irréversiblement pour configurer le devenir dans sa destinée, dans sa gloire, par l’appropriation du réel et non des semences ignées de l’irréel cherchant toujours à destituer la Vie.

Par ses serments d’errements inconditionnels dont les chaînes sont à destituer pour retrouver la pleine viduité, la pleine Liberté de Vivre, dans ce lieu, à cet instant, dans l’Éternité par l’immensité, à rejoindre dans la souveraineté, au zénith Solaire baignant de ses rayons toutes faces de la Terre et de ses écrins, pour délivrer les Humains encore enchaînés à l’ignorance, dans la contemplation votive de tout ce qui n’est pas eux et ne le sera jamais, ainsi alors qu’attend la Voie leurs voix, répons de l’Éternité…

© Vincent Thierry