Action et Droit

Action et Droit

 

La Voie a ses raisons que la raison ignore. Est-ce à dire que ce que nous vivons actuellement à la surface de notre petit globe sera nécessité ? Non bien entendu si chaque Être Humain se prend en main d’une manière réaliste, sans apitoiement sur sa propre condition, qu’elle soit physique, intellectuelle ou spirituelle, si et si seulement il peut comprendre que son action individuelle dans le dessein de l’altruisme naturel, devient motrice de l’action générée, et en ce sens lui convient-il de se dresser et non plus d’être en reptation devant les événements. Car n’oublions jamais que l’image de la société comme des civilisations n’est ni plus ni moins que l’image de l’Être Humain à un instant « t ».

De fait au-delà de la critique où de la non critique d’ailleurs, convient-il à l’Être Humain de se réveiller à la volition, par un engagement formel et non virtuel pour faire en sorte que le changement qu’il souhaite soit en harmonie. Il ne suffit de se noyer dans des soliloques qui ne mènent qu’à la désignation du désert, mais prendre mesure de l’oasis et étendre sa capacité par réverbération, qui façonnera la résonance induite permettant d’avancer et de faire avancer le champ d’action Humain.

La perception ici ne doit être réduite à une composante, physique, intellectuelle, spirituelle, elle doit se transcender dans ce devoir intime de préhension qui permettra à l’Être Humain de définir les orientations décisives qui permettront de le hisser hors de la temporalité déviée en laquelle des bouleversements univoques nés de la disparition de toute empathie, de tout altruisme, de toute identité, forment le magma d’un samsa atavique glissant vers une chute irréversible et nécessaire, la Voie n’étant régressive mais constructive par essence.

En regard de ce qui est précité il est évident que l’action résultante n’empreinte aucune servitude, qu’elle soit physique, intellectuelle, spirituelle, mais bien au contraire s’axe sur la légitimité représentée par le Droit, garant de la Liberté tant individuelle que collective. Ici se trouve le point de rupture avec les traditions des bouleversements qui dans leur irrationalité se préparent à des chocs nés d’une résistance active ressortant uniquement du domaine de l’agressivité tant physique que verbale, artefacts totalement dépassés qui ne mènent qu’à la continuité des ruptures que nous accumulons depuis des siècles.

Le mode opératoire à déployer semble immense alors que lorsqu’on regarde l’unité essentielle permettant sa rémanence, il se révèle, même dans ce qui apparaît abondance, particulièrement simple d’approche. Il convient de revenir aux sources de la cristallisation Humaine et ne se perdre dans l’illusion des abstractions qui fondent l’érosion de son sens, de sa détermination comme de son aventure. Les sources sont à la fois rareté mais aussi plénitude dans l’approche des composantes dont la complémentarité fonde l’Humanité. Il ne s’agit ici de s’adresser à la typologie mais de comprendre la typologie pour la dépasser et advenir son champ sans rupture ni discontinuité.

Les sources de ce champ sont à la base l’Être Humain, fondement de la rationalité vivante dans l’émergence, les familles naturelles, les ethnies, les Peuples, les Races, enfin l’Humanité, leurs composantes sont le temps comme l’espace, l’embrasement bio géographiques et historiques, les Régions, les Nations, les internations, enfin ce Monde qui nous ouvre sur l’Univers. Les leviers de l’aventure Humaine sont composites de ces trois forces élémentaires, le Corps, l’Esprit, l’Âme, qui trouvent leur image dans le mode de l’action, la matérialité, l’intellectualité, la spiritualité. Ces leviers en leur unité réalisée disposent de toutes capacités pour œuvrer à la disparition des fléaux nés de l’atrophie de l’unité présentée, par sur individualisation d’une des forces précitées, portant conséquence de la fragilité des systèmes qui nous mènent vers ce néant, où l’Humain devient non-humain, où l’Humanité devient non-Humanité.

L’action en ce sens se révèle dans cette théurgie des valeurs qui ne paressent dans le mental, ne s’autosuffisent dans le dilettantisme, mais bien au contraire doivent surgir en toutes composantes de l’Humanité, dans le cadre des Institutions générées, afin de signifier et non seulement énoncer mais assigner à la renaissance de la réalité Humaine, dépassant les ordonnances pavlovienne, les carcans de la stigmatisation, les ébrouements de la culpabilisation, les ingérences fratricides, les composantes abstraites, pour formaliser le devenir dans le sens de l’élévation.

Le Droit est levier de cette méta action, le Droit Universel, le Droit National comme le Droit Local. Ce n’est que par leur cheminement magistral dans leur limite et leur réforme nécessaire que se redressera cette dérive à laquelle nous assistons et qui nous entraîne vers ce gouffre insondable dont il sera particulièrement difficile de s’extraire, d’extraire l’Être Humain comme l’Humanité en ses composantes qui, sujets de toutes les prévarications, s’ordonnent actuellement dans un flou virtuel qui ne laisse place à leur existence.

Base de cette équation je ne le répéterai jamais assez, l’Être Humain, qui ne peut être qu’engagement s’il veut formaliser la réalité et non plus se fondre dans la virtualité, dans le cadre de la légalité parfaite du Droit. Il n’y a ici question de courage individuel, mais instinct de conservation, cet instinct qui doit reprendre ses Droits dans le sens de l’élévation, donc de la construction, et non dans le sens du découragement, donc de la destruction, qui ne mène strictement à rien.

J’encourage donc le lecteur ici à s’inscrire dans ce courant qui n’est pas celui de l’archaïsme, mais bien celui de l’avenir, où l’Être Humain, libéré des freins qui cherchent à l’anéantir sous le poids d’une propagande délétère, debout et non en reptation, appréhende les problèmes pour les circonscrire dans le Droit et les oblitérer lorsqu’ils sont à contre-courant de la réalité, ce qui permettra de libérer le réel dans notre Monde exposé à une pure spoliation.

© Vincent Thierry