Chevalerie
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Chevalerie
Où nous prenions le large, le chant victorieux épousait le sens d'une harmonie, et dans l'azur des flots, nos sortilèges s'extasiaient, de racines en racines, nous étions écumes de ce songe, voie maritime de l'essor allant du ponant au couchant les règnes de nos chants, inscrits dans la théurgie des sorts, magnificences de nos Temples aux nefs citadelles qui, aux promontoires des terres éveillées scrutaient l'horizon de notre détermination, à naitre, construire, enfanter la beauté par toutes marges continentales, dans ces espaces de la vie reconnus et signifiés, dans cette blondeur impérissable ouvrant ses latitudes tant au nord, dans ces passementeries hivernales et écloses, qu'au sud, dans les houles sablières aux roseraies ardentes, qu'à l'est, dans les steppes irascibles et envoutantes, qu'à l'ouest dans ces frénésies d'eaux vives aux miroirs de feu, tandis que des limbes en ces lieux l'essor prenait vigueur, souffle ardent d'une chevalerie étoffée par une foi invincible, la foi du vivant, ainsi par les marges septentrionales, alors que les Alysée berçaient de leurs volutes nos migrations portant nouvelle de l'Empire, et que chevaliers du Temple nous répandions nos écrins pour mieux élever la temporalité, lui conjoindre la tempérance, l'humilité, la vertu, de défendre sans peur les courses des pèlerins, la veuve et l'orphelin, les Peuples et leur couronnement, par delà la course du soleil, par delà la course lunaire, dans cet enfantement du sacre qui est celui de l'altière définition de l'Etre, de l'Etre voguant vers l'Etre en sa condition comme en sa raison, en cet enivrant partage qui dans l'honneur fait comprendre sinon honorer, en cet accomplissement qui est gravure de la régénérescence des vivants, alors que le cœur de notre hymne, réveillé par la tourmente et la colère des siècles endeuillés se signifie renouveau sur les plaines abyssales pour libérer la définition universelle de cet éternel retour, conjoint de cette contraction dimensionnelle qui s'éploie, dragon de mille têtes sans avenir, rejetant aux flots les cadavres désemparés des milliers de peuples sans lendemain, initiant le parasitisme, la lâcheté, la putridité dans les cœurs immolés par les cultes de la déshérence, que nos armées viennent combattre, Epée du Verbe haute sous le soleil invincible, étincelant les rivages perdus pour les renaître à leur profusion, par le ciel souverain, par les eaux tumultueuses, par la terre magnifiée, par les vents salutaires, par ce quaternaire initié où se tient le Temple de l'Etre, conjoint de l'Eternité, ainsi alors que la cristallisation s'élève et dans l'éveil le plus rayonnant, se dresse le firmament...
© Vincent Thierry