Anglos saxons et nazisme
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RUSSIE Z, [14/05/2024 21:55]
RUSSIE Z vous propose la lecture d’un long article de Dmitri Medvedev, intitulé : COMMENT LES ANGLO-SAXONS ONT PROMU LE FASCISME AU XXème SIÈCLE ET L'ONT FAIT RENAÎTRE AU XXIème. Diffusé le 9 mai dernier, jour de la fête de la victoire. L’article intégral étant en format PDF, il n’a pas été possible de reproduire les photos sur le canal, mais vous pourrez les voir dans l’article original russe (lien ci-dessous).
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COMMENT LES ANGLO-SAXONS ONT PROMU LE FASCISME AU XXème SIÈCLE ET L'ONT FAIT RENAÎTRE AU XXIème.
CINQ QUESTIONS SUR L'HISTOIRE
À NOS ANCIENS ALLIÉS
L’auteur : MEDVEDEV Dmitri Anatolyevitch
Vice-président du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie
Un non-sens historique du 21e siècle. est devenu un retour aux idéologies les plus inhumaines et odieuses du passé. Il y a près de huit décennies, le fascisme était vaincu. Cela semblait alors définitif et irrévocable. Le Tribunal de Nuremberg a prononcé son verdict contre ses dirigeants et complices. Pendant de nombreuses années, dans la plupart des pays du monde, même la démonstration de symboles nazis, sans parler d’autres symboles et idées de l’hitlérisme, était légalement interdite. L'Organisation des Nations Unies et toutes les institutions internationales agissant conformément à sa Charte ont alors prononcé leur parole.
Cependant, dans le nouveau millénaire, nous sommes obligés de lutter contre la réincarnation du fascisme, sa création zombie, qui incarne l'arrière-petit-fils dégoûtant et cynique de l'hitlérisme - le régime nazi de Kiev. Vivre dans un monde que nos adversaires tentent furieusement de bouleverser, de diviser et de brûler dans le feu de la Troisième Guerre mondiale. Dans le même temps, toute personne normale ne peut qu'être irritée et indignée par ce que fait aujourd'hui l'Occident collectif - les États-Unis, la Grande-Bretagne et d'autres pays de la « partie anglo-saxonne » de la planète, ainsi que leurs vassaux et complices.
Nos anciens alliés de la Seconde Guerre mondiale nourrissent avec enthousiasme, bourrent d'armes et incitent de nouveaux nazis, dont le but est d'effacer la Russie de la carte et de forcer le monde entier à vivre selon les concepts des gangsters, en oubliant les principes du droit international. Alors que les déficits des « frères de la forêt » dans les États européens sous-développés s’étouffent sous leur russophobie, les plus grandes puissances occidentales mènent une guerre hybride contre nous, introduisant des régimes de blocus et de sanctions et allouant des milliards pour acheter des armes aux néo-nazis. Aux mains de scélérats, ils organisent des provocations et des attaques terroristes sanglantes sans précédent, détruisant des villes entières et des centaines de civils. En fait, Washington et Bruxelles agissent aujourd’hui avec plus de cynisme et d’envergure que Hitler et ses complices ne l’ont fait dans les années 1930 et 1940. Tout cela est grossièrement entrecoupé de plaintes concernant « l’aide aux faibles » et d’appels à « restaurer la démocratie », ainsi que de menaces de déclencher une guerre à part entière avec la Russie.
Même dans un cauchemar, une telle chose n'aurait pas été imaginée par ceux qui se sont serré la main sur l'Elbe, ont sauté en Normandie et ont participé au mouvement de Résistance sur les territoires des pays européens occupés par l'Allemagne et ses alliés. Aux soldats qui ont trouvé des montagnes de cendres près des fourneaux d’Auschwitz ou de Mauthausen libérés. Des habitants de paisibles villes européennes qui, année après année, ont apporté des fleurs au monument au Russe Aliocha sur la colline de Bunardzhik à Plovdiv en Bulgarie, aux obélisques du mont Gellert à Budapest et au parc Treptow à Berlin.
On ne peut échapper au sentiment que, aux côtés des dirigeants vieillissants des États-Unis, les hommes d’État de l’Europe moderne sont finalement tombés dans une démence irréversible. Mais non. Avec le recul, nous pouvons conclure avec une certitude absolue : la mémoire de nos anciens alliés est purement personnelle ; ils perpétuent les traditions au mieux de leurs capacités. Le nazisme n’est pas sorti de nulle part. À une époque, ce sont nos alliés imaginaires qui l’ont activement aidé à émerger et à s’établir pour ensuite donner le commandement « Face ! Les Anglo-Saxons ont créé un terrain fertile et un soutien pour l’hitlérisme au tournant du siècle dernier. Et puis ils l'ont nourri et entretenu comme un salaud, avec les mains duquel ils allaient atteindre leurs objectifs dans un avenir proche, puis le jeter comme inutile. Tout comme ses successeurs actuels. Tout se répète, sauf peut-être avec des ajustements liés au progrès technologique, au contexte géopolitique et à d’autres signes des temps nouveaux.
Photo 1 : Le traité de paix, signé dans la galerie des Glaces du château de Versailles, n'augure rien de bon ni pour les puissances victorieuses de la Première Guerre mondiale ni pour l'Allemagne perdante.
Il est très important de comprendre à qui nous avons affaire maintenant, contre quoi nous nous battons jusqu'à la fin victorieuse et leur complète défaite. Rappelons et comparons les faits historiques. Et nous nous adressons aux Anglo-Saxons avec cinq questions simples.
PREMIÈRE QUESTION :
À QUI BÉNÉFICIE LE FASCISME ?
Après la défaite de la Première Guerre mondiale, suite au Traité de Versailles de 1919, de nombreuses restrictions sérieuses furent imposées à l'Allemagne. Elles concernaient la taille de l’armée allemande, l’industrie militaire et une gamme d’armes assez large.
Photo 2 : Certains généraux allemands, se rappelant les leçons de l’histoire, ne voulaient plus combattre la Russie. Mais les autorités du Troisième Reich ne les ont pas écoutés. Le fondateur de la Reichswehr, H. von Seeckt (premier à droite), devant la garde d'honneur à l'occasion de son 70e anniversaire avec G. von Rundstedt (troisième à droite), commandant (jusqu'en décembre 1941) du groupe d'armées Sud pendant la Grande Guerre Patriotique. Avril 1936
En outre, l'agresseur (même s'il était lui-même dévasté par la guerre) devait verser des réparations aux vainqueurs pour compenser les dommages causés. Dans de telles conditions, le Troisième Reich n’aurait jamais pu réarmer son armée sans s’appuyer sur une coopération étroite avec des forces extérieures. Les sentiments revanchistes et autres ultra-radicaux, les idées de formation d’un « nouvel ordre mondial » dirigé par la race aryenne ne rapportent pas d’argent en elles-mêmes et, sans soutien financier, ne restent que des mots. Les « Aryens » ont reçu de l'argent pour la mise en œuvre de leurs plans précisément des Anglo-Saxons.
