Chapitre III

 

 

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III

- Qu’est-ce là ? Interrogea Rose. En effet, Sabine descendit une mallette luxueuse de la voiture.

- Un ordinateur portable !

- Tu comptes travailler ici ?

- Mais non ! C’est pour faire des recherches par rapport aux fantômes.

Avant de dormir, elle prit son ordinateur, le posa sur le lit et dit à Rose :

- Viens voir nous allons apprendre beaucoup de choses !

Elle l’ouvrit et tapa le mot fantôme ! Revenants ! Spectre !

Allongées sur le lit côte à côte elle poussèrent un cri ensemble.

Quelle ne fut pas leur stupéfaction de voir apparaître sur l’écran, une immensité de cites, sur les fantômes. Elles continuèrent et tapèrent ‘aquitaine’ :

En voici quelques uns du siècle dernier : Le trésor de la palombière :

Dés le printemps les chasseurs s’affairent pour nettoyer, arranger la palombière des dommages subis l’hiver. Il était une fois un jeune garçon, Joêl Ripal qui habitait à l’orée du bois et qui n’avait peur de rien.

Quand il n’allait pas surveiller le troupeau de mouton de son père, il allait dans les bois, aider les résiniers ou chasser l’alouette. Il connaissait tous les coins par cœur. Ses jambes étaient longues, et les Landais l’appelaient ‘le Pioc’. Il était ici et un moment après il était là. Nul n’était aussi rapide que lui pour arpenter un pin et y poser des apos. (Palombes posées et attachées sur un bâton pour attirer le passage des palombes.) Hors ce soir là, il traînait du coté de la palombière de Leucatoy. Joël épiait l’alouette, quant il aperçut un chariot bizarre traîné par un cheval, et, deux hommes l’accompagnaient, un devant et l’autre derrière.

Comme il ne connaissait pas cet attelage il se cacha derrière un gros pin.

L’attelage s’arrêta et les deux hommes descendirent un grand coffre. 

Ils marchèrent entre les deux bouts de la palombière qui faisait un arc de cercle et comptèrent les pas. Ils ne parlaient pas le patois et Joël vit qu ils n’étaient pas du coin,

Ils s’arrêtèrent et à l’aide d’une pioche creusèrent le sable profondément.

Le coffre fut vite mis en terre pourtant, il semblait lourd.

Tout à coup Joël se raidit, l’un des messieurs donna un coup de pioche à l’autre et celui-ci tomba à terre. Alors ce qui le surprit encore plus, c’est qu’il fit rouler le corps au font du trou avec le coffre. Et puis tranquillement il reboucha celui-ci.

Joël tremblait de tous ses membres et n’osait bouger ! Il comprit bien qu’il s’agissait là d’un trésor. Et malheur à lui s’il bougeait ! Le bonhomme dit tout fort

- Voilà qui est bien fait ! Le diable gardera le trésor à qui voudra bien creuser ici, il fera sortir le mort de terre ! Et il ricana « - Quand le chien labourera et le chat hersera, le trésor pourra être levé » Mais pas avant ! , Personne ne pourra le prendre ! En fouettant son cheval, il s’en alla entre les pins ou le soleil tombait. Quand Joël sortit de sa cachette il faisait nuit noire. Il ne sentait plus ses jambes tant il avait eut peur. Comme s’il sortait d’un cauchemar, il ne retrouva pas son chemin de suite. Aucun bruit ne se faisait entendre, alors doucement il reprit confiance en lui et rentra chez lui.

Le temps passait, les saisons aussi, Joël ne soufflait mot à personne, de son secret.

Il allait souvent du coté de la palombière et regardait si quelqu’un avait remué la terre mais les fougères avaient poussé dessus. Il se rappelait toujours des paroles du bandit, peut être lui serviraient-elles un jour !

Dans toute la lande commençaient à circuler de drôles de bruits : on apercevait près de la palombière de Leucatoy un fantôme. Les gens ne s’y approchaient plus dès le coucher du soleil, ni chasseurs, ni vachers, ni résiniers ! Les gens savaient qu’il y avait un trésor en ce lieu, enfoui là avec son gardien !

Et celui-ci demandait meilleure sépulture, étant possédé par le diable. Toutes les landes parlaient de la chose et le curé allait souvent en procession bénir cet endroit maudit, mais le fantôme continuait d’errer dans toute la lande et les habitants restaient cloîtrés chez eux, le soir.

De temps en temps Joël allait voir si la terre n’avait pas était remuée et se hasarda même de piocher, en cachette mais la terre était si dure qu’il y renonça.

