Vagues en semis

Vagues en semis

 

Vagues antiques qui nous viennent, vagues de houles sans repos affermissant les âges, vagues toujours renouvelées, voyantes de l’Histoire, de ses reflets, de ses appétences d’embruns et de roches cristallines, déployés dans le mystère des espaces et des temps, ceux de l’imaginal, ceux de la raison, saisons des prismatiques devises vivantes qui affluent, se coordonnent, s’épanchent, et dans la moisson des mondes se fécondent pour ouvrir un chemin nuptial au milieu du chaos avide, de ces semis qui prennent racine et dans la litanie des heures prononcent leurs errances, où d’autres encore fondent l’universelle grandeur.

Respire en œuvre de nuanciers éveillés parlant de la mesure d’être et essaimer, allant ce tourbillon de l’infiniment petit à l’infiniment grand, du microcosme au macrocosme rénover la perception, l’enhardir et dans la semence de la Déité offrir cette nuptiale densité de la Vie, là, ici, plus loin, toujours déployant l’étendard sacré de la pluviosité des genres, délibérant, matricielle, le devenir puisatier, sans égarement, allant la conjonction des mondes, ce frisson d’une route lumineuse parmi les ombres, cet éclair densifié parmi les feux follets de la conscience, gravissant les cimes pour en perdre les abîmes, dans un envol glorieux statuant le merveilleux au-delà des portiques du néant.

Éclair souverain désignant l’ascension à naître, la splendeur à vivre, par-delà les sépales trahis par la faiblesse et ses abysses incontrôlés, ses miroirs du vide se répercutant dans l’infini, aux fins d’œuvrer l’incommensurable absence, cette absence de la Vie, de ses prouesses, de ses vertiges, de ses conquêtes, de ses souffles et de ses répons, un vide combattu, un vide éprouvé que la Vie regardera comme sentence de l’oubli en son sein, qui se dévoile, se partage, parfois s’exhausse, voyant en son cri la dégénérescence s’installe.

Le Naufrage invectiver, la nature même en conflit s’opiacer, toutes faces sans consistances qui s’effondrent dans un râle souterrain où la nanification se prosterne et exulte, partage en cela de la reptation de l’immolation, sans sursis de l’onde victorieuse qui s’éploie, majeure, libre des sens s’effeuillant de ces scories pour annoncer le prélude de la Vie en ses officiantes mesures qui naissent de l’équilibre harmonieux, prélude pour un sacre qui ne se sursoit ni ne s’attend, prélude qui à la ressemblance de la vague azuréenne, lentement, vigoureusement, étanche la soif des terres à vivre et féconder, en ce lieu, notre Terre, notre Chant, prélude du sacre du Chant de la Vie harmonieuse…

© Vincent Thierry