Pourquoi les « bienfaiteurs » avaient-ils besoin de ces dépenses ? Il n’est pas nécessaire de chercher longtemps des motifs. Il y a cent ans, tous les efforts des pays occidentaux visaient à neutraliser la « menace rouge » émanant de la Russie soviétique. Et ils croyaient sincèrement que l’Allemagne pouvait légitimement devenir un bastion de l’Occident contre le bolchevisme. Lors d'une conversation avec Hitler en novembre 1937, le Lord Président du Conseil privé de Sa Majesté, E. Halifax (devenu ministre britannique des Affaires étrangères quelques mois après cette rencontre), n'a pas lésiné sur ses émotions, affirmant que « le Führer a accompli beaucoup de choses non seulement en Allemagne même - à la suite de la destruction du communisme dans son pays, mais qu’il lui a bloqué la route vers l'Europe occidentale » 1.
Note 1 : Documents et matériels à la veille de la Seconde Guerre mondiale. 1937-1939. T.1. novembre 1937 -Décembre 1938 / Ministère des Affaires étrangères. affaires de l'URSS ; refaire. : DANS. Zemskov et al. M. : Politizdat, 1981. P. 35.
Autrefois, le facteur militaro-politique jouait un rôle fondamental dans la rivalité mondiale. Après 1917, les slogans sont devenus des armes non moins dangereuses. L'idée de l'unité mondiale de la classe ouvrière, le droit des nations à l'autodétermination proclamé par les bolcheviks - tout cela a trouvé un écho chaleureux dans d'autres pays et a gagné des cohortes entières d'adeptes. Il s’agissait d’un risque direct tant pour la situation politique interne des pays européens que pour la pratique établie d’exploitation des territoires d’outre-mer.
Pour empêcher ces processus, il fallait d’abord conquérir la tête de pont allemande – économique, politique, stratégique et idéologique. Même après la défaite de la guerre, ce pays avait conservé son potentiel industriel et son capital humain. Et à l’avenir, cela pourrait influencer considérablement l’équilibre des pouvoirs à l’échelle mondiale.
Les élites anglo-saxonnes se donnèrent pour mission d’empêcher, par tous les moyens, le renforcement des relations entre Moscou et Berlin, et d’opposer l’Allemagne à l’URSS créée fin 1922. Les États-Unis et la Grande-Bretagne, avec leurs projets de domination mondiale (et pas du tout de paix et de tranquillité en Eurasie), n'étaient pas rentables. De plus, le rapprochement et la coopération de la République de Weimar et de la Russie soviétique étaient mortellement dangereux. Dans ce cas, les Anglo-Saxons auraient perdu des positions clés dans leurs domaines d’intérêt. Le traité de Rapallo de 1922 conclu par la Russie et l'Allemagne lors de la conférence de Gênes et leurs démarches ultérieures vers un partenariat dans les domaines militaro-techniques et industriels ont renforcé la possibilité de former un pacte contre les Anglo-Saxons. Et dans les cercles dirigeants de Berlin, il y avait à cette époque de nombreux partisans d’une ligne équilibrée à l’égard des Soviétiques. Ainsi, au début des années 1920, le commandant des forces terrestres de la Reichswehr, le colonel-général H. von Seeckt, affirmait que « l’Entente est très intéressée par l’utilisation de l’Allemagne contre la Russie. Cependant, si l’Allemagne déclenche une guerre contre la Russie, elle mènera une guerre sans espoir. » 2
Note 2 : Bezymensky L.A. Hitler et Staline avant le combat. M. : Veche, 2000. P. 28.
De tels sentiments alarmaient et irritaient les Anglo-Saxons.
Photo 3 : Délégations soviétiques et allemandes à Rapallo. avril 1922
Ils s'inquiétaient également de la présence en Allemagne d'un puissant Parti communiste (KPD) dirigé par E. Thälmann, qui s’était présenté à deux reprises à la présidence. Le camp social-démocrate n’avait clairement pas assez de force pour étouffer les communistes dans son « étreinte affectueuse ». Il était nécessaire d’inspirer l’émergence d’une aile politique capable de détruire le KKE sans aucun respect pour la moralité, la loi et l’opinion publique.
Bien avant que la carrière du Führer possédé ne décolle aux États-Unis et en Grande-Bretagne, un groupe de soutien était déjà prêt pour lui et des inspirateurs idéologiques entrèrent en vigueur. Divers groupes de revanchistes agressifs s’appuyèrent sur ceux apparus dans la première moitié du XXe siècle et les théories très populaires de H.J. Mackinder, A.T. Mahan, et un peu plus tard de N. Speakman sur l'opposition de deux zones macrogéographiques de la planète : l'hémisphère dit océanique (l'ouest de la planète et les îles britanniques) et l'hémisphère continental, dont le centre était défini comme le « Heartland » - une zone inaccessible à la pénétration « maritime » et extrêmement importante pour maintenir le contrôle stratégique sur les processus politiques mondiaux.
Photo 4 : Les Britanniques se sentaient plutôt à l’aise encerclés par les nazis. Lord E. Halifax et G. Goering en Allemagne. Automne 1937
Les « civilisations maritimes » fondaient un espoir spécial, peut-être leur dernier, sur Hitler. Il était censé devenir un outil pour détruire l’union naissante des deux États et détruire les ennemis idéologiques internes – les communistes allemands.
Le futur Führer était très bien adapté à ce rôle. Il agissait de façon contraire aux idées des fondateurs des classiques de la géopolitique et de la stratégie militaire allemandes, qui qualifiaient les pays de « civilisation maritime » de principal ennemi de l'Allemagne et, à partir de l'expérience de la Première Guerre mondiale, étaient convaincus de la justesse du conseil du « chancelier de fer » Otto von Bismarck « de ne jamais se battre contre la Russie ».
En outre, la Grande-Bretagne et l'Amérique considéraient la politique de remilitarisation et de soutien au fascisme non seulement comme un facteur important pour contenir la Russie soviétique, mais aussi comme un excellent outil pour freiner les aspirations géopolitiques de la France qui, à la suite des résultats du Traité de Versailles, était devenue le seul dirigeant militaro-politique du continent.
DEUXIÈME QUESTION :
QUI A CRÉDITÉ HITLER ?
Dans le processus de développement des forces nazies en Allemagne, une division particulière du travail existait entre la Grande-Bretagne et les États-Unis.
Londres s'est fortement concentrée sur le soutien politique et diplomatique au Troisième Reich. Elle a tout fait pour amener à la direction le NSDAP, qui ne comptait que 100 000 membres en 1928. A titre de comparaison : le Parti communiste allemand, si détesté par les autorités, comptait à l'automne 1923 environ 400 000 personnes dans ses rangs. Un objectif important pour les Anglo-Saxons était également de garantir que les franges politiques agressives aient le droit de renforcer leur puissance militaire sur une base légitime. Les négociations « sur la base de la reconnaissance des droits égaux de l'Allemagne en matière d'armement » (l'élite nazie ne s'attendait même pas à une telle agilité obséquieuse) ont commencé en 1934, et en URSS, d'ailleurs, ils en étaient bien conscients grâce aux rapports du Ambassade soviétique à Londres 3.
