Fresques

Fresques

Iris aux marches du palais, s'en viennent d'écumes les passementeries d'hiver en leurs feux éclos, et la sagesse ici épouse leurs rives nouvelles à voir, des chemins d'ouest les parures, des chemins en transes qui s'initient, s'extasient, s'enveloppent de fumerolles aux moiteurs adulées, ainsi où l'aube devient, marche gravissant les abîmes pour nourrir les cimes, marches fières et couronnées du santal, de ces fêtes à midi, dont les sérails parlent dans la luminosité des cieux, nacres des rubis dont les arbres millénaires s'enchantent, alors qu'en ribambelles les chants des enfants s'entonnent.

Apaisant le souffle des temps qui passent, volutes incarnées des ivoires sereins aux clameurs frondant les espaces, annonçant des azurs impériaux comme d'humbles perfections aux moissons éveillées, creusets des cœurs palpitant l'horizon, voyant des mondes en essaims les livrées de la vie qu'éploie, muse de leurs règnes, une citadelle d'onyx où le rêve s'incarne, instrument d'une navigation solaire embrasant de mille parfums les mille courses du vivant dans ses diaphanes éloquences, minérales, florales, animales, substrats, tandis que l'aigle dans le satin des roses aux pierreries divines scrute le sage gravitant la perception des mondes.

L'infini, cet infini revêtu du microcosme comme du macrocosme irisant en ses énergies affines la splendeur des myriades d'univers ennoblis, dont l’architectonie sans failles livre ses secrets à la pure densité du zénith, là, dans cet effluve des miroirs opalins dont les grâces déploient des ailes de cristal, invitant tout un chacun aux voyages multipliés, à ces danses de l'Âme fulgurant la beauté des rives de parfums de claires équipées de nefs gréées voguant vers ces Îles bienheureuses dont les volutes apprivoisées sont éclair insoumis, de ceux dont l'élégance flamboie toute demeure, de ceux dont la beauté sans partage exulte un renouveau, de ceux dont l'humilité couronne la métanoïa des stances du vivant, et d'autres en parcours aux nébuleuses antiques de retour.

Loin des fresques ridées, s'opacifiant et se fondant dans l'incertitude, la rectitude, la prestigieuse éloquence de soudaines allégories parant de lumière toute festive aventure, narguant les ramures effeuillées et flétries, tel le buis sauvage hâlant de ses nectars les promesses de nouvelles conquêtes, de nouvelles découvertes, de voie en voie florale exondée, délivrant les vastes cycles de la pérennité d'ardeurs précieuses ouvrant sur des sources inconnues dont la maîtrise permet de reconnaître ces ultimes rivages, de la densité, représentée par ces Îles sans naufrage, Îles en fêtes du levant au couchant, Îles en seuil de l'éternité ouvrant leurs contemplatives désinences aux portiques secrets de la nuptialité vivante.

Ouvre de l'œuvre qui ne s'estompe, mais bien au contraire s'amplifie jusqu'à la perfection, jusqu'à la perception intime et sans oubli voguant, impériale, la mesure de toutes formes, de toutes forces, de toutes joies limpides, inépuisables, ancrées dans la préhension des solsticiales déterminations, de celles affleurant les chemins, appontant les fleuves ardents, composant ces symphonies perçues que nulle autre que la sagesse ne peut entendre, loin des mensonges itinérants recherchant dans la duplicité leurs racines perdues.

Une sagesse libérée des volatiles imperfections masquant sa lumière vivace, plénitude de l'œuvre sanctifiée, allant de rives en rive l'éternité du destin frappant à la porte du passant, afin de l'accueillir, le déployer, et dans la pureté du verbe le transcender, ainsi aux odes enseignées, fresques des ivoires opalins, des antiennes naviguées, des pluies d'Éden composées, ainsi dans la parturition des âges, alors que l'aigle majestueux veille l'éveil inexorablement...

© Vincent Thierry