Liberté

Liberté

 

Dans la permissivité de l’inaction, dans la démesure et la grandiloquence de l’infatuation la plus redoutable, la mort sème par tous chemins de notre Univers, sans répit, dans un cataclysme dont les empreintes vont et viennent, gravitent comme les flots d’un Océan qui se tarit lentement, labourant l’inconscience de germes distraits s’évaporant dans des fumerolles opiacées où la réalité se dissout pour laisser place à un magma terne et sans reflet.

Un magma duquel montent des plaintes, des chants et des aspirations, des rêves tout simplement, tous ces rêves déchus qui ne se prononcent plus, qui ne se vivent plus, car atrophiés dans leur catafalque décoré de poussière, de pauvreté, et de misère, misère des corps témoignés par la maladie, les épidémies, les sentences perverses et inconsidérées de mesures illégitimes frappant de leur sceau le démembrement de la réalité pour des ordonnances sans lendemain, fleuves charriant la semence de la mort comme le vent le sable aux portuaires dimensions.

Une misère intellectuelle qui s’enhardit jusqu’à ce que le langage lui-même ne se prononce, enchaîné dans le paradoxe d’une pensée fossile, ordonnée et agrémentée par la faiblesse pour complaire, une misère spirituelle qui se vouant à de mornes latitudes dans des extrémités les plus lâches comme les plus serviles, dépouille sa face lumineuse, pour la ternir dans l’abîme et l’errance, afin de noyer la vivacité, l’imagination, et la grandeur, le sens souverain de l’honneur du Vivant.

Ce vivant ici se trouvant intégré à la plus vaste décadence qu’ait connue l’Humanité, mesure de notre siècle, mesure terrifiante levant ses oriflammes mortuaires par toutes faces afin de les mieux conditionner pour qu’elles les invoquent avec gratitude, avec obligeance, avec reptation, mesure où l’Humain n’existe plus, mesure où la Vie n’est plus qu’un terme et non un dessein, une aventure fabuleuse dont quelques énergies, malgré tout vivifient l’arborescence.

Dans le cœur de cette rencontre entre la matière et l’énergie, dans ce vivier majestueux étincelant de mille feux les prouesses à mettre en œuvre par l’Humanité, pour assurer son devenir par un répons d’action, au-delà des barbares idolâtries dont notre monde témoigne, là, dans ce creuset de la conscience s’élevant vers la surconscience, thématique des plus grands progrès de l’Humanité, la Science et ses écrins, ses partages et ses reflets, ses injonctions, la Philosophie et ses contemplatives définitions menant vers ces chemins en lesquels l’Esprit retrouve sa pérenne dimension, l’Art en ses floralies, en ses matriciels développements, permettant de joindre le sérail de l’Imaginal et de ses degrés, toutes faces développant l’ardeur d’une rencontre harmonieuse avec l’Humanité.

Par-delà la bassesse, l’affrontement, la servilité de l’agressivité, dans une vitalité sans commune mesure qu’il convient de rejoindre dans ces espaces où la pensée ne se trouble de l’insomnie mais perpétue le devenir malgré le chant des armes et les fracas des guerres, hier dans ces temples du savoir, ce jour sur les réseaux neuronaux de la puissance Humaine, demain quantiques, qui permettront de joindre et d’associer la pluralité à cette dimension fabuleuse qui est celle de l’information en temps réel.

Qui enfin libérée des chaînes deviendra le signe convenu du vrai Pouvoir Humain, du Pouvoir allant vers les Êtres Humains et revenant aux Êtres Humains, libérant des pensées uniques, des constellations furieuses qui ce jour voient leurs prébendes s’atrophier et qui luttent dans un dernier combat pour faire légitimer leurs socles de sable qui disparaîtra à la première écume.

Cette écume de la puissance de la Raison qui, en réaction à la parodie à laquelle les Humains assistent, se lève, tel un flambeau pour éclairer par-delà les écueils le chemin de la Liberté, comme le firent les Philosophes du siècle des Lumières en d’autres temps.

Mutation profonde que nul ne pourra détruire car acquis de l’Humanité qui saura reconstruire partout où il le faudra les ramifications lui permettant d’exprimer dans le cadre de la Liberté ses aspirations les plus nobles et les plus denses.

Liberté que chacun doit révéler afin de taire à jamais l’esclavage de la pensée par toutes faces de ce Monde qui ne devrait avoir pour seul écrin que le chant de sa réalité permettant l’élévation de l’Humain et non sa disparition !

 © Vincent Thierry