Quand il eut vingt ans, il se confia à son grand frère de trente ans et il lui redit les paroles qu’il avait entendues.

Ils se mirent à l’œuvre et réalisèrent une petite charrue miniature et une herse aussi.

Un soir de pleine lune, ils prirent le chien et le chat et s’en allèrent avec leur attirail vers la palombière de Leucatoy.

Ils attelèrent le chien et le firent labourer un petit morceau de terre devant la palombière puis en firent autant avec le chat pour la herse, fabriquée de leurs mains.

De retour à la maison le soir même ils demandèrent à leurs parents de les suivre du coté de la palombière de Leucatoy. Sa mère leva les bras au ciel et le père leur dit :

- j’ai vu le fantôme ce soir encore !

Ils suivirent tout de même leurs fils, malgré leur peur, ils leur avaient assuré qu’il ne se passerait rien !

Joël compta les pas et aidé de son frère ils creusèrent tour a tour. Enfin le coffre apparut, ils l‘extrayaient tandis que la mère avait peur du fantôme. Une fois emporté à la maison, en l’ouvrant, le père fut ébahi, de voir qu’il était empli de pièces d’or et d’argent. La mère qui tenait la lampe échappa celle-ci à terre ! Puis dit :

- Mais c’est une fortune ! Ils ne savaient pas trop ce que cela représentait, humbles ils étaient et humbles ils resteraient, aussi, ils allèrent se coucher sereinement !

Le lendemain, au réveil la mère trouva un squelette devant la cuisine, assis sur le banc, près de lui un mot était écrit :

- Je veux aller au cimetière, merci !

La famille Ripal qui avait grand cœur partagea le trésor aux alentours, et l’on se souvint longtemps du trésor de la palombière Leucatoy, que Joel Ripal avait réussi à déterrer.

 

Rose et Sabine qui retenaient leurs respirations, elles se regardèrent et Sabine dit tout de go :

- J’aurais gardé les pièces !

- Drôle d’histoire ! Répondit Rose.

Mais, elle, qu’avait-elle fait de mal ? Rien, sinon d’avoir hérité, Elle n’avait rien demandé, elle menait sa petite vie tranquille, avant le décès de Monette.

Elles allèrent se coucher, bien décidées cette fois-ci à élucider le mystère.

En effet, le lendemain, elles prirent pelles et râteaux, balais et sacs poubelles et commencèrent à nettoyer la maison de la Grande Hothe. Elles mirent la musique du transistor à fond pour se donner du courage !

- On commence par le haut, commanda Sabine !

Elles avaient ouvert tous les volets et fenêtres, le soleil rentrait abondamment.

Au fond du couloir, Sabine vit bien qu’une porte avait été emmurée.

- Mais pourquoi ont-ils emmuré cette porte ?

Rose cria pour lui répondre :

- Je n’en sais strictement rien !

Chacune un balai en main elles remplissaient des sacs de détritus qu‘elles jetaient par les fenêtres ouvertes.

Il y avait bien une quinzaine de chambres, mais elles n’allèrent pas dans les combles. Pour cela, elles iraient avec Etienne. Elles nettoyaient la dernière chambre du haut quand un bruit assourdissant se fit entendre comme si la maison allait s’effondrer ! Elles se serrèrent une contre l’autre, et penchèrent leur tête vers le fond du couloir. Une demoiselle ressemblant comme deux gouttes d’eau à Rose glissait sur le plancher venant vers elles. Elles refermèrent la porte vite fait et s’assirent à terre.

- C’est ton fantôme ! Prononça doucement Sabine à l’oreille de Rose. Celle-ci claquait des dents et était blanche comme la neige. Après un grand laps de temps elles ouvrirent la porte doucement, il n’y avait plus rien. Elles purent sans encombre finir leur travail. Le rez-de-chaussée était maintenant propre. Elles feraient du rangement le lendemain.

- En fait, il s’agit de s’habituer à elle ! Dit Sabine !

Rose cette fois-ci comprit qu’elle avait des liens avec le domaine, il y avait là un lourd secret que personne ne lui avait révélé. Et elle en demeurait bien triste !

Ce soir là, Sabine reprit son ordinateur et tapa : (Esprits fantômes) sur l’écran était écrit :

_ Il y a les esprits vengeurs, esprits faux savants, esprits ventre, esprits perturbateurs, esprits bienveillants etc.…. âmes errantes….Esprits frappeurs…Le Japon croit à ces esprits fantômes ou autres entités appartenant à un autre monde….

