La reconquête Humaine

La reconquête Humaine

 

Iris en laves blondes d’oasis éperdus, le regard plonge dans l’horizon souverain, vol s’éprouve et s’initie des âges de la Vie, écume, patiente aux larmes nuageuses de sapiences étonnées, d’un verbe s’alimente, puis par les clameurs révélées s’en revient de cimes en abîmes aux marches nuptiales de la Voie, dans l’enchantement précis des volutes enfantés par les vagues en assaut des rives mystérieuses où s’enseigne cette pure sagesse qui sied au cœur vivant.

Là se tient sans refuge, dans la luminosité florale, le cil de l’harmonie, contemplation, action, vague profonde ruisselant ce monde couvert de ténébreuse idole, que des nains protègent, grotesques d’une sous animalité les voyant se cacher au monde pour masquer la tragédie qui les enrichit, les gonfle d’un orgueil démesuré, nanisme aux scories innombrables se déclarant gouvernance, cauchemar des vivants, se nourrissant de la sueur et du sang des humains, sacrifiant pour leur croyance la pureté au profit d’une ombre maudite.

Celle de cette chose qui se love au sein de leur cœur de pierre, le mal absolu, prêtrise de leurs sens corrompus et dévoyés appelant la mort comme on appelle Dieu, béquille souveraine dressant leur dérision par toutes faces de ce monde, nageant dans le sang et la souffrance de milliards d’humains aveugles de leurs faits, guerres à outrance, trafic de drogues douces et violentes, trafics humains en tout genre, trafic d’organes humains aussi, de ces pauvres hères qui chaque année disparaissent sans laisser de trace, découpés dans des camions de boucher, ou bien livrés à la démence des dégénérés pour sacrifice.

Toutes horreurs protégées par la gouvernance infectée par leurs abominations, monde grouillant comme la vermine sur le cadavre des civilisations, monde condamné par les générations du futur qui dans un procès public et général feront visiter les faits d’armes de cette bestialité qui s’ignore, et dans l’hypocrisie la plus tonale, s’invente une morale, se gausse d’une pensée unique, dégénérée, souveraine de ces alluvions qui figent toutes destinées, inscrivant au panthéon de la torpeur la sous animalité pour devenir.

Devenir de l’Humain que l’Aigle contemple, veneur couronné qui frappe de ses ailes les abois qui se consternent, les ramures qui s’horrifient, et dans le temple inviolable de la Vie prescrivent les remèdes pour confluer ce mal dans lequel s’étouffent les plus grands desseins, les plus nobles joies, les plus vives célérités, pour laisser place au silence, ce silence qui est écume, fronde, déjà tempête dans les cils qui, enfin, se lèvent sur les orientations de ce monde, clameur avant que de devenir colère, colère avant que de devenir répulsion.

Cette répulsion naturelle envers les reptiles dominateurs et arrogants, ces insectes sans âges qui se pressent et oppressent, ces litanies de chancres qui s’imaginent ouvragés alors qu’ils ne sont que respires de l’horreur, toutes faces simiesques de si peu de nombre que le sage peut se demander comment il peut être encore debout devant les milliards d’Êtres Humains qui subissent leur joug délétère, Êtres prostrés devant la nomenclature de ces apprentis sorciers qui veillent leur déshérence, leur agonie, Êtres sans lendemain devant la constellation des libertés endeuillées, Êtres épuisés par les cadences infernales des marchands d’esclaves qui ne vivent que grâce à la mort d’autrui, Êtres répudiés par les censeurs atrophiés qui veillent la déstructuration et ses mobiles.

Êtres en écrins tels des termites se nourrissant de la mort déféquée par le prurit de fauves agglutinés, Êtres lobotomisés qui scandent la bêtise et s’en glorifient, Êtres en mouroirs qui ne devisent plus que pour les devises tintinnabulantes, Êtres en cercueil qui vibrent à l’unisson de la destruction d’eux-mêmes sous les aiguillons des sadiques qui les flagellent, Êtres en rupture de toute Humanité qui implorent leur corruption quotidienne, atteints du syndrome de Stockholm, de cette devise qui veut que le flagellé aime son bourreau et redemande son fouet, pauvres Êtres indéfinis et inconscients qui se lovent dans l’abri de l’incontinence intellectuelle en croyant qu’en complaisant ils feront souches, ces jours de parodies sans nombre, mais où persiste un nombre seulement duquel s’élève le verbe, ce verbe qui ne s’efface et ne s’apitoie mais affronte le réel et décile leurs yeux.

Ce Verbe en tout domaine écrasant la servilité, répudiant le mensonge, et partout œuvrant afin de détruire l’ignorance induite, afin de réveiller, réveiller les Humains qui se noient sans mot dire dans la dérision du laxisme improvisé qui parade, signe des temps du plus vaste temps qui s’avance, celui de la conscience, et par cette prise de conscience, celui de la révolte mûrie et réfléchie, œuvrant pour le salut de la Vie en son officiante latitude, voyant venir des esclaves d’hier les forces renaissantes de la Vie, sans marges continentales, unifiant leurs forces dans le cadre salutaire du réveil.

En chaque ville, en chaque commune, en chaque département, en chaque région, en chaque Nation, en chaque gestalt de Nations, progressant, habiles, jusqu’au mal suprême pour le détrôner, l’obérer de son atrophie, alliant de ses courses les sources naturelles du vivant par les contre-pouvoirs ordonnés, économique, sanitaire, éducatif, militaire, policier, en chaque État effeuillant la boue pour restituer aux Nations le droit naturel de s’autodéterminer, nettoyant les écuries d’Augias par tout parchemin de la déréliction qui s’imaginait déjà maîtresse de ce monde, restituant au Monde sa limpidité en contrebalançant par la réalisation de l’ordre mondial naturel, le "nouvel" ordre mondial de la virtualité.

Œuvre de haute haleine, devenir des Enfants de la Terre qui ne sont pas nés pour vivre en esclaves, mais en Êtres Humains, œuvre de vaste vague balayant les scories de ce monde, restituant à la Voie son incarnation fidèle, destituant à jamais les chaînes et les carcans qui voulaient l’Humain non Humain, l’Humanité non-humanité, au profit de l’atrophie biologique, physique, intellectuelle, culturelle, spirituelle, ainsi, et par les temps qui viennent et qui auront pour nom ceux de la reconquête Humaine !

© Vincent Thierry