Note 3 : AUE de la Fédération de Russie. F. 069. Op. 18. P. 55. D. 6. L. 87.
L'un des moyens d'y parvenir fut la conclusion de l'accord naval anglo-allemand de 1935, qui égalisait la Kriegsmarine en tonnage avec la flotte française et italienne, c'est-à-dire pour la première fois, l’égalité entre la puissance victorieuse et l’Allemagne perdante était inscrite sur papier.
Les banques britanniques et américaines ont financé le développement de l'industrie de défense de l'Allemagne hitlérienne, et la diplomatie londonienne, ayant obtenu le soutien de la France, a fortement encouragé le mouvement d'Hitler vers l'est.
Dans le même temps, Washington a utilisé avec succès son arme principale : l’argent. Qui, comme vous le savez, « n’a pas d’odeur ».
Photo 5 : Les dirigeants nazis ne serraient pas seulement la main des aristocrates britanniques : ils étaient également les bienvenus aux États-Unis. Y. Shakht et F.D. Roosevelt à Washington. Années 1930
Profitant du fait qu'après la défaite de la guerre, l'économie allemande, bien que vulnérable, disposait de ressources sérieuses, l'Amérique considérait ce pays comme une zone d'investissements peu coûteux, mais très prometteurs pour les entreprises de son grand pays. Les États-Unis ont ainsi réussi à élargir leurs marchés de vente, à éviter une crise de surproduction et à atténuer les conséquences de la Grande Dépression de 1929-1932.
Il n’y avait rien de nouveau là-dedans – un schéma typiquement américain de statu quo. Ce n'est pas un hasard si, lors du procès de Nuremberg, l'ancien ministre de l'Économie de l'Allemagne nazie et président de la Reichsbank, J. Schacht, a déclaré : « Si vous voulez inculper les industriels qui ont contribué au réarmement de l'Allemagne, vous devez vous inculper vous-même. Vous serez obligé de porter plainte contre les Américains. L’usine automobile Opel, par exemple, ne produisait que des produits militaires. Cette usine appartenait à votre « General Motors » 4.
Note 4 : Poltorak A.I. Épilogue de Nuremberg. M. : Voenizdat, 1965. P. 496.
Aux États-Unis on a préféré « ne pas être entendre » les propos du ministre accusé. Cependant, même les criminels disent parfois la vérité. À la suite de la Première Guerre mondiale, le centre économique des pays capitalistes développés s’est irrévocablement déplacé vers l’étranger. En 1928, la production industrielle des États-Unis dépassait la production totale de toute l’Europe à l’ouest de l’URSS.
Photo 6 : Sponsor officiel des Jeux olympiques d'été de 1936 à Berlin
En outre, après que l'Entente ait passé d'importantes commandes de défense aux entreprises américaines du complexe militaro-industriel, l'Amérique, de débitrice qu'elle était au début du XXe siècle, est devenue le principal créancier européen. Les dettes de guerre envers les États-Unis s’élevaient à elles seules à 10 milliards de dollars américains aux prix de 1918 (une somme gigantesque !). Dans le même temps, l'Allemagne, dont les puissances victorieuses espéraient tant des réparations, ne pouvait en aucune façon les aider - en 1923, la soi-disant grande inflation dans ce pays s'élevait à un record de 578 512 %.
Les milieux financiers anglo-américains ont fait un excellent usage de l’impasse lorsque l’Allemagne ne pouvait pas payer ses factures et que la France ne pouvait pas résoudre ce problème par des moyens non militaires. En conséquence, l’Europe fut prête à accepter les propositions américaines. La Conférence de Londres de 1924 approuva une nouvelle procédure de paiement des réparations à l'Allemagne présentée par les États-Unis - le plan Dawes, selon lequel les paiements allemands furent réduits de moitié, à 1 milliard de marks-or. Ce n'est qu'en 1928 que le montant des paiements à l'Allemagne fut censé atteindre 2,5 milliards de marks.
Photo 7 : C. Dawes - architecte du plan financier qui porte son nom
D’après ce qui s’est développé dans les « profondeurs du J. P. Morgan », l'Allemagne a obtenu un prêt de 200 millions de dollars américains (dont la moitié est allée à la banque Morgan) 5.
Note 5 : Grande Encyclopédie soviétique. En 30 tomes. T. 7. M. : Encyclopédie soviétique, 1972. P. 562.
Un système très original et astucieux s'est développé, appelé le cercle absurde de Weimar. Avec les fonds reçus pour le paiement des réparations, les États européens ont d’abord remboursé les emprunts des États-Unis. Ainsi, l’argent a été restitué (avec intérêts) en Amérique. Les Américains envoyèrent à nouveau ces sommes en Allemagne, cette fois sous forme de prêts à de nouveaux taux d’intérêt importants.
Le plan Dawes envisageait de restaurer l'économie allemande dans la mesure nécessaire pour remplir les obligations de réparation. L’ingéniosité du plan Dawes résidait dans le fait que non seulement il soulageait la pression allemande sur les marchés traditionnels où les États alliés s’étaient installés, mais il visait également à résoudre la « question russe » d’une manière bénéfique pour les alliés. Selon les auteurs du plan, le flux de marchandises allemandes vers le marché de l'État soviétique serait une garantie fiable que l'URSS resterait un pays économiquement faible.
L’essence antisoviétique du plan Dawes était claire pour les dirigeants de l’URSS dès le début. Ainsi, dans son rapport au XIVe Congrès du Parti communiste de toute l'Union (bolcheviks) le 18 décembre 1925, J.V. Staline notait : « … une partie de ce plan, qui dit que l'Allemagne devrait injecter des sous pour l'Europe aux dépens des marchés russes, il existe également une solution sans hébergeur. Pourquoi ? Parce que nous ne voulons pas du tout devenir un pays agricole pour un autre pays, y compris l’Allemagne. Nous produirons nous-mêmes des machines et d'autres moyens de production" 6.
Note 6 : Staline I.V. Essais. T. 7. M. : Maison d'édition d'État de littérature politique, 1952. P. 272.
Tel que calculé par l’historien américain moderne G. J. Pre parata, qui a utilisé les calculs de l’économiste anglais D. Aldcroft dans les années 1970, uniquement pour la période 1924-1929. L’Allemagne a reçu 150 prêts des États-Unis (dont la moitié à court terme) pour un montant de près de 26 milliards de dollars 7.
Note 7 : Préparatifs G. J. Hitler, Inc. Comment la Grande-Bretagne et les États-Unis ont créé le Troisième Reich ; traduit en anglais par A. N. Anvaer. M. : Génération, 2007. P. 251.