Puis sur  (emmurée’ fantôme.)

Ce qui suivit les stupéfièrent, et elles en eurent des sueurs froides.

Plusieurs titres de livre ou pièces de théâtre étaient énoncés. :

L’appartement de Cordélia :

_ En fait la vieille dame avait emmuré son fils, qui voulait partir avec une fille, avant de mourir elle-même d’une crise cardiaque  etc.….

_ Ils apprennent que le fantôme est une vieille dame morte des années plus tôt, après avoir emmuré vivant son fils et tué la petite amie de celui-ci. etc.…

_ Il est le fils de la vieille femme. Il est mort emmuré par sa mère. Afin de tuer le fantôme de sa mère il pénètre dans le corps de Cordélia….

Quelle horreur !

- Tu crois que c’est vrai ?

Elles allèrent plus loin et lurent ceci :

(Fantôme du chai, conte d’antan):

 

Le chai se trouvait à l’autre propriété, et il fallait de nuit comme de jour se rendre là-bas. Ce soir là, Rodolphe, allait avec son ouvrier faire les remontages des dernières cuves vendangées. Les jours avaient beaucoup  raccourci, et la nuit venait vite avec la fraîcheur. Il y avait bien un kilomètre à pied, et après le dîner, s’éclairant d’une bougie, ils arpentaient le sentier qui menait à ‘Mattofén’.

Aussitôt arrivés le patron commanda de se mettre à l’ouvrage.

Jean se mit à pomper le jus qui sortait du tuyau et se déversait dans un douil (petite cuve en bois) pour le remettre dans la grande cuve en bois. Il faisait aller et venir le manche de la pompe. Rodolphe lui demanda si, par hasard,  il avait encore entendu les bruits.

- Oui,  hier au soir après votre départ, une plainte d’homme venait du fond du chai ! Je me suis approché, mais je n’ai rien vu. C’était peut être un hibou au dehors.

- Figure-toi que l’autre soir, j’ai vu une forme bizarre venir du fond du chai, j’ai mis cela sur le compte de l’alcool, mais bien entendu, je me demande ce que c’est ! dit Rodolphe.

- Croyez-vous qu’il va revenir ? Demanda Jean.

- Faisons notre travail, nous n’avons rien à nous reprocher que je sache !

Apres avoir fini une cuve ils passèrent à la suivante, tout en se relayant.

Combien de temps durerait la chose ? Ces bruits, ces plaintes ?

Sa femme fit même venir le prêtre pour bénir le chai, rien n’y faisait, les curieux voulaient venir écouter ces bruits bizarres de Mattofen.

Rodolphe aurait bien aimé habiter dans cette maison près du chai mais sa femme décréta qu’elle n’irait jamais habiter au milieu des bois, et en plus avec un fantôme !

Il est vrai qu’ils habitaient tout près du village, et les enfants étaient vite à l’école. Rodolphe suait à grosses gouttes, et s’épongeait le front.

 Je vais vous remplacer, suggéra Jean. Le vin coulait rouge comme du rubis et parfumait le chai. Les vendangeurs avaient quitté les vignes, seul Jean était resté aider le patron, ce soir là. Sa jeunesse et sa robustesse le rendaient infatigable. Il portait la hotte à vendange bien pleine sans jamais rechigner pendant toute la journée. ! Ils arrosaient la rappe (pulpe et grappe de raisin) par en haut et le jus coulait. La fermentation se faisait bien et une odeur âcre chatouillait les narines. Jean habitait tout contre le chai, une chambre donnant au sud. Il vivait seul et n’avait pas encore rencontré de femme voulant habiter là. Pour le moment il était bien tout seul, et il pensait que les femmes ne donnaient que des ennuis.

- Allez vous reposer ! dit-il au patron, je vais finir, ma chambre est juste derrière la porte.

- Bon à demain ! Et n’oublies pas de bien refermer le robinet de la cuve avant d’aller dormir. !

- Comptez sur moi, dit-il.

Une fois Rodolphe parti, Jean s’assit pour souffler un peu. Il avait grandement le temps de finir la dernière cuve. La flamme de la bougie posée sur une barrique vacillait. Il est vrai que ce chai était empli de courants d’air.

Il se roula une cigarette, lorsqu’il releva la tête, un homme en haillon, grand, le nez busqué, un chapeau de feutre gris sur la tête, marcha vers lui. Tout à coup le chai avait changé, ce n’était plus des dalles par terre mais la terre elle-même. Au plafond un vent s’infiltrait et laissait voir des lueurs de lune.

