Alentour des présents

Alentour des présents

 

Alentour des présents d'azur et des liens fragiles marquant notre épaule, il y a là un berceau de soleil, le chant des flores opiacées, et des candeurs sans amertume, dont nous sommes le chemin de faunes à midi, ambre dessein des perles du zéphyr aux sources de l'Océan, là-bas, mugissant, attendant nos étreintes dans la splendeur de l'aube apparue, où nous dessinons, dans la temporalité, l'onde de l'or prononcé par la fugacité des blés mûrs de nos cheveux, riant des émois de la pluie, des sylves capiteuses, et de ces ressacs des pluviosités du fleuve haut en couleur, annonçant par nos voix la cristallisation d'un matin chamarré de plaisir et de nage.

Là, dans la fertilité des vagues qui nous répondent, nous questionnent, nous interpellent, comme semis des miroirs d'opales où se réfléchissent les gemmes de ce temps, caillou d'or doré aux houles ébruitées venant aux nefs tendres d’ondes lumineuses de caresses aux cargaisons d’ivoire, de quartz, d’émeraude, de saphir, dont nous écoutons la musique amène qui nous est un baume de saison, tandis qu'à l'ouest fabuleux l'aigle de mer fond sur ses agapes, tandis que nos voix déjà navigantes s'éblouissent de la beauté des vagues fortes et violentes, lascives et tendres enveloppant nos corps d'un dessein de lutte et de victoire.

Dont l'épuisable densité d’essors convie nos stances au repos sur les sables éveillés où nous sont promesses rêves et de songes, danses propitiatoires des hyménées de calypso, des cupidons dessinant des voix hiérophantes invitant nos âmes devisées, sans étonnement, se mêlant à leur nuée lumineuse où tout un chacun se comprend et se détermine, alors que sur l'horizon, majestueux, se couche l'astre merveilleux, faisant exploser de couleurs magnifiées les cœurs votifs devant ses ornements, stances du monde du temps inscrites dans la pléiade des âges, ces âges sans importance qui gravitent la perfection.

Ces âges empreints de déterminations, aux suavités et densités initiant nos temples pour d'expérience conter l'éternité, aux citadelles dont le langage s'émeut, ouvert sur l’horizon des nuées aux livres aux pages effeuillées, naissant cet univers où nous sommes ondes nouvelles à voir, étoffes de cristal et parchemins de luminosités diaphanes et claires, vaste préau de demeures déflorées par le soleil en majesté, voyant aux cils, qui semblent immobiles, la course des nombres fondre vers l'immensité à la rencontre des cieux sans équivoque aux limbes anachorètes.

Parfum d’îles alanguies, celles sauvages ou tendres accueillant les pas des naufragés, sans absence de la douleur des sources du sel cristallisé, sans remord des épervières fatigues se comptant par l'effort, alors que disparaissent les cargaisons de miel et d'ivoire, de safran et de soie, alors qu'un cri s'élève dans la parousie matinale voyant l'Être debout sur les accents sabliers en joie souveraine de vivre encore après les épreuves d'hier seulement, le granit de la sève du parcours aux lianes enchanteresses des arbres millénaires dressant leurs branches vers le ciel.

De la terre la vertu, la terre des pas conquérants, ceux de la Vie prononcée au milieu de l'architectonie des végétaux luxuriants, des pépiements d'oiseaux lyres, tous s'inventant des écharpes colorées pour témoigner encore, et encore, du firmament vivant, celui de l'Être qui passe et reviendra, si tant assoiffé par la beauté, ainsi dans la nuptialité inscrite où le vent léger se dresse, où la danse des opiacés se tait, pour laisser place à l’ondulation des hanches en semis s’accomplissant, à l'image des vagues de l'océan, allant ce site épousé des nuptialités divines où se conte l'émerveillement du renouveau de la Vie, dans un tendre élan et une somptueuse allégorie découvrant la fertilité des Êtres.

Une moisson attendant au péristyle d'une sente cristalline, rubis des mondes en miroir, du feu l'incarnat, de la terre l'écrin, de l'eau la quiétude, du vent le souffle, azur de la félicité des œuvres en l'unité éblouie s'animant, se fortifiant dans le firmament,  enseignant sa demeure, un en tout, tout en un, là aux fronts des univers, ici aux fronts des terres, plus loin aux diaphanes énergies composées, par ce miracle adorable de la contemplation naissant l'action d’une onde mage dont la pluviosité nacrée encense l'horizon, où se tient ce qui n'est ni le temps, ni le lieu, l'Absolu souverain, attendant sa régénération, ainsi tandis qu'un vol de circaètes annonce le renouveau du jour et que les plages diamantaires s'ourlent de sa chaleur votive et claire, et que nos pas en viennent la mesure de hautes mers...

© Vincent Thierry