Le lieu du Vivant

Le lieu du Vivant

 

Devant l’Iris de la pluie de nacre des âmes nées lyres de l’horizon, sans masques, s’en viennent de rythmes opalins les rives de ce temps, clameur de vides en souffrance où baigne l’indicible rêve, le sursaut du chant, oasis en ses pétales aux conjectures douves dont l’harmonie sans failles, lentement, précisément déflore la vertu majeure, initiable correspondance de vive arborescence des Îles enseignées.

Là, ici, plus loin, cohortes de passementeries d’ivoire aux histoires stellaires, les unes les autres nous évoquant de pures cristallisations diaphanes dont les ondes sont verbe, apogée du verbe, talismaniques floralies de songes ivoirins, aux lagunes offertes promontoires de l’éveil, aux anses effeuillées, offertoires du réveil, adulations de l’aube déclinée dont les parfums virevoltent les efficiences de cet éclair suave qui règne.

Ouvrant sur le nectar des florales renommées ses jouvences de cristal, planant au-dessus des eaux, par les brises marines couronnant de fières nefs éblouies, aux cargaisons de rives et de fêtes, toutes éployées par l’aventure du vivant, chamarrée de leurs couleurs, de leurs senteurs sans naufrage, délibérant les vagues, la portée des houles, l’empire des sables constellés de lumière, participant à l’inéluctable devenir.

Hâlant ces routes adamantes qu’inventent les passions et les pulsions des mondes, ces routes acclamées, théurgiques par essence, comblant chaque latitude comme chaque longitude d’un espace distinct, en l’éternité d’un seuil azuréen, propos du mystère, dans l’alluvion du souffle, permanence, autorité, veille d’avant-veille des séjours prononcés, qui vont les limites des terres, les horizons des cieux.

La nature féconde des vents et des eaux, le prestige incantatoire des temples levant l’oriflamme sacrée dont les portiques content le vivant, préaux des âges insouciants et forts, de ces âges en écumes parlant au front des sphères et nous enseignant ce savoir immortel, délétère, profusion des aires, des signes, des stances qui martèlent, tels des fléaux d’arme des tambours de bronze, annonçant de la Vie sa parure, sa forme, et embryon.

Déjà l’inénarrable conjonction victorieuse sur les souches moribondes, atrophiées, stipendiées, délaissant à l’oubli ces fauves incandescences qui ne sont que rubis désastreux, pour laisser place à la luminosité fractale, prémisse de l’aventure nouvelle à voir, non seulement dans l’espérance ou la convoitise, mais dans l’agir souverain, appariant les nécessités fondatrices de l’avenir, transcendance, immanence.

Desseins du verbe fulgurant, hôte messager de l’éternité ouvrant les portiques de l’insondable afin de découvrir l’Absolu, universel en son aquilon, avenir de nos ascensions perfectibles, toujours visible en ses gréements, là où se tient le lieu sans affliction, le lieu du Vivant qui par-delà le temps comme l’espace rayonne le devenir !

© Vincent Thierry