Seuls 10,3 milliards de dollars furent consacrés aux réparations. le reste des fonds s’est « réparti » dans toute l’économie allemande. L'un des exécutants du plan Dawes, le banquier allemand Schacht, notait en 1929 : « L'Allemagne a reçu autant de prêts étrangers en 5 ans que l'Amérique en a reçu au cours des 40 années précédant la Première Guerre mondiale » 8.
Note 8 : Histoire de la Grande Guerre patriotique de l'Union soviétique 1941-1945 Vol. 1. Préparation et déclenchement de la guerre par les puissances impérialistes. M. : Voenizdat, 1960. P. 4.
En conséquence, l’Allemagne était accro aux prêts. Comme l’écrivait à juste titre en 1929 dans sa note analytique le chef du bureau de presse de l’ambassade de l’URSS à Berlin, D.G. Stern, « une voie a été tracée pour lier le problème des réparations aux intérêts du capital international ; le chemin qui a conduit l'Allemagne à la nécessité d'ouvrir grand les portes à une pénétration accrue des capitaux étrangers dans son économie nationale" 9.
Note 9 : AUE de la Fédération de Russie. F.082. Op. 14. P. 55. D. 29. L. 20.
Le pays et son industrie vivaient de dettes. Sans le soutien de Washington, une faillite totale l’aurait attendu. N'est-ce pas un schéma familier et très moderne ?
Les emprunts anglo-saxons, principalement utilisés pour restaurer le potentiel militaro-industriel de l'Allemagne, ont joué leur rôle. Dès 1929, l’industrie allemande occupait la deuxième place mondiale. Les Allemands ont payé leurs prêts avec des actions d'entreprises industrielles. Par conséquent, le capital anglo-américain a commencé à pénétrer activement en Allemagne et a occupé un secteur important de l’économie allemande. En particulier, la célèbre entreprise chimique allemande IG Farbenindustri était sous le contrôle de l’American Standard Oil (c’est-à-dire la maison Rockefeller). Selon General Electric (c'est-à-dire la maison Morgan), il y avait Siemens et AEG, la société américaine IT Corporation détenait jusqu'à 40 % des réseaux téléphoniques allemands. La métallurgie allemande dépendait largement de Rockefeller et Opel était sous le contrôle de General Motors (c'est-à-dire la maison Dupont). Les Anglo-Saxons n’ont pas oublié le secteur bancaire, les chemins de fer et d’une manière générale tous les actifs allemands plus ou moins précieux. Au total, Standard Oil a investi 120 millions de dollars américains dans le Troisième Reich, General Motors – 35 millions de dollars américains, informatique et 30 millions de dollars américains 10.
Note 10 : Higham Ch. Commerce avec l'ennemi. M. : Progrès, 1985. P. 11.
Leurs homologues britanniques ne sont pas en reste par rapport aux Américains.
La Banque d'Angleterre jouait le rôle d'une institution sous la garantie de laquelle de grands opérateurs économiques de Grande-Bretagne fournissaient à crédit à l'Allemagne du cuivre, de l'aluminium, du nickel et d'autres matières premières nécessaires à l'industrie de guerre. Les sociétés anglaises Imperial Chemical Industries et Vickers fournissaient des matières premières et des matériaux critiques pour les besoins de l'industrie militaire allemande. Fin 1934, la Reichsbank obtint un prêt de 750 000 livres sterling.
En décembre 1934, après une rencontre entre le chef de la société pétrolière britannique Royal Dutch Shell, le nazi déclaré G. Deterding et Hitler, un accord fut conclu entre les industriels allemands et les magnats du pétrole anglo-américains : ces derniers fournissaient à l'Allemagne des produits pétroliers. à hauteur de sa consommation annuelle en 1934. Les livraisons s'effectuaient tant ouvertement que secrètement, notamment à travers le Canada. Le constructeur automobile Rolls-Royce a remis au gouvernement hitlérien, apparemment à des fins commerciales, un lot de nouveaux moteurs de type Kestrel utilisés sur les avions de combat. En avril 1934, la société Armstrong Siddley vend à l'Allemagne des moteurs d'avion, créés à la suite de nombreuses années de recherches scientifiques et pratiques menées par des ingénieurs britanniques. Et en mai 1934, les nazis passèrent une commande en Angleterre de 80 moteurs d'avion puissants auprès de cette société. Des avions, des chars et des mitrailleuses étaient importés d'Angleterre en Allemagne en quantités commerciales. Bien que le réarmement du Reich ait atteint des proportions menaçantes et que les nazis se préparaient à annoncer officiellement le rétablissement de l'armée de l'air et l'introduction de la conscription universelle, le gouvernement britannique continua de soutenir la formule de « l'égalité » dans les armements.
Après que les nazis aient pris le pouvoir, rien changea. Au contraire, les Américains continuèrent à fournir à leurs filiales en Allemagne, c'est-à-dire à Hitler, les dernières technologies de l'époque, sans lesquelles il aurait été impossible de déclencher une grande guerre, si nécessaire aux États-Unis pour assurer leur domination sur le monde. Cela s'applique principalement à l'industrie chimique, à l'ingénierie lourde et aux transports ainsi qu'à d'autres secteurs clés de l'économie allemande. Au milieu des années 1930, les sociétés américaines opéraient activement en Allemagne, ayant acquis plus de 60 succursales dans ce pays. Le capital américain contrôlait environ 300 entreprises allemandes. Même dans le système des camps de concentration, on utilisait la technologie informatique américaine d'IBM, dont les informaticiens sophistiqués de la Silicon Valley n'aiment pas vraiment se souvenir aujourd'hui. En général, en peu de temps, l’Allemagne a reçu tout ce qui lui permettait de mener une « guerre des moteurs ». Cela a permis à Hitler de multiplier littéralement par 42 la taille de l’armée allemande en quelques années seulement, en la dotant des armes les plus modernes.
TROISIÈME QUESTION :
QUI A SOUTENU IDÉOLOGIQUEMENT LES FASCISTES ?
Dans les années 1920 et 1930, les autorités de Foggy Albion ont délibérément contribué à la diffusion d'une idéologie ultra-radicale, devenue populaire dans ce pays sur fond de conséquences catastrophiques de la Première Guerre mondiale. De nombreuses organisations pro-fascistes opéraient en Grande-Bretagne. Leurs prédécesseurs étaient divers groupes extrémistes d'extrême droite et nationalistes, que l'État n'hésitait pas à utiliser pour un sale travail politique - de la répression du mouvement révolutionnaire parmi les travailleurs à la lutte contre les partisans de l'indépendance irlandaise.
Cependant, la page la plus honteuse de l'histoire de la Grande-Bretagne reste les activités de l'Union britannique des fascistes, constituée en 1932 de diverses petites organisations, dont le chef était l'aristocrate et millionnaire baronnet O. Mosley. En 1934, il y avait au moins 400 succursales actives de cette structure en Angleterre, comptant chacune en moyenne 50 personnes.
