Devenir

Devenir

 

Où l'aube, cil du vent, s'en vient romarin des prairies enfantées, le vaste préambule des cœurs énamourés, en son printemps de gloire effeuillant le temps sans absence des frugalités de l'hiver adventice, dont le chant ne se renie, espiègle en ses volutes diamantaires, ses exondations fertiles, dans une noblesse de règne déployé de rives en rives, aux pluviosités de granit, dans une force magnifiée dont le souffle est répons des voix profondes de lys aventures, aux fumerolles légères et ouatées, aux espérances de l'onde d’un flot, d'esquif moite de rêve, alimentant de ses préaux le rubis des âges, monarque en ce site, en sa densité comme sa préciosité, initiant les houles du renouveau.

Dans la décence du propos, dans la clameur affine des respires sans déshérences, où limbes des fruits vivants sont ordonnances de leurs élytres aux vagues en semis, sous les frénésies du vent altier, semant les terres du pollen des jours dont la roseraie de lumière est passementeries des algues à midi, devoir de rives inspirées aux couleurs merveilleuses de saison nouvelle à voir par les songes qui mélodieux des heures passantes aux flux des œuvres sans absence, irisant de leurs portuaires dimensions les chaumes du vivant aux chênes millénaires, aux marbrures azurées veinées du sang du Peuple de leur âme.

Éternelle demeure de vallons nuptiaux brodant aux escarpements les champs de blé mûrs, les épis de la blondeur de notre Race, dans la profondeur silencieuse d'un regard vivant, celui debout, toujours dans l'impassibilité sereine, tel l'aigle majestueux, répons des circonstances, des drames et des joies, des soupirs, des désirs, dont les marques profanes nous s'enseignent, toujours affrontant ce monde dans une forge étonnante, la voyant, aux galops furieux de la barbarie agitée, expression de l'ardeur, consumant leurs rites aux marches des sillons fondant ce monde, afin de conserver les magnifiques rivages de nos terres et de nos Océans souverains, de nos mers sublimées.

Patrimoine de nos chants, de nos forêts abyssales, de nos plaines ravies, de nos vallons égayés, de nos montagnes aux cimes éternelles, vaste chant et vaste floralies aux senteurs mordorées, aux feux de camp louvoyés dont le crépitement des brindilles ondule sous le vent de moiteurs surannées aux premiers rayons du soleil en majesté  éclairant l’horizon, ici, là, plus loin, dans le souffle de notre langue de jouvence, d'éternelle renommée aux Olympe des frissons, des pierreries en alcôve, de ces lacs d'ambre et de lumière forçant les saisons, miels du passant, aux escales messagères, de volonté les signes par les temps façonnant le vivant.

Advenant une moisson, dont l'infinie sérénité veille, inoubliable, le levant d’oriflammes par toutes voies signifiées, propices aux prouesses, aux clameurs adulées et aux rêves frontaliers, aux souches victorieuses, enseignées, toutes de la promesse héritée de la paix rayonnante, prospérant et devisant entre les Peuples des échanges fructueux, hâlant de paysages clairs les votifs enfantements de verbes en éventail enchantant les nuits aux plénitudes des contes sous la nue, là dans l’alizé de l'enfance écoutant la parole et ses fresques, retenant, messager, alors que descend l'onde heureuse de la nuit étoilée, le recueil des jours anciens, de ceux à naître dans le dépassement du soi, dans l'honneur, la probité, l'humilité mais aussi l'assise impériale ne se commettant triviale.

Ainsi aux sens aiguisant les domaines de l'esprit enchantés de toute splendeur ne se méconnaissant mais s'estimant, se reflétant, s'initiant, pour marquer la mémoire de l'ineffable vertu prononcée, ainsi dans l'azur alors que les têtes blondes s'endorment pour voyager les féeries nuptiales, celles leur faisant rencontrer le bonheur, la joie, la lumière, l'intrépidité, l'innocence, la lutte, pour la Vie, en la Vie, en sa magnificence, ses latitudes, œuvrant la félicité des mondes, des créations majeures au souffle dont les assemblent, animent, obligent, le sentiment souverain à une promesse, celle de l’accomplissement non pour soi-même mais pour autrui.

Dont le firmament s'adresse aux vivants, et non à ceux ayant fermé le livre de la Vie, par leurs actions de destruction, leur empire de confusion semblant vouloir régner, que tout un  chacun peut isoler, réduire, diminuer jusqu'à ce qu'il n'en reste rien, par l'exemple civilisateur.

Cet exemple incomparable né du fruit de la volition nuptiale trouvant sa résonance dans les racines profondes de nos pentes, de nos forces, de nos croyances, de l'admirable lien parachevé par nos cathédrales et nos églises avec le Divin consacré par son Fils qui fut l'exemple le plus admirable par excellence, chassant la moisissure des temples, ordonnant la charité et le don de la puissance, cet exemple qu'aucune de nos racines ne doit oublier, cette splendeur en nous consacrée déterminant notre volonté, notre regard d'aigle souverain que les passants ne peuvent détruire, car inscrit dans nos gènes, immuable horizon perçant les lagunes de l'espoir comme du désespoir pour les porter au-delà de la vacuité et les honorer d'un répons sanctifié, celui de notre éternité par-delà les épreuves des temps.

Celles qui furent, celles qui sont, et celles qui viendront, fenaisons de notre témérité, de notre vaillance, de notre pouvoir de nous hisser par-delà les miasmes, les scories, jalonnant nos portes de vivant, se fermant devant ces incongruités, pour naître les inaliénables pouvoirs de notre autorité confirmant leur destitution, le temple ne pouvant se couvrir de la morbidité des esprits illuminés par leur atrophie, ainsi, alors que le Verbe s’élance dans l’Éternité pour féconder l’azur et par sa majesté décimer cette déréliction qui est une injure à la Vie et qui sera détruite par la Vie…

© Vincent Thierry