L’Etre qui se doit …

L’Être qui se doit…

Clameur à mi-repos des âges qui s’en viennent et ne reviennent, des âges signifiant toute possibilité d’évolution dans le cœur de l’Humain, dans cette native efflorescence du Verbe qui toujours peut mais parfois s’interrompt sous le coup des fragilités qui disposent du vivant, ces errances et ces semis de moissons qui ne donnent que des terres arides lorsque la volonté n’est pas présence, cette volonté qui se tient là, et qu’il suffit de prendre pour horizon, non celui qui s’éloigne, mais celui que l’on retient avec toute la force qui se doit, cette force née de la justice, allant de l’humilité à la grandeur, dans le sacre du dépassement et du don.

Don, mot fertile par essence qui lie le destin de chaque vague, de chaque étreinte, de chaque stance, dans la symphonie de ce monde en gestation et qui ne pourra se développer dans la parousie que si son Chant étincelle les plus doux rivages, les plus tendres hospices, ceux de la Paix et de ses allégories, dans l’incarnation souveraine et non dans la votive allégeance, dans le regard clair qui ne cille devant l’adversité mais qui toujours couronne son destin dans l’affirmation de son Vivant et de sa certitude, Être et non paraître, Être dans l’Humanité, pour l’Humanité, Être au-delà des serviles oublis, des corruptions fratricides, des démesures sans lendemain, Être par-delà les sérails, les affaissements irréels des reptiles conjonctions.

De celles qui façonnent sans interruption leurs sévices par les ramifications de l’action qui se meure, cette action sans nom, de drame l’épervière dénomination, catalyse des chocs qui s’annoncent, se préparent, se mystifient, s’organisent, dans une complainte adulée et permise, qu’il ne suffit pas de regarder mais de dénier avec la plus grande fermeté, fermeté du Vivant face à la Mort, fermeté vivace élevant non seulement une prière pour l’humain, mais une cathédrale pour empire afin que chacun néglige le dessein des amorphes rectitudes qui se veulent l’ordonnance de notre devenir, ainsi et à ce prix, l’Être restera debout, sinon deviendra ce reptile qui, assoiffé, se perdra de lui-même afin de convenir à la mesure du moment, sans se rendre compte que son épuisement naîtra la disparition de l’hymne profond de l’Humanité, ainsi et dans le Chant qui jamais ne disparaîtra, l’Être se doit.

© Vincent Thierry