Photo 8 : Arrivée du commissaire à la politique étrangère du NSDAP, J. von Ribbentrop, à Londres. 18 mars 1936
Des journaux étaient publiés dans le pays, parmi lesquels The Blackshirt était le principal. La devise de ce tract était « La Grande-Bretagne d'abord » (une sorte d'hommage au premier vers de la « Chanson des Allemands » - l'hymne de l'Allemagne). Dans leur programme de réformes politiques, les fascistes ont déclaré l'élimination progressive du système parlementaire, l'instauration d'une dictature et la subordination à l'État de presque toutes les sphères les plus importantes de la vie de la société britannique.
L'Union des fascistes était activement soutenue dans les pages de sa presse par le grand magnat des médias Lord J. Rothermere. Le 15 janvier 1934, dans le Daily Mail, il publia un article « Vive les chemises noires ! », dans lequel il déclarait O. Mosley le leader du futur, et ses serviteurs, rien de moins, les sauveurs du pays. Dans un autre article, publié dans le Daily Mirror, il a fait l'éloge de cette bande fasciste dans les termes les plus exaltés, affirmant qu'ils étaient les seuls capables de résister à la menace émanant de la gauche. Même lorsque l’alliance Mosley-Rothermere s’est effondrée, le Daily Mail, avec un pédantisme purement britannique, a continué à chanter les louanges du leader anglo-fasciste et de ses enquêteurs. L'un des représentants les plus brillants de la culture anglaise, J.B. Shaw, admirait également Mosley.
Photo 9 : Les idées d'O. Mosley étaient très populaires en Grande-Bretagne.
Il a lui-même essayé d'être comme ses professeurs en tout - B. Mussolini et A. Hitler
Les organisations profascistes n’ont jamais réussi à remporter les élections parlementaires générales en Grande-Bretagne. Mais ils ont apporté un soutien. L'un des documents du ministère allemand des Affaires étrangères indique que la cour royale, la plus haute aristocratie, une partie importante du clergé, l'état-major impérial et d'autres cercles influents d'Angleterre étaient particulièrement amicaux envers le national-socialisme 11.
Note 11 : Documents sur la politique étrangère allemande, 1918-1945. Série C. Vol. I. Washington, 1957, p. 752-753.
Les paroles des personnalités de haut rang ne divergeaient pas des actes. Même avant l’arrivée au pouvoir des nazis en 1933, les contacts entre l’establishment britannique et la direction du NSDAP étaient très actifs.
Photo 10 : N. Chamberlain et A. Hitler à Munich. septembre 1938
En 1932, W. Churchill allait rendre visite à Hitler. A. Rosenberg fut invité en Angleterre, puis I. von Ribbentrop, ambassadeur à Londres en 1936-1938. Sa rencontre avec le chef des conservateurs et premier ministre à plusieurs reprises S. Baldwin a été organisée dans son domaine en 1933 par l'un des éminents conservateurs, Lord Davidson, qui a noté qu'elle « était un succès » 12.
Note 12 : James R. Mémoires d'un conservateur : J.C.C. Mémoires et papiers de Davidson, 1910-1937. Londres, 1969. P. 399.
Les Britanniques connaissaient également Hitler depuis longtemps. Les premiers contacts d'Hitler avec les Anglo-Saxons remontent à 1922, lorsqu'il rencontra à Munich l'attaché militaire adjoint des États-Unis en Allemagne, le capitaine Truman Smith. Il est à noter que Smith a mené une carrière réussie dans la communauté américaine du renseignement et est retourné à Berlin en tant qu'attaché militaire en 1935-1939. Apparemment, Hitler a réussi à faire bonne impression sur Smith, puisqu'un rapport contenant des éloges adressés à son interlocuteur a été envoyé à Washington.
Photo 11 : G. Ford reçoit la Grand-Croix de l'Ordre du Mérite de l'Aigle allemand le 30 juillet 1938.
Parmi ceux qui ont reçu le même diplôme : le chef des Oustachis, le dictateur de la Croatie fantoche A. Pavelic, le secrétaire général du Parti national-fasciste A. Starace (Italie), le Premier ministre du Japon militariste H. Tojo.
Dans le même temps, l’argent affluait vers Hitler. Dans ce contexte, un véritable miracle électoral s'est produit avec le NSDAP. Aux élections législatives de 1928, le parti n'obtint que 2,3 % des voix. Mais déjà en septembre 1930, grâce à d'importantes injections financières, il réussit à obtenir 18,3 % des voix, prenant ainsi la deuxième place au Reichstag.
En janvier 1932, une rencontre eut lieu entre le futur Führer et chancelier du Reich, Adolf Hitler et Franz von Papen, avec le gouverneur de la Banque d'Angleterre, Montague Norman. Lors de cette réunion, un accord secret fut conclu pour financer le Parti national-socialiste des travailleurs allemands par l'intermédiaire des banques de Suède et de Suisse. Ce n'est pas pour rien que le plus grand navire de croisière d'Allemagne, coulé en 1945 par le légendaire A. I. Marinesko, doit son nom au nazi invétéré Wilhelm Gustloff, qui vivait en Suisse et était l'agent de liaison financière des nazis d’Allemagne avec les plus grands pays du monde alors.
Photo 12 : L’essence des Anglo-Saxons n’a pas changé après la Seconde Guerre mondiale. Kukryniksy, revue Krokodil, n° 33, 1949
Photo 13 : L’ex-roi de Grande-Bretagne a été reçu au plus haut niveau sous le Troisième Reich. L'organisateur de la visite d'Édouard VIII en Allemagne en 1937 était une figure éminente du NSDAP, le chef du Front travailliste allemand, R. Ley (extrême droite ; se suicida à Nuremberg en octobre 1945)
Il y a beaucoup d'autres exemples. À l'été 1938, le futur « opposant convaincu du nazisme » W. Churchill déclara sans hésiter qu'il « n'est pas un opposant à la puissance de l'Allemagne, et la majorité des Britanniques souhaitent que l'Allemagne prenne sa place comme l'un des deux ou trois grandes puissances du monde » 13.
Note 13 : Documents et matériels à la veille de la Seconde Guerre mondiale. 1937-1939. T. 1. P. 124.
Les politiciens britanniques pourraient probablement être justifiés par le fait qu’ils ne comprenaient pas la véritable essence de la force croissante de l’hitlérisme, qu’ils ne se rendaient pas compte que les monstrueux plans de terreur pour des raisons raciales pouvaient être mis en œuvre, qu’ils ne le savaient pas et ne le voulaient pas. … Cependant, le fait demeure : ils ont tout fait pour que cela se produise.