- C’est l’alcool ! Se dit Jean ! Il se hasarda à dire Bonsoir ! L’autre le regarda avec des yeux qui lançaient des flammes.

- Je ne vous connais pas ! Reprit aussitôt Jean. Il marchait avec des chaussures faites de peaux si l’on peut appeler cela des chaussures tant elles étaient pointues. Sa barbe blanche était si longue qu’il aurait pu s’en faire une perruque. Enfin il se mit à parler :

- Bonsoir jeune homme ! Sa voix était si rauque que Jean prit peur ! Il lâcha sa cigarette qui tomba dans le vin ! Il fit le geste pour la sortir mais l’homme lui prit le bras ! Sa main était brûlante !

- Laissez cela ! Reprit la voix rauque j’ai vu pire !

- Mais par où êtes vous entré ? Demanda Jean.

Comme il avait arrêté de pomper, le vin commençait à déborder. Il ferma aussitôt le robinet en tremblant.

- Ah mon pauvre ami, par où je suis entré ! Tu ne connais pas ma souffrance ! Il y a cent ans que je suis ici, et toi seul peut m’en délivrer !

- Moi ! Mais comment ? Jean claquait des dents,

- Par ta main innocente !

- Je ne vous connais pas ! Réussit à articuler Jean.

Il se trouva par terre sur la terre froide, sans s’en rendre compte.

L’homme le dominait et il continuait de parler de sa voix lente :

La lueur de la bougie le faisait ressembler à un spectre, oui un spectre ! Il ne sut comment il réussit à rester en vie tant il avait peur.

- Mon enfant, il y a très longtemps, j’ai tué un homme !

- Quoi ? s’exclama Jean

- Oui, je venais comme toi aider mon maître, dans le chai, j’étais amoureux de sa femme ! Il n’y avait pas de pompe, il n’y avait pas de robinet, tout était fait à la main ou à coup de seau.  Nous écrasions la vendange avec les pieds, et ils n’étaient pas toujours propres ! Je lui passais les seaux, qu’il vidait en haut d’une échelle tout en haut de la cuve. Quand l’idée me prit de pousser l’échelle ! Il tomba la tête la première, et se cassa le cou. Bien sûr je consolais sa femme, pour l’épouser ensuite. Pris de remords, je ne pouvais plus dormir, et un soir que j’étais ivre, je déclarai tout à ma femme. Elle ne dit rien à cause de ses enfants, mais fit chambre à part à partir de ce jour là. Un soir comme celui-ci je tombais dans une cuve en ébullition. Devant le « très haut », je fus condamné à souffrir jusqu’à ce qu’un jeune pur d’esprit et de cœur ne vienne me délivrer à cette même date.

Jean n’en croyait pas ses oreilles, et il crut défaillir quand il lui dit :

- Merci, je vais quitter maintenant le purgatoire grâce à toi. Je vais être au paradis. Et, de là haut, je veillerai sur toi !

Quand Jean revint à lui le chai était redevenu comme avant, et le vieillard avait disparu.

Il mit longtemps pour reprendre ses esprits et il se demanda s’il n’avait pas rêvé. Mais il se rappelait la voix rauque du vieillard, et sa main brûlante.

Le lendemain il ne put se retenir de raconter son histoire, dans les vignes, et tous se mirent à rire. Sauf Rodolphe, il s’était renseigné depuis longtemps, et il apprit dans les archives de la mairie,  qu’un homme s’était asphyxié dans une cuve, en faisant son vin dans ce même chai il y avait cent ans de cela jour pour jour !

Sabine et Rose eurent la chair de poule : brrr !! Il fait froid !

Elles se blottirent l’une contre l’autre, impressionnées par ces histoires !

- Quel châtiment ! Il doit y en avoir beaucoup qui attendent, dit Rose, que quelqu’un vienne les sauver !

- Tu crois qu’il y en a beaucoup au purgatoire ? Répondu Sabine.

-Plus que l’on ne croit, peut-être.

Rose ne savait plus vers qui se tourner et elle décida que dès le lendemain elle irait voir le prêtre.

Si on faisait une prière, il paraît que les âmes n’attendent que cela!

Elles se mirent à genoux, et récitèrent le ‘Notre Père’ et le ‘Je vous salue Marie’. Elles se sentirent de suite beaucoup mieux.

Sabine appuya sur le bouton de la télévision : Enfin un peu de gaieté ! Sur scène les chanteurs et les chanteuses leur firent oublier un peu leur frayeur.

Rose éteignit la télé soudain, elle ne supportait pas la musique en ce moment.

