Des mondes en écho
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- Catégorie : Poésie
Des mondes en écho
Et comme nous visitions les aires portuaires sublimes, aux ailes éveillées des mondes qui s’enlacent, se recoupent, s’affermissent et s’irisent des clartés natales, nous prenions mesure des rives de ces temps qui entrecroisaient leurs sorts dans les injonctions de la nécessité souveraine, d’un feu divin les sources amantes, les clartés nageant dans les sources de la pluie ivoirine, aux détails somptueux que ne peut médire le Sage dans l’obscurité des mondes, lumière de ces éclipses qui frisent l’inconscience et s’oublient dans les abîmes, montrant le chemin qu’il convient de gravir, par-delà les attitudes et les noctambules errances des souffrances initiées par l’atrophie et ses divinations, il y avait là promontoire pour les abysses et des éthers retrouvés l’ascension vers la luminosité souveraine, tant de lieux en perspective, qu’il nous fallait reconnaître chaque empyrée pour ne point se perdre dans ces labyrinthes qui chatoyaient leurs couleurs infinies, versants des âmes qui bruissent un soupir, un sourire, un rire même dans l’insondable demeure qui sied à l’équilibre magnifié, tandis qu’en préaux se retrouvaient de vastes nefs aux cargaisons de rêves, partant vers la densité, l’exquise mer des horizons limpides et, que d’autres, chamarrées de vestales assoupies, partaient vers les cauchemardesques errances des pitoyables vers qui s’estompent, lançant des cris dans la solitude de leurs larmes, qu’une pitié nous prenait en regardant leur lamentable expédition, ainsi dans la force et dans la joie, ne demeurerions-nous pas impassibles, mais seulement en compassion pour toutes ces faiblesses qui se roulaient dans l’écume de leur désordre le plus venimeux, délaissant déjà ces écumes barbares pour des souffles plus nobles, en volonté des choix qui se tressent et s’harmonisent, se fidélisent et se destinent, alors que les faits d’armes se répercutent à l’infini pour saluer, statuaire, le sort qui ne se conjugue avec le vide, mais bien avec l’ardeur, la consistance, dans une volition ordonnée que rien ne peut désunir à la pureté qui ne se mendie, là, nous trouvions l’honneur et ses splendeurs, des routes parsemées d’embûche, mais dans leurs trajectoires tant de félicités, tant de témoignages, tant de sources affluents vers des rivières de certitude, des agencements incarnant la loyauté, envers tout un chacun, envers ce sang qui se délivre dans les veines de la beauté, irrigue la pure novation, loin des immondices et de la crasse engendrés par la laideur et ses armoiries bestiales qui, ici, sans nul cours disparaissaient dans la poussière des tombes les plus glauques comme les plus répugnantes, senteur de pourriture et de marasme, senteur sans finalité sinon que celle de la disparition dans les origines voyant se recycler les atomes les plus éperdus pour mieux leur redonner l’espoir, l’espoir de reconquête, l’espoir d’évoluer, dans la caresse de l’Immanence qui ne peut se permettre de prendre en charge la sous-bestialité qui décompose, ainsi alors que les oriflammes parlaient sous le vent l’augure et ses mystères sacrés, dans la pénétration des ondes en miroir que les calices des cristaux renvoyaient dans une ronde impériale menant les signes dans ce seuil ébloui qui est majesté, enivrant amour supérieur, incarnation de toutes rives comme de tous flots, de toute matière initiée comme de toute énergie sublimée, en vecteur de la route nouvelle qui frappe les essences pour en correspondre les vocations, là, ici, plus loin, parmi les temps et les espaces qui se fécondent indéfiniment, pour œuvrer et parfaire, réveiller et signifier, dans un devoir sans allégeance, car un devoir inné qui ne se définit mais oriente, se délivre et dans la pâmoison des œuvres lentement mûrit l’Éternité pour en définir la teinte, la splendeur, l’efficacité, la tonalité, cette tonalité, mesure des lourds tambours de bronze qui officient, qui marque chaque cœur de son empreinte indélébile, le faisant voguer vers des îles sereines ou bien des fosses bruissant de mille et mille aversions, images s’il en fut des âmes égarées, lors que l’Âme sans sursis abonde la régénérescence, et le chant de cette tonalité bruissait devant nos yeux émerveillés, voyant en volutes se forger les prismes de l’Énergie symbiotique qui s’ouvraient sur des réalités profondes et vastes où bien azurer des mondes obscurs et piètres, Énergie impériale individuée dans la source comme dans l’épanchement, dans l’abondance comme la nécessaire nature qui lentement œuvrait, ici, là, plus loin, parmi les mondes en écho, tandis que les oiseaux diaphanes enchantaient ces épures livrant dans l’éclat de leurs parures les festives grandeurs à honorer, les flamboyances écrues à renouveler, les nectars opalins à transcender, toutes forces naviguant l’avenir de tout chant où l’incarnation ne se réduit mais se poursuit imperturbablement jusqu’à l’annonce magnifiée de l’Éternité du soi qui prend consistance des dimensions acquises et des dimensions à naître pour forger l’harmonie indispensable à l’imperium de l’Absolu signifiant…
© Vincent Thierry