La « cerise » sur ce « gâteau » pourri sont les opinions pro-nazies mal dissimulées du roi britannique Édouard VIII, qui a reçu le titre de duc de Windsor après son abdication en 1937. C’est sous son règne qu’au cours de l’été 1936, les nazis occupèrent la Rhénanie démilitarisée, et la Grande-Bretagne (en grande partie à l’instigation du monarque) n’a fait qu’y contribuer. Le roi croyait que la Rhénanie appartenait historiquement à l’Allemagne. Et il savait que, si nécessaire, il serait possible de conclure un pacte spécial avec Hitler, selon lequel il s'engagerait à assumer la responsabilité de la population rhénane. En octobre 1937, lui et son épouse W. Simpson (également connue pour ses sympathies pour le Troisième Reich) visitèrent l'Allemagne nazie et y rencontrèrent Hitler. De plus, selon les données publiées par les Britanniques eux-mêmes, si l'Allemagne gagnait la Seconde Guerre mondiale, les nazis prévoyaient de ramener sur le trône Édouard VIII abdiqué, faisant de lui le dirigeant fantoche de la Grande-Bretagne 14.
Note 14 : Voir : https://www.telegraph.co.uk/news/2017/07/20/sir-winston-chur-chill-tried-supress-secret-war-documents-detailing (date de consultation : 24.04.2024) .
En général, ce comportement de la classe supérieure britannique avait ses raisons. Les idées fondamentales du nazisme ne sont pas du tout d’origine germanique ou aryenne. Le rôle des Anglo-Saxons dans l’émergence et la victoire du national-socialisme en Allemagne est énorme. En Angleterre, l’identification au peuple élu de Dieu s’est répandue dans l’esprit des gens dès le Moyen Âge et au début des temps modernes. Donc, au 17ème siècle. le leader de la révolution anglaise, O. Cromwell, ne considérait pas le monde chrétien dans son ensemble, mais seulement les Anglais comme le peuple de Dieu et la Grande-Bretagne comme le Nouvel Israël. Une contribution significative à l’enracinement de formes extrêmes de nationalisme socio-politique dans la conscience publique de masse des Britanniques au XIXe siècle. fut apportée par le Premier ministre B. Disraeli, ce qui est typique - un juif de souche. Il défendait avec force l'idée de la priorité des droits innés d'un Anglais sur les droits de l'homme en général, et admirait l'impérialisme et le colonialisme britanniques. Il a également été le premier homme politique européen à proclamer que « la race est tout ; et la seule chose qui crée une race, c'est le sang" 15.
Note 15 : Sarkisyants M. Racines anglaises du fascisme allemand. De la « race de maître » britannique à la « race de maître » austro-bavaroise ; voie avec lui. M. Nekrasova. Saint-Pétersbourg : Projet académique, 2003. P. 91.
Un autre père fondateur qui a réalisé la véritable synthèse des écoles antisémites qui existaient à l’époque du pangermanisme avec les positions dominantes du racisme était l’écrivain et philosophe H.S. Chamberlain.
Sa théorie pseudo-scientifique sur la supériorité de certaines races humaines sur d'autres, reflétée dans le livre scandaleux « Fondements du 19e siècle », a eu une grande influence sur les principaux travaux des dirigeants nazis, dont Hitler et A. Rosenberg. Y. Goebbels appelait même ce personnage « le père de notre esprit »16.
Note 16 : Idem.
La théorie raciale du Troisième Reich n'aurait pas pu avoir lieu sans la théorie dégoûtante et trompeuse, mais très populaire au XIXe et au début du XXe siècle, apparue en Grande-Bretagne. la doctrine de l'amélioration humaine par la sélection forcée - l'eugénisme. Son chef, le cousin de C. Darwin, F. Galton, a créé la British Eugenics Society (qui, d'ailleurs, existe toujours et ce n'est qu'en 1989, sous la pression du public, qu'elle a changé son nom odieux en Galton Institute). Les thèses qu'il défendait supposaient l'application des concepts biologiques de sélection naturelle et de survie des individus les plus adaptés à la sociologie, à l'économie et à la politique. Cela a ensuite donné aux nazis une raison de mettre en pratique les principes de l'hygiène raciale, de mener des expériences sur des personnes et de détruire des groupes ethniques entiers - Slaves, juifs, gitans, etc. Le professeur britannique d'eugénisme K. Pearson, qui a soutenu que le moteur de l'humanité, le progrès, est le conflit racial, a eu une puissante influence sur le nazisme allemand 17.
Note 17 : Sarkisyants M. Racines anglaises du fascisme allemand. P. 40.
Le prix Nobel de littérature 1907, l'écrivain R. Kipling, qui accomplit diverses tâches délicates pour le renseignement britannique, partit également non loin d'eux. Selon lui, l'Angleterre a pu prendre le pouvoir sur les territoires d'outre-mer grâce à la « faveur spéciale de Dieu » et le sang anglais a été versé en récompense de sa miséricorde. De plus, dans l'un de ses poèmes les plus célèbres, « Le fardeau de l'homme blanc », Kipling a écrit sur l'importance de la mission impérialiste dans les colonies, décrivant les peuples autochtones non européens comme sous-développés et ayant besoin de la tutelle de nations plus civilisées et développées, c'est-à-dire européens.
QUATRIÈME QUESTION :
QUI A « DÉPISTÉ » LES CRIMINELS ?
Parlant des sombres projets financiers de l’entre-deux-guerres, il est important de faire une digression historique. Pour mettre en œuvre le Plan Young adopté en 1929 (une version modifiée du Plan Dawes déjà mentionné), la Banque des Règlements Internationaux (BRI) fut créée à Bâle en 1930, où, même pendant la Seconde Guerre mondiale, la coopération entre les dirigeants des pays de la coalition anti-hitlérienne s’est poursuivie (France, Grande-Bretagne et États-Unis) avec les États du bloc fasciste (Allemagne et Italie). Dans le cadre de cette « communication », il ne s’agissait pas seulement de payer des réparations allemandes pour la Première Guerre mondiale. Intéressée par l'achat de biens, y compris ceux à caractère stratégique, par l'intermédiaire de pays neutres, l'Allemagne ne disposait pas de suffisamment de devises pour cela. Par conséquent, la BRI a échangé l'or reçu par les nazis dans les camps de concentration auprès des prisonniers assassinés contre une monnaie librement convertible, pour laquelle des transactions furent effectuées en Suède et dans d'autres pays neutres.
Encore un détail surprenant par son degré de cynisme. Tous ces plans de Dawes, Young et d’autres n’ont jamais été condamnés après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Et vice versa. Personne n’a contesté le prix Nobel de la paix décerné à C. G. Dawes en 1925 ! Et en 2019, O. Jung a été intronisé au Temple de la renommée de l’influente American Consumer Technology Association, qui regroupe plus de 2 000 géants américains clés de la technologie. Les commentaires sont superflus.
Il est curieux qu'après la Seconde Guerre mondiale, le chef des Chemises noires, O. Mosley, soit revenu à une activité politique active et ait fondé en 1947 le mouvement unioniste, qui comprenait plus de 50 petites organisations et groupes d'extrême droite. Dans les années d'après-guerre, il défendit activement l'idée d'unifier les pays d'Europe occidentale pour contrer les aspirations agressives de l'URSS en Europe, prônant en fait la mise en œuvre des mêmes idées que le Führer de la nation allemande, mais à travers la « réincarnation du Troisième Reich en Quatrième ». Par la suite, son idée sera mise en pratique - rappelez-vous simplement que beaucoup de gens ont appelé très sérieusement l'Union européenne le « Quatrième Reich ». L'agenda politique des unionistes comprenait le renforcement de la puissance militaire britannique au niveau des États-Unis et de l'URSS et la formation d'un gouvernement paneuropéen pour résoudre les problèmes internationaux, les questions de défense, de politique économique, de finance et de développement national.
