Essors du vivant

Essors du vivant

 

En nos amours puisatiers, dans le cycle secret de la forge qui nous lie, dans le savoir noble de ce sentiment souverain qui épanouit ses rives, délivrant des douves les fortifications fertiles, nous allons, corps à corps d’une invincible force témoignée, et nos rires et nos souffles, volutes, gréent les matures olympiennes de nos nefs de jade qui vivent les flots et les écumes de nos désirs, de nos silences et de nos voies, dans un sérail aux torpeurs enivrantes, aux moiteurs adulées.

Clémences de nos chants rugissant d’antiennes en antiennes les ruissellements fauves de nos chairs exondées, livres de l’amour et de ses règnes, d’étreintes en étreintes dessillant les flores téméraires d’une eau vive et joyeuse, offrande dans le chant, offrande de la vie qui ne cesse d’avancer au doux respire des rêves essaimés, répond des sèves jaillissantes telles les houles de l’océan à la rencontre des rivages, ces rivages de nos flancs enceints de songes et de caresses, délivrant l’humeur du cycle des jouissances exquises et parfumées, dans un abandon limpide et majestueux rendant sur nos lèvres ce sourire de la voie nuptiale et conquérante, celle de la Vie.

Nue de l’onde aux marches du palais, où le monde s’en vient, épure miraculée des âmes exondes et souveraines, dont voici le chant, mystère et souffle, cristallisation des œuvres, mantisse, clameur, devise, où se portent les règnes, les élans majeurs du réel, au-delà des verbes douteux, des écrins oublieux, toutes failles sensibles où l’anachorète s’initie afin de destituer leurs vœux malhabiles, hostiles, éprouvants, gages de larmes, d’infinie détresse, faces nocturnes qu’il convient d’éthérer afin que la Vie témoigne.

La Vie dans sa beauté, sa candeur, son olympienne vertu, danse de la joie, de la féerie, ambre du ciel, de la terre, des eaux, du souffle, cil de vertu majeure, vaste conjonction d’oriflammes et de secrets dont les heures sont lagunes supérieures, vespérales demeures, de lambris d’or, fresques amazones aux parfums subtils, danses du vivant de ses écumes et de ses flores, desseins des moissons aux signes de floraisons qu’enivrent les accents de pâmoison aux sentes éclairées de myrtes et de glaïeuls, éclairs des rives sans absence, au fleuve printanier.

Livres ouverts sur les pléiades d’univers où s’en viennent, faunes, les anciens serments, les routes antiques, renouveler le sens de toute orientation vivante, préambule de sorts conciliabules, des âmes révélées, où les esprits des eaux enchantent et divinisent toutes forces, toutes faces, de l’enseignement le plus pur, celui de la Vie dans sa profusion, son accomplissement, essor du vivant.

Douceur de l’ambre à genoux, des sycomores de l’orient l’ambre satin des roseraies ardentes, dans la splendeur des constellations diaphanes détail des œuvres écloses, libres, vives, talismaniques, où s’en viennent, dans un vol azuré, les faunes éloquences du Vivant, miroirs des ondes apprivoisées allant vers l’éternité, conter l’universelle ambroisie des sens, de l’Amour souverain à renouveler indéfiniment pour initier ce rayonnement intime et majestueux de l’Être en son champ de vitalité dans la sérénité, l’Harmonie veillant à l’équilibre des mondes !

© Vincent Thierry