La nuit, Rose s’agita dans son lit et elle apercevait Monette qui lui faisait signe :

- Viens, viens. !

Quant à Sabine elle cria tout à coup, et se redressa dans son lit.

- Oh ! Ce cauchemar !

- A quoi as tu rêvé ?

- Le fantôme me poursuivait dans le couloir de la Grande Hothe, et je me jetais par la fenêtre pour lui échapper !

Le lendemain matin, Rose déposa Sabine près du super marché, elle, elle irait voir le prêtre. Elle venait petite, tous les dimanches à la messe, avec Monette qui était très pieuse. Elle sonna et la bonne sortit,

- Monsieur le curé est-il là ?

- Non, mademoiselle, il est parti dans une autre paroisse.

- Quand sera-t-il là ?

- Vers sept heures.

Elle allait rejoindre Sabine quand elle passa devant l’hôtel du village. Elle s’arrêta et demanda si Mme Smith était encore là. Elle venait de partir la veille pour l’Amérique.

Etienne avait beaucoup à faire avec les moissons, mais Rose espérait qu’il en aurait bientôt fini d’engranger. Elle le croisa avec Sabine au retour du super marché ! Il poussait le cadi, elle s’arrêta et ouvrit la malle. Il la salua.

- Tu en fais une drôle de tête ! Lui dit-il.

- Heureuse de me voir, j’espère !

Rose demeura surprise de voir Etienne avec Sabine.

- A propos, nous l’avons revu dit Sabine, en s’adressant à Etienne.

- Qui cela ? Le fantôme ! Répondit celui-ci.

- C’est peut-être, nous, qui fabriquons nos fantasmes, reprit Sabine.

- Balivernes ! Même qu’elle me ressemblait ! Souffla Rose.

- On aura tout vu ! Continua Etienne.

Et Rose excédée, lui fit la demande des plus ahurissantes qui soient. :

- Etienne quand tu auras un moment, pourrais tu venir à la Grande Hothe avec du matériel de maçonnerie, pioche et marteau-piqueur ?

- A vos ordres mademoiselle, demain matin neuf heures ! J’y serai ! Puis il repartit en les saluant.

- Ne me dit pas que tu veux casser le mur ? S’indigna Sabine qui aimait les belles pierres.

- On verra bien ce qu’il y a derrière ! Y avait-il un trésor derrière cette porte ? Peut-être qu’à cause des pillards ils emmuraient les trésors afin qu’ils ne soient pas découverts.

Le soir elle alla voir le prêtre, il la reçut avec joie,

- Mlle Evrard ! - Comment ça va ? Rose ne sut que dire, et le prêtre de continuer.

- Cette pauvre Monette nous manque bien.

- A propos, monsieur le curé, saviez-vous si Monette avait une cousine ?

- Pas à ma connaissance ! Vous savez Monette était une femme discrète et elle ne racontait pas tout. Sa famille a été éprouvée. Vos parents morts dans un accident de voiture, Son mari Boris est parti avec la tuberculose. Et son père, mort au champ d’honneur.

- Monsieur le curé croyez--vous aux fantômes ? Rose enfin pouvait en parler à quelqu’un de familier !

Ce prêtre était si brave, il venait souvent, partager le repas du dimanche ;

Ma fille, le principal est d’être en harmonie avec les lois de Dieu.

- Vous n’avez pas répondu à ma question, monsieur le curé.

Il se peut, continua le prêtre que des personnes soient possédées par le Démon et seuls les prêtres exorcistes peuvent libérer la personne du démon. Pour ce qui est des fantômes, je doute que ce soit vraiment cela. Autrefois, il y avait bien des phénomènes, qui se produisaient dans certains endroits, mais à savoir si c’était vraiment des entités !

- Qu’est-ce que les entités ? Demanda Rose.

- Cela peut être des esprits ou âmes errantes, n’ayant pas reçu les soins nécessaires ou à la rigueur, ayant subi des atrocités à leur mort et qui demandent réparation.

- Comme à La Grande Hothe ?

- Bah ! Ce ne sont que des commérages !

- Il se trouve Monsieur le curé, que j’ai hérité de La Grande Hothe et j’ai vu ce fantôme !

- Si tu veux, je viendrai bénir la maison dimanche après la messe, ainsi ton fantôme s’en ira.

- Je n’ai pas connu les anciens propriétaires, je n’étais pas encore nommé ici.

Rose était rassurée, et prit congé avec joie ! Elle en savait un peu plus et il lui tardait de savoir ce qu’il y avait derrière ce mur.

 

 


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