Enfants d’Occident

Enfants d’Occident

 

Enfants d’Occident, alors que la nuit tombe sur toutes les libertés sur vos terres qui furent éveillées, réveillez-vous et essaimez dans la splendeur de ce qu’il reste de ce Monde, à l’image des conquérants qui furent vos pères, ne demeurez ces citadelles conquises par le néant et ses déploiements, ouvrez les routes du dessein de l’accomplissement d’être, par-delà les vacuités et les servilités qui vous sont imposées, par-delà les sérails et les aphones désintégrations qui engendrent l’atrophie et la déliquescence, portez vos voix par-delà la brume et les neiges ancestrales, envahissez sans discorde toutes ces terres sans propos où ne règnent que le désordre pour forger l’ordre souverain de l’intelligence et de la beauté.

On vous enchaîne, déliez vos chaînes et partez cette aventure sublime de la conquête de ce monde, sans tergiverser délaissez les oripeaux qui fondent des lendemains abstraits pour retrouver la pure latitude des chemins à vivre et prospérer, enfantez le Monde et décrivez le Monde, laissez en vos clochers et vos cités, creusets de larvaires esclaves, les ruines de temples naufrageurs, pour aller vers ce front de la Vie magnifique qui ne peut attendre dans l’indéfinitude et dans les mobiles morbides l’assouvissement de la mort et de ses dénatures, soyez ce que vous devez être et ce que vous n’avez jamais cessé d’être, des conquérants majeurs, qui ne se laissent choyer par les sirènes d’un ébahissement soumis.

Le monde ne se construira qu’à cette seule condition, il n’y en a plus d’autres, la nuit blafarde n’engendrera plus que l’inconfort, l’insécurité, l’avidité et la torpeur, la seule issue est celle de cette conquête de l’intelligence, de l’Art dans son firmament, de la Science dans son embrasement, de la Philosophie dans son ascension, semés de voix pérennes par ces latitudes ignorées par les foules dantesques qui cherchent panoplies de tombes, allez et essaimez au-delà des gravures et des temporalités fictives, cessez d’être reptiles pour redevenir les Aigles que vous n’avez jamais cessé d’être, ces Aigles impériaux qui n’ont d’autres latitudes et longitudes que la source d’un Idéal majestueux, celui d’assembler et de rassembler dans une légitimité parfaite les forces nobles de toutes voix afin de, dans le respect multilatéral, créer ce Monde.

Ne restez dans cette fausse harmonie, dans ces coquons qui ne sont que les masques de chaînes d’épouvantes où vous ne serez plus que des insectes obéissants, troupeaux abyssaux n’ayant pas plus d’intelligence que le souffle de la poussière, balayée par les vents, prenez mesure et sans attendre allez de par ce monde sans regretter un seul instant nos terres devenues faméliques, nos terres objets de toute méprise et de toute désillusions, allez les uns les autres, suivants vos connaissances dont les racines sont inexpugnables, et indéracinables, tous pays de ce Monde, et faites renaître ce que l’on vous refuse sur vos terres, votre intelligence que vous porterez au service des Peuples afin que ces Peuples s’élèvent, afin que leur densité submerge à jamais la marginalité de ces Terres qui nous sont commune mesure, et qu’enfin elles renaissent elles-mêmes au firmament de la Création et non plus de l’indigence !

© Vincent Thierry