Du Chant d’Œuvre

Du Chant d’Œuvre

 

Au Chant d’œuvre en ses lys éphémères, en ses rives exquises, dans la brume matinale, se tient l’Aigle souverain, et des monts d’or son vol s’élève au plus haut des cieux, vers cette luminosité sacrale à l’Occident du songe, dans une incantation majestueuse seyant aux prémices du renouveau, là, dans l’Azur profond où les flammes des cieux révèlent toute maturité du Chant, là dans le myosotis des yeux du Vivant qui lentement s’éveille à la pure densité de l’équilibre signifiant, mesure de l’orbe enseigné par la Voie prononcée, dans ses épithéliales renommées, couvant le serment des antiques demeures, des nefs propitiatoires aux cales énamourées aux parfums de senteurs adulées.

Qu’Isis en sa beauté un nectar coordonne pour délivrer la pâmoison d’un sérail de pure jouvence, lorsque la pluie se tait pour offrir aux serments des amours l’onde précieuse d’un sentiment ne s’effeuillant mais participant à la volonté nuptiale des œuvres enfantées, conquises, dans la nue favorable, dans la secousse des embruns et des sortilèges, là, ici, plus loin, dans l’enchantement ne se circonscrivant mais toujours avançant dans la plénitude, dans l’essor des joies sereines de prairies où vont et viennent les écumes de la Vie.

Palpitant des roseraies ardentes, des villes d’amarantes, et des charmes dont les fruits lourds initient les clameurs des rêves les plus denses dans la magie d’une source filant de pentes en pentes, amassant semis et coriandre, la fougère des horizons du levant, invitant à la farandole du sort essaimé rénovant de flores les chants et de chants les flores dans une féerie dont les Êtres admirent les fluviales arborescences aux incandescences de Verbes qui, de fanions en fanions, épousent les rubis d’un incarnat, d’une cime aux espoirs intimes.

Naviguant de vagues en vagues les promesses advenues, là, dans le bâti des ormes correspondants dont les paroles s’envolent dans les nuées pour d’un souffle approprier un lac de fortune, non la fortune des matières éphémères, mais la fortune de l’Âme immortelle voguant au-dessus des eaux, dans un chemin consenti, épiant, déjà étincelant de mille feux les mille fêtes de la Vie toujours se transformant, indéfiniment pour porter ses ramures là où le silence ne se tient, là où l’accueil est somptueux, présage, message de toutes les voix allant de règnes en règnes le secret des ardeurs et leurs répons par toutes places se dessinant.

D’augures en augures, pour advenir messagères les rives de ce temps, les floralies de ces espaces sans troubles émondées de leurs appartenances, de leurs flammes austères, pour naître les principes mesurés de la Vie dans la fête d’un instant, l’espoir, mais aussi la certitude, dont toutes voies marchent la Voie insinuant toutes faces des mondes appartenus, se répondant, et se cristallisant dans la limpidité d’une eau fluide, alimentant chaque chant d’un essaim divin, dont le souffle ne se perd dans les abîmes comme sur les cimes, à l’image de l’Aigle Impérial volant à tire d’aile vers la Voie supérieure ne se délaissant, toujours renaissant malgré les infertiles devenirs, les courses sans lendemain, ces feux de brindilles desservant des parcours inutiles, aux sources perdues pour ces mondes dont nous serons l’Astre du séjour où chacun viendra.

Le cœur vaillant, jamais ne cessant au front d’or de ciseler les rubis se devant de naître pour fertiliser le Chœur de l’Éternité, cette Éternité déployant ses oriflammes par toutes faces du Vivant, regardant, intemporelle, les fresques concaténées, apories des lendemains qu’il convient à chacun de restituer pour enfin sortir de cette transe infernale dans laquelle le monde de nos pas se flétrit, ainsi et dans l’action et pour l’action qui toujours doit animer l’anima en ses correspondances afin d’éveiller et réveiller loin des complaintes le feu sacré couvant au plus profond des Êtres Humains.

Ce feu de la volonté qui n’est point un égarement ni une servitude mais un Chant vers la Lumière, la Beauté, la Sagesse, la Grandeur, la Pérennité, alors que s’embrasent les cieux d’une colère qui ne s’estompe et que les feux vacillent sous les hurlements de nos frères et de nos sœurs en voie de massacre par ces terres lointaines condamnées par le lourd tribut des adorateurs équivoques, qui disparaîtront comme ils sont venus lorsque l’Humain se sera libéré de leurs fardeaux issus et nés de la virtualité les façonnant, ainsi alors que l’Aigle scrute l’horizon…

© Vincent Thierry