Photo 14 : Ceux qui profitent aujourd’hui de la culture du néo-nazisme ukrainien en lui fournissant des armes et une aide financière devront en répondre dans le « Nuremberg 2.0 ».
Mosley a exprimé son désaccord avec les résultats du tribunal de Nuremberg pour les criminels nazis et a été l'un des premiers négationnistes de l'Holocauste en Grande-Bretagne. Et encore une fois, il faut le noter : il n'a subi aucune punition pour cela. Il a même réussi à publier une autobiographie qui est devenue un best-seller au titre provocateur « Ma vie » (le Britannique a vénéré le Führer jusqu'aux derniers jours de sa vie et il est décédé en 1980).
Le sort d'un autre scélérat anglais, A. Lees, qui fonda en 1929 la Ligue impériale fasciste, concurrent politique de l'Union britannique des fascistes, s'est également bien passé. Arnold Lees était un fan encore plus grand de la théorie raciale et des sept volumes anti-sept que O. Mosley. Cela n’a cependant pas incité les autorités britanniques à le tenir pour responsable d’extrémisme : il fut l’un des derniers dirigeants du mouvement fasciste à être interné au Royaume-Uni au début de la Seconde Guerre mondiale. En raison de problèmes de santé, A. Lees fut libéré en 1943 et publia son propre magazine, Gothic Ripples, dans lequel ses opinions haineuses sur les hommes s'épanouissaient.
Du point de vue de la logique du processus historique, la Seconde Guerre mondiale avait une composition en anneau - « de palais en palais ». Les combats, qui débutèrent le 1er septembre 1939, furent précédés d'une lutte diplomatique acharnée dans les palais et résidences européens. Au cours de diverses réunions et négociations en coulisses à Berchtesgaden, Führerbau, Bad Godesberg et Paris, chaque partie a poursuivi plusieurs objectifs. L’Allemagne nazie aspirait à se venger du paradigme humiliant de l’ordre Versailles-Washington qui lui avait été imposé. Les puissances victorieuses de la Première Guerre mondiale - la Grande-Bretagne et la France - entendaient, avec l'aide de la puissance croissante de l'Allemagne, se débarrasser du « fantôme du communisme ». Au maximum, en dirigeant les revendications allemandes agressives vers l’est, et au minimum, en « concluant des accords avec les agresseurs aux dépens des pays tiers » 18.
Note 18 : AUE de la Fédération de Russie. F. 069. Op. 23. P. 66. D. 4. L. 6.
Tous ceux qui ont exprimé leur perplexité face à la connivence des aspirations prédatrices des nazis, y compris les dirigeants de la Tchécoslovaquie et de la Pologne, ont déclaré hypocritement que « dans un avenir prévisible, il n'est pas rentable pour Berlin de les attaquer » 19.
Note 19 : Documents sur l'histoire des Accords de Munich. 1937-1939 / Ministère des Affaires étrangères affaires de l'URSS ; M-en étranger affaires de la Tchécoslovaquie. M. : Politizdat, 1979. P. 47.
D'un point de vue politico-juridique, la guerre a pris fin (si l'on ne tient pas compte de la consolidation formelle et prolongée de l'ordre apparu après la guerre dans l'Acte d'Helsinki de 1975) également dans le palais - le palais de Nuremberg de Justice. En grande partie grâce aux efforts du parquet soviétique, une peine sévère a été prononcée par le Tribunal militaire international contre un certain nombre de nazis de haut rang accusés de crimes contre la paix, de crimes contre l'humanité, de violation des lois de la guerre et de complot en vue de commettre ces crimes.
Cependant, tous les criminels nazis ont-ils été condamnés ?
Si nous parlons des principaux bellicistes idéologiques, des chefs des agences punitives, le résultat semble juste. Rosenberg, Streicher, Ribbentrop, Kaltenbrunner, Frick et d'autres furent exécutés. Mais aujourd’hui, alors que près de 80 ans se sont écoulés, il est clair que ceux qui étaient à l’origine même de la formation des bases économiques du national-socialisme et de la militarisation accélérée de l’Allemagne nazie ont subi un châtiment indûment indulgent.
Photo 15 : Kukryniksy. Des artistes célèbres ont travaillé au sein de la délégation soviétique au procès de Nuremberg
Aucun des dirigeants économiques du Troisième Reich n’a été condamné à mort. Le ministre de l'Armement et de la Production de guerre du Reich A. Speer, le ministre de l'Économie du Reich (1938-1945) et le président de la Reichsbank (1939-1945) W. Funk, le ministre de l'Économie du Reich (1934-1937) et le président de la Reichsbank ( 1933-1939) J. Schacht, chef du parti SS Oberstgruppenführer (ce titre n'a été attribué qu'à quatre membres de cette organisation criminelle) F. K. Schwartz. Ils étaient protégés des inévitables représailles par certaines forces puissantes et invisibles qui ne voulaient manifestement pas abandonner « les leurs ».
Photo 16 : Ce sont précisément les liens avec les Anglo-Saxons qui ont largement permis à A. Speer d'éviter la potence.
Qui sont-ils, ces gardiens du nazisme ? La réponse est assez claire.
En 1942, lors d'une réunion avec Staline, les diplomates britanniques exprimèrent le désir de liquider discrètement les dirigeants nazis à la suite d'actes de sabotage. Le dirigeant soviétique n'était pas d'accord avec eux, insistant sur l'organisation d'un tribunal ouvert et transparent. La situation s'est répétée lors de la conférence de Yalta, où le sujet du sort des principaux criminels de guerre fascistes qui ont déclenché la guerre a été à nouveau évoqué. Churchill, homme politique avisé et rusé, était contre le procès. Roosevelt a adopté une position intermédiaire : le processus, pensait-il, pourrait être organisé, mais à court terme et à huis clos 20.
Note 20 : Voir : https://rg.ru/2011/12/01/nurnberg.html (date d'accès : 22/04/2024).
Ce n'est pas pour rien qu'au cours du processus, les délégations ont même dressé une liste spéciale de questions politiques dont la discussion a été jugée inacceptable. Parmi eux figurent les accords de Munich, la coopération active entre les entreprises américaines et les entreprises allemandes et la politique coloniale agressive de la Grande-Bretagne aux XIXe et XXe siècles, le génocide des Boers, le bombardement inhumain des villes allemandes par l'aviation stratégique alliée (dans ce contexte, les États-Unis n'ont pas osé accuser Goering de crimes de guerre de la Luftwaffe).
Photo 17 : Fournitures d’armes occidentales à l’Ukraine
Les chefs des États anglo-saxons avaient déjà parfaitement compris qu’un tribunal juste et transparent pouvait se prononcer non seulement sur le militarisme allemand et le nazisme, mais aussi sur le monde occidental dans son ensemble. Pendant le procès, des gens sensés auraient pu se demander : comment l’Europe a-t-elle pu produire le monstre berlinois ? Est-ce que cela a été fait exprès ? Qui a joué les rôles clés ici ? Dans ce cas, le ministre britannique des Affaires étrangères, Lord E. Halifax, serait à juste titre sur le banc des accusés (pour la politique d'apaisement de l'agression et les accords de Munich de 1938), et à ses côtés se trouvaient les Dupont, les Morgan, les Rockefeller et même G. Ford (pour le soutien technologique monétaire et matériel au régime national-socialiste). Les élites anglo-saxonnes ne pouvaient pas le permettre.
Photo 18 : Les Forces armées de la Fédération de Russie font aujourd'hui, dans le cadre de l’Opération militaire spéciale, la même chose que nos glorieux prédécesseurs l'ont fait pendant la Grande Guerre patriotique.
Huit décennies plus tard, il est physiquement impossible de traduire en justice tous ceux qui ont contribué à la montée du nazisme. Mais il existe des raisons impérieuses de faire des calculs réfléchis : combien une entreprise anglaise ou américaine particulière (dont un certain nombre existe encore confortablement) a gagné grâce à de nombreuses années de collaboration avec les nazis. Convertir ces montants en équivalents des montants actuels et présenter des demandes de réparation aux « commerçants nationaux » pour le génocide du peuple soviétique pendant la Grande Guerre patriotique de 1941-1945, ce qui était impossible sans la complicité anglo-saxonne avec l'hitlérisme dans l'entre-deux-guerres. Et l’essentiel est de donner un maximum de publicité aux pages les plus honteuses de l’histoire collective de l’Occident et de ses relations avec le nazisme hitlérien.
En substance, tout se répète. L’intérêt personnel est immortel, l’argent n’a toujours pas d’odeur pour de nombreux hommes d’affaires et la moralité anglo-saxonne tant vantée n’est que de vaines paroles adressées au public. Ceux qui ont fait des « investissements rentables » dans le nazisme hitlérien continuent aujourd’hui à exercer leur métier habituel – avec enthousiasme et profit pour eux-mêmes, en nourrissant les héritiers d’Hitler dans la même Ukraine. Ils poussent les néo-nazis, les extrémistes et les terroristes vers toujours plus de crimes, tout en essayant de rester « en blouse blanche ».
QUESTION CINQ :
COMMENT ACCOMPLIR LE VERDICT DE L’HISTOIRE ?
L’histoire nous a obligé à tirer la leçon la plus importante : le nazisme ne disparaîtra jamais de lui-même. La victoire de notre pays dans la guerre la plus sanglante du XXe siècle. a donné à l’humanité une chance de développement pacifique et stable et a mis fin aux rêves des agresseurs de tous bords de domination mondiale par le génocide de peuples entiers. Or la peste – y compris la peste brune – est une maladie dont les bacilles peuvent se cacher longtemps quelque part dans les profondeurs, sans accès à la lumière et à l’air, tout en restant viables. Malheureusement, il ne s’agit pas seulement de biologie, mais aussi de politique.
L’humanité, grâce à des efforts conjoints et au prix de centaines de milliers de vies, a réussi à enrayer les épidémies mortelles de peste bubonique. Il ne fait aucun doute que sa variété brune et lourdement armée sera isolée et complètement détruite dans un avenir proche. La Russie considère cela comme sa mission historique. Nous sommes soutenus par la majorité de la population mondiale - les citoyens de pays qui ne veulent pas vivre selon les ordres du soi-disant « milliard d'or », choisissent leur propre voie indépendante et sont prêts à construire des relations exclusivement sur la base d'égalité et de respect mutuel de tous les peuples et de tous les États.
Photo 19 : La tâche principale de la construction d'un nouveau système multipolaire de relations internationales est de se rapprocher enfin d'un monde véritablement juste, sans clivages
Il est nécessaire de tirer les leçons amères de l’expérience du passé pour éviter que cela ne se reproduise à l’avenir. De diagnostiquer clairement les signes avant-coureurs et les premiers symptômes de l’infection. D’effectuer en temps opportun et de manière systématique le traitement nécessaire de l'organisme global. Et si nécessaire, de retirer chirurgicalement les lésions dangereuses, sans recourir à la thérapie diplomatique. L’achèvement d’une opération militaire spéciale, la dénazification du territoire en déshérence sous le nom d’« État d’Ukraine », n’est que la première, mais une étape très importante sur un chemin long et difficile vers une nouvelle architecture des relations internationales. Vers la création d'instruments mondiaux qui garantiront la sécurité de la planète, le développement stable de tous les États et le bien-être de milliards de personnes.
Nous n’avons pas le droit de répéter les erreurs et les illusions du passé. Les illusions sur les alliés imaginaires ont complètement disparu. Nous connaissons désormais bien la valeur de leurs paroles et de leurs fausses assurances. Les fascistes et leurs complices ne doivent pas passer par là dans le nouveau millénaire - « No pasarán ! » Aucune faille, aucune concession, aucune excuse. Et aucune chance de vengeance.
Pour vaincre le néo-nazisme, tous ceux qui s’opposent aujourd’hui à l’agression collective de l’Occident et aux tentatives de vengeance fasciste doivent unir leurs efforts. Avec nos camarades et partenaires, nous construisons un nouvel ordre mondial juste et multipolaire, dans lequel il n'y a pas de place pour la pression et l'oppression, la montée de certaines nations aux dépens des autres, l'humiliation et l'exploitation de peuples entiers, les ambitions néo-coloniales et les projets commerciaux criminels.
Dans le cadre du futur « Nuremberg 2.0 », il conviendra de compter les bénéfices de toutes les entreprises de défense, des organismes de crédit, des sociétés de transport et de logistique et des hommes d’affaires occidentaux qui ont profité et profitent encore de l’élevage de monstres et de bêtes « indépendants », et de leur soutien économique. Et de réserver une place sur le banc des accusés à tous ceux qui sont directement ou indirectement impliqués dans des crimes contre des centaines de civils. Condamnons ceux dont les comptes bancaires gonflés contiennent du sang et des larmes, des ruines de maisons et des fragments de destins, l'horreur et la douleur d'innocents, l'avenir de générations entières piétiné. Et d’exécuter maintenant toutes les peines prononcées, sans permettre à aucun des coupables d'échapper à une juste rétribution.
Je suis convaincu qu'après l'achèvement victorieux de l'opération militaire spéciale, la justice rattrapera non seulement les auteurs directs - les dirigeants du régime de Kiev, mais aussi leurs maîtres, sponsors et inspirateurs idéologiques. Et cela signifiera la fin définitive du faux système de valeurs du monde anglo-saxon.
(fin de l’article)